L’Andouille de Bolsonaro !

He ben mes andouilles, en France nous avons pris l’habitude à 20 heures d’applaudir nos soignants pour les soutenir en ces périodes difficiles. Au même moment au Brésil, des concerts de casseroles accompagnés de cris « Fora Bolsonaro » (« dehors Bolsonaro ») se font entendre aux fenêtres des grandes villes du pays.

Consternant

Voilà comment il y a quelques jours le président Jair Bolsonaro depuis le Palais présidentiel présentait la pandémie de Covid-19 : Une « petite crise » qui relève surtout de « l’imagination des médias du monde entier »

Tout d’abord il s’est adonné à des bains de foule et des embrassades, comme si de rien n’était. « J’ai le devoir de saluer le peuple et dois être auprès de lui dans les meilleurs comme les pires moments », justifiait-il sur CNN.

Mais pour les Brésiliens, face aux morts et aux nombreux cas de Covid 19 recensés officiellement dans 20 États, l’attitude du président a de quoi inquiéter.

Demande d’impeachment contre Jair Bolsonaro

Signe d’une perte de confiance au sein de son propre camp, c’est une députée l’ayant soutenu, Janaina Paschoal (PSL-extrême droite qui, en 2016, avait été l’auteure de la demande de destitution visant Dilma Rousseff) qui a appelé à lancer une procédure d’impeachment contre Bolsonaro.

Puis, pour avoir ignoré les consignes de l’OMS et participé à des manifestations, une demande était officiellement déposée par des députés, du PSOL (parti socialisme et liberté-gauche) : le président brésilien y est accusé de « crime de responsabilité ».

« En tant que chef d’État, Bolsonaro ne peut pas agir comme bon lui semble. Sa conduite est criminelle et son irresponsabilité est un risque pour la santé nationale », dénonçait la députée Fernanda Melchionna, signataire de cette demande.

Les travailleurs informels en première ligne, un génocide pour les favelas ?

Le président brésilien a longtemps nié la gravité du coronavirus, une posture périlleuse dans un pays où le taux de chômage est de 12 % et compte plus de 40 % de travailleurs informels particulièrement vulnérables.

Plus de 13 millions de personnes habitent dans les favelas brésiliennes. Face à cette épidémie, ces quartiers populaires sont des bombes à retardement. Travailler et mourir. Ou rester chez soit et mourir de faim… voilà le dilemme des habitants des favelas. Faute de nourriture et de travail, beaucoup craignent sur le long terme une explosion des violences.

Pour un bon nombre de journalistes brésiliens, « le président a démontré qu’il n’était pas capable de conduire le pays dans ce contexte de pandémie de coronavirus ». Face à l’effondrement de la bourse de Sao Paulo et à une probable récession, plus qu’ailleurs, au Brésil la crise sanitaire et sociale aura des conséquences graves pour « le peuple ».

Les déclarations de Jair Bolsonaro sur le Covid-19 ont laissé des traces. Puissent elles conduire à sa destitution ? ça c’est une autre histoire.

Paroles d’Andouille

 

 

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