Depuis sa victoire de l’édition 2024 du Tremplin des jeunes talents à l’Embarcadère de Montceau-les-Mines, Emma n’en finit pas de surprendre par sa voix et ses dispositions à l’étoffer. La qualité de timbre a laissé sans voix le public venu l’écouter samedi soir à la salle Bourdelle de l’Embarcadère. Piaf, Aznavour ou encore « On va s’aimer », grand tube de Gilbert Montagné, revisités pour Emma, ont produits leurs effets. Les poils se dressent.
Que la jeunesse est belle à Montceau-les-Mines quand on lui donne la possibilité de s’exprimer. N’est-ce pas Emma, n’est-ce pas James, accompagnés de Léo et Quentin.
Ce concert, à l’origine, devait se dérouler place de l’église dans le cadre de l’Eté à Montceau mais en raison d’une météo incertaine avec de l’orage dans l’air, il s’est tenu à l’Embarcadère. On peut légitimement penser qu’Emma puis RéMila, en seconde partie, auraient électrisé la vie nocturne de Montceau.
RéMila, c’est une autre facette de la chanson française avec ce brin de touche féminine engagée à faire blêmir l’auditoire. Elle a son style plutôt direct quand elle s’adresse au public. « Bon, Montceau, faut qu’on parle » balance-t-elle à une salle un peu trop calme à son goût. Rémila, ce sont plus que des notes de la gamme diatonique (si mi la ré sol do fa), elle a un langage qui fait swinguer la langue. Elle ne la tourne pas sept fois dans sa bouche, elle dit, elle chante son plaisir. Elle est complètement couillue dans sa façon d’être et de plaire. On aime le style, on adore son algorithme pour parler de la vie et de ses travers.
Deux artistes. Emme et RéMila sont deux femmes indéniablement talentueuses dans un registre différent mais qui ne laissent pas indifférents ceux qui les écoute. On ouvre ainsi l’espace à la culture d’une richesse incommensurable. Les deux font la maille.
J.B.