La semaine dernière, des enseignant·es et des personnels de l’éducation nationale ont reçu de la part de leur hiérarchie, une note de service leur enjoignant de « s’abstenir de participer à toute manifestation ou cérémonie publique susceptible de présenter un caractère pré-électoral, soit par les discussions qui pourraient s’y engager, soit en raison de la personnalité des organisateurs ou de leurs invités… « .
Ces instructions initialement destinées à des fonctionnaires occupant des fonctions régaliennes (magistrats, militaires…) reviennent régulièrement sur le devant de la scène à chaque nouvelle élections. Leur diffusion auprès des enseignant·es constituent pour la CGT Educ’action une forme d’intimidation à l’encontre des personnels pour les dissuader de prendre part au débat démocratique, de s’engager politiquement, de participer à des manifestations, voire même de s’investir dans une action revendicative.
Alors que la résistance à l’extrême droite et à son projet réactionnaire pour l’éducation s’organise, alors que les personnels luttent chaque jour pour leurs conditions de travail et le sens de leur métier en s’opposant au « choc des savoirs » et aux groupes de niveaux, la CGT Educ’action rappelle que la liberté d’opinion des agents publiques est garantie par le Code Général de la Fonction Publique. Le devoir de réserve, construction jurisprudentielle qui est venue encadrer l’expression des fonctionnaires, reste un concept mouvant, soumis à interprétation de la hiérarchie qui ne peut pas primer sur la loi.
Tous ces points ont été éclaircis maintes fois, notamment par Mme PECRESSE, alors ministre de l’Education nationale, à l’occasion de sa réponse à un député lors des questions au gouvernement en 2011.
C’est pourquoi, la CGT Educ action exige que des instructions, complètes et circonstanciées, soient transmises par le rectorat de Dijon aux chef·fes d’établissement, aux Inspecteurs et inspectrices, aux directeurs et directrices, afin de lever l’ambiguïté quant à la participation des agents publics à la campagne électorale, aux élections et aux mobilisations pour leurs revendications.
Nous invitons nos collègues à ne pas se laisser intimider et à nous signaler ces pratiques dangereuses pour la démocratie.
Ah ! Ce petit goût de « revenez-y » , ça sent bon la France … pétainiste !
Complètement d’accord avec cet article. C’est une manœuvre grossière d’intimidation ni plus ni moins mais infondée juridiquement. Les enseignants, hors établissement, sont complètement libres de leurs propos.