Le 6 septembre 1944, une jeune montcellienne dira : « L’écume de mon âme si agitée se repose et je reprends goût à la vie ». Au monument aux morts place de l’Eglise à Montceau-les-Mines, 78 ans après la libération de Montceau-les-Mines, les mots de madame de maire résonnent comme « ces mitraillages et les coups de mortiers comme si on y était » racontait Georges Legras qui nous a quittés en 2020.
Ce 6 septembre 1944, l’hôtel de ville était pavoisé avant même que ne débute la bataille de Galuzot. « En fin de soirée, avec l’autorisation de mon père, je suis descendu jusqu’au pont tournant et c’est là que j’ai vu les colonnes de prisonniers qui étaient conduits vers les installations de la mine et le vélodrome de Salengro. C’est là qu’on a su que Montceau était libre » poursuit Marie-Claude, citant Georges Legras.
Ce 6 septembre 1944, les festivités ont duré toute la nuit. On a chanté La Marseillaise, cet même chant patriotique que des élèves de l’école des Oiseaux ont repris devant le monument des Fusillés, la stèle avenue du maréchal de Lattre de Tassigny et place de l’église où Christelle Beguet, de sa voix vibrante, a interprété « France », des paroles qui ont fait naître une belle émotion. « France, c’est Hugo et de Gaulle sur les Champs Elysées, c’est le sang du sillon qui redore ton blason, 6 lettres qui scintillent sur tout l’horizon ».
Ce 6 septembre 2022, « nous pouvons commémorer et nous devons commémorer et rappeler que le peuple de Montceau a souffert dans son intégrité comme souffrent aujourd’hui, à quelques heures d’ici, les habitants du territoire d’Ukraine » mentionne madame le maire et suppléante du député, Louis Margueritte.
Ce 6 septembre 2022, il est important d’éclaircir aussi un horizon qui se trouble, « nous rappeler et se souvenir que la solidarité quand elle répond à un souci non pas d’égalité mais d’équité, la citoyenneté républicaine quand elle est respectée et non défiée, la laïcité quand elle permet à chacun de chérir sa croyance sans l’imposer aux autres, sont des valeurs à entretenir parce qu’elles élèvent notre dignité collective en majesté » détaille madame le maire.
C’est le courage et rien d’autre qui a permis à ces femmes et ces hommes de la Résistance de surmonter cette peur. « Tu trembles carcasse mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener » lancera, avant la bataille, le vicomte de Turenne Maréchal des armées du roi (Louis XIII puis Louis XIV). « Se souvenir que c’est parque des hommes comme Schumann, Cassin, Messmer, Jarrot, d’Estienne d’Orves et quelques autres ont rejoint de Gaulle à Londres et qu’à la sortie de la guerre, la France était dans le camp des vainqueurs » indique Marie-Claude Jarrot.
Ce 6 septembre 2022, méditons sur le dernier souffle d’Hubert Germain, le dernier des Résistants qui aura une dernière volonté avant de mourir, qu’une petite Croix de Lorraine façonnée dans l’une des poutres calcinées de Notre Dame soit posée sur son cercueil. Il expliquait qu’il avait avec ses compagnons, relevé la France et que les Français allaient devoir désormais relever Notre Dame. Les symboles y sont nombreux.
J.B.