Le Creusot – « Une politique fiscale injustifiable »

 

La chronique de Charles Landre, élu (LR) de l’opposition au Creusot et à la CUCM.

 

L’incompétence municipale c’est aussi de taxer bien trop les Creusotins.

 

A force de répéter n’importe quoi, on peut se convaincre que c’est vrai. Ces dernières semaines le maire du Creusot à multiplié les contre vérités pour justifier sa politique fiscale. Imposer et taxer sont devenus l’alpha et l’oméga d’une politique municipale qui navigue à vue.

Contrairement à ce que David Marti a affirmé à de nombreuses reprises, les impôts locaux des Creusotins sont extrêmement élevés. Avec 51,56% de taxe foncière c’est bien plus que toutes les villes de plus de 20000 habitants les plus proches, 15% de plus qu’à Beaune et plus qu’à Chalon-sur-Saône (+4%) ou Mâcon (+10,5%). Considérable. Premier mensonge.

D’autant que la valeur à la vente des biens au Creusot est quasiment deux fois inférieure à ceux de Beaune. Autrement dit on paye plus et on possède moins.

Second mensonge, David Marti avait évidemment promis de ne pas augmenter les impôts. Les Creusotins ont pourtant subi deux augmentations des taux, l’une à la ville, l’autre à la CUCM. Dans les deux cas seul mon groupe s’y est opposé.

Une frénésie de la taxe s’est emparée de l’équipe municipale. Ainsi la taxe sur les locaux vacants créé sous ce mandat touche tous ceux qui disposeraient d’un local à usage commercial vide. Curieuse idée que celle de faire payer celui qui ne tire aucun revenu de son bien. La taxe sur les surfaces commerciales a été portée au niveau maximal prévu par la loi. Enfin la cotisation foncière des entreprises forfaitaires celle qui touche les plus petits a été dans certains cas plus que doublé. Les quasiment 30% d’augmentation du tarif de l’eau sur le mandat complètent le tableau.

Rien ne justifie ces augmentations alors que les ressources de la ville du Creusot n’ont jamais été si importantes. L’allocation compensatrice de la taxe d’habitation (une fraction de TVA reversée) a généré un revenu supplémentaire de près d’1 million d’euros et dans le même temps, parce que la population creusotine souffre et se paupérise, les dotations de solidarité versées par l’Etat ont augmenté. Car oui, nous disposons depuis cette année, à la Molette, au Parc et Tennis, à la Charmille, à Harfleur, aux Riaux, de 5 quartiers prioritaires de la ville ou « poche de pauvreté »… Belle réussite… Dans une communauté urbaine au plus haut taux de chômage de Bourgogne alors que nous ne cessons de perdre des habitants cette politique fiscale est bien injustifiable.

Mais à quoi ont donc servi ces augmentations d’impôts et ressources supplémentaires ? À mettre en place une stratégie économique ? Non, à opérer à l’aveugle en multipliant les subventions aux entreprises sur des critères obscurs et à vendre à la découpe le domaine public. Après Harfleur pour un énième centre commercial (qui en 2024 peut consciemment penser que c’est une bonne idée pour le développement d’une ville ?)  David Marti n’était il pas prêt à vendre la place Schneider pour y édifier un centre commercial ? Nous l’en avons empêché et c’est tant mieux.

Aveuglément également en matière d’urbanisme où les 2 millions d’euros budgétés place Schneider, dont 700000 euros pour planter des arbres à proximité du plus beau parc de Saône et Loire visent à supprimer plutôt que sublimer la seule place de la ville. La création de logements sociaux à côté de l’église Saint Henri et rue du Vilet dans des quartiers à l’habitat valorisable constituent également des erreurs majeures.

Alors que les routes ne sont pas correctement entretenues, que le maire demande aux habitants de désherber les trottoirs, les dérapages financiers se multiplient. 4,5 millions d’euros pour défigurer le collège Jouffroy (au lieu de 2 initialement), déjà 3 millions d’euros budgétés en subventions et travaux offerts au propriétaire privé du cinéma du Creusot. Un site technopolitain qui coûte près de 16 millions d’euros soit plus de 300% du coût initial…. Et puis y a les gadgets. Plusieurs centaines de milliers d’euros pour bitumer le parc de la Verrerie, des millions dans un projet de rénovation du rond-point du monument aux morts qui ne s’imposait pas, 100000 euros dans une « oeuvre utile » que nous n’avons jamais vue…

Autant d’exemples d’une gestion totalement dépassée.

Je le dis clairement, les finances de la ville permettent de répondre à toutes les priorités des Creusotins. De redonner vie à un centre ville animé sur la base d’un projet clair, de soutenir la création culturelle, de valoriser le patrimoine, de sauver le tissu sportif , de donner envie aux jeunes de créer ici des entreprises, d’assurer la sécurité de tous en développant une police municipale avec des effectifs et des moyens, de répondre à l’urgence sanitaire, de mener une politique de logement pour que s’installent enfin les 800 ménages qui vivent dans le Grand Chalon mais travaillent ici… Voici les priorités. Nous en avons les moyens à condition de dire la vérité et de faire preuve enfin de compétence pour sortir du reflexe mortifère de la taxe et de l’impôt.

Loin de la vision de la ville, qu’on l’a partage ou pas, des équipes précédentes, tout traduit désormais l’absence de projet municipal. À nous de rompre avec ce marasme et d’avoir l’audace d’imaginer que Le Creusot peut réussir avec moins d’impôts mais plus de compétences, d’imagination et de travail. J’y crois profondément.

 

Charles Landre