Spectacle vivant : le statut des amateurs fait polémique.
L’avenir du Puy du Fou est-il menacé ? C’est en tout cas ce qu’affirme son créateur Philippe de Villiers, et son président (son fils Nicolas). Le fils du président du parti souverainiste a annoncé que le parc vendéen était « en danger de mort » à cause d’un projet du ministère de la Culture d’encadrement des pratiques amateurs dans le spectacle vivant. En cause ? Un arrêté qui date de fin janvier qui stipule que le bénévolat culturel sera désormais encadré, de sorte que son recours pourrait être considéré comme du « travail dissimulé ».
L’inquiétude de notre souverain et de son rejeton provient d’une nouvelle réglementation plus stricte qui limite l’activité des bénévoles dans les spectacles à but lucratif. La polémique avait déjà fait rage en 2014 lors de la première mouture de la loi, destinée à protéger les artistes salariés, et à éviter que les bénévoles ne servent de main-d’œuvre gratuite.
Le bénévolat, du « travail dissimulé » ?
La question est de savoir si quand on joue en costume, sur une scène devant plusieurs milliers de spectateurs qui ont payé un billet pour une entreprise réalisant un chiffre d’affaires, on peut toujours être considéré comme un «bénévole» ?
Une disposition de cet arrêté dit « Loi Création », prévoit en effet que « les amateurs soient soumis au droit du travail et, à ce titre, doivent être rémunérés dans le respect des salaires minima conventionnels ». Ce texte cible essentiellement les grands spectacles lucratifs, puisque ne sont concernées que les prestations n’ayant pas de vocation pédagogique et dont le nombre de représentations dépasse la trentaine par an. En résumé : ce sont donc les grands spectacles qui sont dans le viseur du ministère.
Le Fou, le non lucratif et L’anneau de Jeanne d’Arc
«Si vous demandez à un bénévole au Puy-du-Fou s’il souhaite être salarié, il vous répondra : « Si demain je suis salarié, j’arrête ». Un bénévole ne compte pas ses représentations et ne regarde pas sa montre ».C’est une folie de penser, comme le fait l’administration de la Culture, que les bénévoles enlèvent le pain de la bouche des professionnels », peste l’ancien président du conseil général de Vendée…
Effectivement, « Les bénévoles » à défaut de salaire ont eu le plaisir d’apprendre que le parc vendéen du Puy-du-Fou, au cours d’une cérémonie protocolaire, a remis un don de 50 000 euros à la Fondation Jérôme Lejeune, association fermement opposée à l’avortement qui entretient des liens étroits avec La Manif pour tous, dont elle partage les idées contre le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe. De plus, le labeur de ses « serviteurs » aura servi à acheter une fortune le soit disant anneau de Jeanne d’Arc dont de nombreux spécialistes ont de sérieux doutes sur l’authenticité de cet objet acheté 376 883 euros.
Comme dans beaucoup « d’associations familiales », le bénévole reste un militant docile au service d’une caste qui tient les rênes des projets et qui décide et pense à sa place. Il serait bon de savoir, précieux bénévoles, pour quel combat et pour quelle cause vous militez.
Force est de constater que dans ce cas, ça sent l’embrouille !
Parole d’Andouille