Les jumelages ont du bon, celui de rapprocher des communes de Saint-Vallier avec Rybnik (Pologne) ou encore Liévin (Pas de Calais) entre autres, Montceau-les-Mines avec Zory (Pologne), la Calabre, le Portugal, notamment mais également de rabibocher _ le mot est sans doute un peu fort _, les maires de Montceau-les-Mines et de Saint-Vallier, Marie-Claude Jarrot et Alain Philibert sans que la politique ne vienne perturber ces retrouvailles pour le moins cocasses.
Il est vrai que le terrain de jeu, en l’occurrence le lavoir des Chavannes, se voulait avant tout impartial. Il l’a été mais les sous-entendus n’ont pas échappé aux oreilles des représentants de la municipalité de Liévin. « C’est chaud entre les deux maires » souriait une adjointe du Pas-de-Calais.
Tout est parti d’une bonne intention, Alain Philibert qui recevait une délégation de Rybnik, notamment le maire et de Liévin, a demandé la permission à la ville de Montceau, de visiter le lavoir des Chavannes. Tant Polonais que Liévinois, de part leur passé minier, se montrèrent très intéressés par les explications de Jean-François Gagne, président de l’association de sauvegarde du lavoir des Chavannes, Pascale Martinez, directrice du patrimoine de Montceau et celles de Marie-Claude Jarrot.
Tout le monde sait aujourd’hui que la ville de Montceau est le propriétaire du lavoir. « C’est l’Etat qui nous l’a cédé à l’euro symbolique, un cadeau un peu empoisonné » expliquait madame le maire. « Et vous monsieur de maire de Saint-Vallier, si le lavoir avait été sur votre commune, vous auriez accepté ? » Réponse un peu embarrassée d’Alain Philibert, « ça demande réflexion ».
Quand bien même l’Etat a décidé de glisser dans la corbeille une aide financière de de 800 000 €, « nous avons engagé 150 000 € pour des études sur les fondations » indiquait Marie-Claude Jarrot. « Vous êtes une ville riche » se risquait d’avancer Alain Philibert. « Mais rassurez-vous, je saurai vous interpeller en temps et en heure » lui rétorquait madame le maire. Sur quel sujet ?
Peut-être celui justement _ il doit y en avoir d’autres _ à propos du lavoir des Chavannes. « C’est un projet de territoire qui concerne l’histoire minière y compris Blanzy, Sanvignes et Saint-Vallier. Ce serait bien qu’on travaille ensemble » proposait Marie-Claude Jarrot. Dans la perspective « de créer une identité culturelle avec au coeur, installer un espace muséographique qui relaterait la vie dans la mine et s’inscrirait dans les notions contemporaines et écologiques » assurait Pascale Martinez. Ce à quoi collabore déjà l’association du lavoir.
Mais dans un premier temps, ce lavoir des Chavannes, il s’agit de le sécuriser et le mettre en lumière. « C’est entre 3 et 5 M €. Nous devons aller chercher des financements » prolongeait le maire de Montceau. « Que ces bâtiments (à l’entrée du lavoir) deviennent un espace d’interprétation de la vie du lavoir des Chavannes » ajoutait elle. « Et bien d’autres projets… »
Fâchés, les maires de Saint-Vallier et Montceau-les-Mines, ne le sont pas mais ils ne partagent pas la même philosophie politique. Aucun doute. En revanche, ils sont prêts à voyager ensemble _chacun dans son bus _ jusqu’en Pologne en avril prochain, sachant que les deux villes polonaises se sont séparées que d’une vingtaine de kilomètres.
Les jumelages ont du bon.
A suivre.
J.B.
