Législatives 2024 – « La démocratie française est malade »

 

La réaction de Charles Landre (LR), conseiller municipal de l’opposition du Creusot et conseiller communautaire,  à l’issue des élections législatives et qui a été candidat sur la 3e circonscription .

 

A l’issue d’élections législatives sans réelle campagne électorale où les étiquettes ont tout balayé, aucune majorité pour gouverner le pays ne se dégage.

 

Dans une assemblée où le NFP et le RN apparaissent incapables de gouverner avec d’autres, nous nous dirigeons vers une coalition baroque qui rassemblera des députés d’horizons divers. Cela générera des déceptions en donnant l’impression que finalement les projets comptent peu et qu’on peut y renoncer pour exercer le pouvoir. C’est, dans le climat de confusions et d’invectives dans lequel est plongé le débat public depuis quelques années, la pire des configurations.

 

Nous arrivons au bout d’une époque et il est nécessaire que les formations politiques actuelles ou à venir, sortent de leurs slogans pour proposer à nouveau de grands projets pour la France. Que des lignes s’opposent, que des caps différents soient proposés aux Français, mais qu’ils soient cohérents, travaillés et crédibles.

 

Car la démocratie française reste malade. Les quasiment 70 % d’électeurs aux législatives constituent un niveau de participation encore bien trop faible. Pour que les français retournent massivement aux urnes il faut donner envie de voter pour des projets plutôt que contre des candidats.

 

Sur la 3ème circonscription de Saône-et-Loire, le député Rémy Rebeyrotte a perdu de quelques voix face au RN. Malgré nos oppositions absolues sur de nombreux sujets, j’ai respecté son ancrage local.

 

Sa défaite est le signe qu’ici une période s’achève. A nous d’en écrire une nouvelle.

 

Voici pourquoi il faut être lucides sur la situation de notre territoire et singulièrement de la ville du Creusot. Malgré nos immenses atouts, les politiques publiques locales apparaissent depuis trop longtemps totalement dépassées. Les questions sociales, le délitement des services de santé, la sécurité et la lutte contre le trafic de drogue, le poids des prélèvements obligatoires, la faible rémunération du travail, le chômage et la paupérisation d’une part croissante de la population, l’avenir des jeunes, sont des sujets dont tout le monde parle. Il ne sont pourtant traités par les élus au pouvoir ni avec l’ambition ni avec la transparence ni avec la compétence qu’ils appellent.

 

L’élection d’un candidat RN totalement inconnu et étranger à notre région à l’issue d’un second tour avec plus de 2000 votes blancs sur la circonscription, marque le rejet manifeste de ceux qui gèrent ce territoire depuis un demi siècle.

 

Même si le résultat ne nous convient pas, il faut respecter la démocratie. Et ne jamais renoncer à défendre ses idées.

 

Que le maire du Creusot préfère, plutôt que de déceler dans ce résultat les conséquences de sa gestion de la ville, m’accuser d’être responsable de ce résultat est risible. J’ai été candidat avec la ligne et les idées que j’ai toujours portées et dont je n’ai jamais dévié. Il y avait face à moi, un lepeniste, un mélenchoniste et un macroniste. Je n’ai pas vu le maire du Creusot mener ce combat dans un contexte difficile. Lorsqu’on se cache et qu’on n’a aucune autre ligne politique que celle de se maintenir quoi qu’il en coûte au pouvoir, au point de rejeter LFI le lundi pour s’allier avec eux le jeudi, on s’abstient de donner des leçons qui n’ont ni pertinence ni intérêt.

 

Le résultat de ces élections législatives, quelle que soit la durée incertaine du mandat des parlementaires est une alerte. Si une page se tourne, si l’époque change, il faut amener des pratiques nouvelles. Nous en avons assez des changements de cap permanents qui enlèvent toute substance à la parole publique. Il faut de la constance et je continuerai à suivre la même ligne sur cette circonscription comme je l’ai toujours fait.

 

Naturellement au Creusot aussi nous bâtissons consciencieusement un projet pour la ville avec tous ceux qui le souhaitent. Pour rassembler. Parce que s’il y a tout ici pour réussir, il faut le démontrer et traiter tous les sujets laissés depuis trop longtemps en jachère. Cet été les compétences se rassemblent, dès la rentrée le travail actif de rencontres directes avec les habitants recommencera.

 

C’est ainsi, loin des discours creux et des invectives qui les accompagnent, en proposant un projet politique ambitieux et crédible, que nous répondrons à l’impasse dans laquelle le pays semble être plongé. Les défis sont immenses. Nous pouvons les relever. Je m’y engage totalement.

 

Charles Landre