La rentrée politique de Marie-Claude Jarrot – La volonté de rendre Montceau attractive

Au milieu des innombrables dossiers décortiqués, madame le maire a annoncé la construction d’une nouvelle halle des sports, des nouvelles rassurantes sur le centre hospitalier de Montceau et le lavoir des Chavannes. Elle évoque ses choix stratégiques, « mon chemin de vie pour Montceau ».  

Le cadre est inhabituel pour la rentrée politique municipale de madame le maire de Montceau-les-Mines. C’est donc au Cheffield, lundi soir, que Marie-Claude Jarrot a présenté sa vision de son deuxième mandat, « pas le second mais bien le deuxième » insiste-t-elle, ce qui, par déduction, conduit inévitablement à comprendre qu’un troisième mandat se profile déjà à l’horizon. C’est l’opposition qui va être contente…

Autre information qui à vrai dire n’en est pas une, Marie-Claude Jarrot n’est pas candidate à la présidentielle même si la rumeur court avec insistance qu’un poste au prochain gouvernement _ de Macron s’il est réélu _ ne lui déplairait pas. Idée qu’elle balaye avec un petit sourire et un commentaire sibyllin, « je travaille avec Valérie Pécresse (NDLR : candidate à la présidentielle 2022) dans son mouvement Libres. Je suis une femme libre et je lui apporte ma contribution ». A suivre au cas où Pécresse remporte la primaire à droite. Néanmoins, on n’arrive pas à la présidence du CEREMA par le fruit du hasard.

C’est un match dans le match avec Le Creusot où David Marti soutient Anne Hidalgo et aspire à la députation.

Au cours de cette soirée politique dans un bar à l’atmosphère feutré, Marie-Claude Jarrot a mis l’accent sur l’enjeu de son deuxième mandat, son projet municipal axé sur l’attractivité du territoire.

Avec la sortie progressive de la crise sanitaire, « nous reprenons notre rythme, d’ailleurs le prochain conseil municipal, mardi 28 septembre, se tiendra à nouveau au salon d’honneur de la mairie » annonce-t-elle. Reprendront également les petits déjeuner d’entreprises (le 21 octobre chez Locatrans au BDV) ou encore les réunions de quartier sous un format différent.

Pour mettre en adéquation les idées avec les actes, « démontrer que nous avons une logique dans les projets municipaux », les services de la ville ont connu et vont connaître une révolution avec notamment la création de nouveaux postes qui n’existaient pas jusqu’à maintenant, « ce sont des choix stratégiques » avance madame le maire.

Avoir des projets est une chose, les financer en est une autre, c’est même le nerf de la guerre. Investir intelligemment oblige à réfléchir judicieusement. Dans les communes structurées, de nouveaux métiers apparaissent, c’est le cas d’un agent dont la mission est consacrée entièrement à toutes les contractualisations, c’est-à-dire, aller chercher l’argent, les subventions.

C’est encore le cas d’un agent de suivi des contractualisations et, pour que la population s’empare de ces projets, les comprenne, est arrivé un développeur local que Marie-Claude Jarrot appelle, « un sociologue de territoire ». Un quatrième poste va être pourvu, il s’agit d’un assistant juridique.

Ces choix, contrairement à ce beaucoup de monde pense, a commencé par l’opposition, « je ne les prends jamais seule dans mon bureau. J’ai des convictions et je donne l’impulsion » éclaire-t-elle.

Le point sur les principaux dossiers

Le skate park et les jeunes

« C’est une réussite » rappelle madame le maire. Il est prévu d’y adjoindre en 2022 un terrain de basket alors que la piste BMX pendra place aux Grand Parcs (pas de date). Vont rouvrir prochainement, les studios d’enregistrement aux Ateliers du Jour.

