Le discours de politique générale prononcé par M. Bayrou, très attendu, n’a pas apporté toutes les réponses espérées. On peut se féliciter de certaines avancées : la remise en chantier de la réforme des retraites, un texte rejeté par une majorité de Français et par le Parti Socialiste, va dans le bon sens même si la gauche avait plaidé pour une suspension ferme.
La revalorisation de l’ONDAM hospitalier, la baisse de l’effort demandé aux collectivités locales de 5 à 2,2 milliards d’euros, la création d’une banque de la démocratie, la reconstruction de Mayotte, l’idéal de réconciliation démocratique ou encore la lutte contre le narcotrafic constituent autant d’objectifs qui peuvent être largement partagés. Pour autant, bon nombre de points semblent insuffisamment précisés à ce stade. Ce discours manque de garanties et d’engagements concrets, notamment en ce qui concerne l’Education nationale ou l’Écologie.
Il n’appartient pas au Sénat de se prononcer sur la censure du Gouvernement Bayrou, une prérogative de l’Assemblée nationale. Le rôle des sénateurs, ici, n’est pas d’opposer un refus systématique, mais d’alerter lorsque la direction prise ne sera pas la bonne. Ce sera le cas lors des discussions budgétaires à venir. Ce dont le pays a besoin, ce sont des mesures justes, ambitieuses, et réellement applicables. Pour l’instant, les annonces restent en deçà de ce que le pays attend. Pour les retraites comme pour les autres politiques publiques, le chantier reste à préciser. Jérôme Durain restera donc vigilant et ne cessera de défendre une autre vision : une vision fondée sur la justice sociale, l’équité territoriale et une réelle ambition pour l’avenir.
Le grand oral de F. Bayrou – J. Durain : « Un manque de garanties »
Communiqué du sénateur Jérôme Durain suite au discours de politique générale du Premier ministre François Bayrou.
Discours de Politique générale : un chantier à préciser.