Lac de Montaubry – Sur un site idyllique, le club de ski nautique dans l’expectative, vivre ou sombrer

Le lac de Montaubry représente une richesse touristique fabuleuse à une encâblure du Creusot. Sur 90 hectares, cette étendue d’eau fait le bonheur des pêcheurs, des baigneurs quand la baignade est autorisée et du club de ski nautique. Le partage de ces activités n’est sans causer quelques soucis mais là n’est pas le plus dramatique.

Fut un temps, à proximité du lac, se tenaient trois restaurants. « C’était il y a au moins une trentaine d’années » se souvient Jean-Philibert Combier, ancien président du club de ski nautique. Sur le petit chemin qui donne accès aux berges, des baraques furent érigées. Les locataires versaient un loyer à VNF (Voies Navigables de France), venaient y passer un week-end, parfois plus pendant l’été mais sans eau eau ni électricité.

Au fil des années, ces bâtiments ont perdu de leur superbe, sont restés inoccupés et furent la proie de vandales. L’une d’elles a même été incendiée le 7 février 2022. Une maison est toujours debout, elle est le repère d’amis qui sont membres du club de ski nautique dont la cabane jouxte cette bâtisse.

Le lieu est sauvage mais tellement idyllique que pour rien au monde, ils le quitteraient. Mais une menace pèse, celle que les baraques soient détruites et qu’ainsi, le club de ski nautique sombre corps et biens. « Nous utilisons un terrain familiale depuis 1963 toujours en accord avec VNF lorsqu’en 2019, le bail n’a pas été renouvelé » explique Antoine Perben, président du club de ski nautique.

Sans locaux, difficile d’accueillir

les pratiquants du ski nautique 

VNF avait-il réellement l’intention de tout rasé et ne plus laisser l’accès au lac de Montaubry, du moins de ce côté-ci ?

Une rencontre a eu lieu récemment entre le club et VNF. « Nous avons obtenu le prolongement de pratiquer le ski nautique jusqu’en 2025 » précise Antoine Perben, mais sur les constructions, « VNF n’a plus la main, c’est désormais la communauté urbaine Creusot Montceau qui gère désormais le terrain aux abords du lac », ajoute-t-il. « J’ai donc rendez-vous le 25 octobre prochain avec Michel Gomes, directeur du développement économique, à qui je vais devoir lui exposer notre projet. VNF se pliera à la décision de la CUCM » affirme-t-il.

Le club de ski nautique compte bien exploiter ce petit bout de paradis et poursuivre ses activités. « Jusqu’à maintenant, j’ai dû refuser l’accueil de jeunes des communes avoisinantes. C’était une belle occasion de promouvoir notre sport même auprès des handicapés, des diabétiques et épileptiques trop heureux de glisser sur l’eau » formule le président.

« Nous avons besoin d’un lieu pour entreposer notre matériel, qui serve également de vestiaire pour se changer. Nous prenons tous les frais à notre charge. Nous ne sommes pas là pour faire du business, nous ne sommes qu’une association » avance-t-il. « Je demande simplement que tout le monde y mette de la bonne volonté, qu’on nous laisse la jouissance de ce petit bout de terrain ».

Le club de ski nautique qui fonctionne à partir d’avril pour six mois, compte 50 licenciés et 60 membres. Le plus jeune à 7 ans, le plus âgé 87 ans. « Nous voulons juste poursuivre nos activités », profère encore Antoine Perben. Il ne réclame rien d’autres.

Aujourd’hui, il reste le seul club de ski nautique en Saône-et-Loire qui dispose d’installations pour le slalom mais encore faut-il disposer de locaux. « Je dois rencontrer le député Rémy Rebeyrotte » annonce Antoine Perben. Toutes pistes sont bonnes à suivre.

 

Jean Bernard