Le cinéma

On en parle depuis fin 2018 et rien ne vient. Le projet du nouveau cinéma existe bel et il bien porté par l’association Panacéa. Il doit se construire sur le parking de l’Embarcadère. La question du jour est de savoir comment la ville va rentrer dans le montage financier, sachant qu’elle a budgétisé 350 000 € ? Aux dires de Marie-Claude Jarrot, Pathé Gaumont qui exploite le cinéma Les Plessis, « n’est pas intéressé par les petits cinémas ». Il pourrait _ devrait _ vendre la licence à Panacéa. La réalisation du nouveau complexe cinématographique (au moins 5 salles) se chiffre entre 4 et 5 M €. Le dénouement approche.

L’offre scolaire

La restructuration des écoles se poursuit et « nous arrivons sur une vision à 20 ans ». Doit être réglé le problème de cantine et de place à Jean Jaurès (c’est en cours). Mais le gros dossier demeure le Bois du Verne, la rénovation de ce quartier qui implique de nombreux acteurs, notamment Habellis. Après le nouveau restaurant scolaire, pointe la maternelle. Sa construction (le choix de l’architecte est arrêté) se monte à 2.9 M €. La Région apporte 800 000 € en attendant d’autres financements.

Le lavoir des Chavannes

Le détruire _ « pas question » rappelle madame le maire _ , le conserver ? sont des questions qui enflamment les réseaux sociaux. Un comité de pilotage technique avec le préfet et le maire va se mettre en place courant octobre. « Ensemble, nous allons construire un accord » fait savoir Marie-Claude Jarrot. La ville est censée acquérir le lavoir pour 1 € symbolique. « L’Etat sera à nos côtés » affirme-t-elle avec une aide espérée entre 500 000 et 600 000 € pour sécuriser les lieux et l’éclairer. « Nous pourrons visiter une partie du lavoir » ajoute-t-elle encore.

Quant au pré projet d’un parc photovoltaïque, il existe. Pas d’autres informations.

Le canal et le port

C’est un sujet sensible et une attractivité trop peu mise en valeur notamment avec le port de plaisance en plein centre-ville. « Nous devons intensifier la communication sur l’attractivité du canal et l’Eurovélo 6 ». Un dossier qui n’est pas que du ressort de la ville.

Une nouvelle halle des sports

C’est l’information de la soirée pas totalement inattendue puisqu’il a été question d’un projet intercommunal. En fin de compte, la nouvelle halle des sports sortira de terre à proximité du complexe sportif Jean Bouveri qui n’est pas si éloignée de Blanzy. Ce sera une salle pour tous les sports, y compris le futsal dont la demande est pressante. Une construction qui est labellisée Terre de Jeux. Mise en service en octobre 2023.

A Salengro, la rénovation va se poursuivre.

Le centre hospitalier de Montceau

C’est un autre point sensible qui depuis des années a ouvert une plaie béante dans le paysage du Bassin minier. En juillet dernier, Marie-Claude Jarrot n’a pas réuni le conseil de surveillance de l’hôpital de Montceau parce que « les projets présentés n’étaient pas cohérents, notamment une cuisine centrale à Autun ».

Madame le maire préside également depuis juillet, le Groupement hospitalier des élus  (Autun, Chalon, Montceau, la Guiche, Toulon/Arroux…). Et, comme par enchantement, on apprend le départ de Christine Ungerer (lire par ailleurs) de la direction du GHT Bresse Morvan. Les élus ne l’auraient-ils pas pousser vers la sortie ?

Ce départ va-t-il accélérer le recrutement de cardiologues et de pneumologues ? A espérer. Quant au retour de la chirurgie, n’y pensons même plus. En revanche, « nous avons deux blocs pour exercer la chirurgie de premier niveau, comme la cataracte » précise madame le maire. Ce ne serait pas un luxe.

Autre point délicat évoqué, les urgences. Sont-elles en danger ? Cet été, des médecins urgentistes de Montceau et du Creusot ont prêté main forte à l’hôpital de Paray-le-Monial. C’était urgent.

« La rénovation des urgences au CH de Montceau a été actée » annonce Marie-Claude Jarrot qui se veut « optimiste » sur le devenir de l’établissement, « qu’il devienne un hôpital de proximité » et non pas un EHPAD version XXL.

C’était « mon chemin de vie pour Montceau » concluait madame le maire.

Jean Bernard