Communiqué de la CGT du bassin montcellien.
Depuis une semaine, les États-Unis connaissent une mobilisation sans précédent contre le racisme d’État et les violences policières.
Le détonateur de cette colère sociale a été un énième assassinat lors d’une interpellation policière, celle de Georges Floyd, américain de 46 ans, père de 3 enfants, dont une fille de six ans.
Ce drame confirme plus qu’il ne révèle, compte tenu du grand nombre de cas similaires aux États-Unis, le racisme qui gangrène la police, dans un contexte exacerbé par les tweets délétères du président Trump.
Le pays souffre de ce fait d’une atmosphère favorisant le développement d’un racisme institutionnalisé, particulièrement prégnant dans la police, qui agit désormais sans retenue depuis la fin des mesures de sanctions instituées lors de la présidence Obama.
Rappelons que la France n’est malheureusement pas épargnée, depuis de nombreuses années, par le déferlement de violences policières. Le 5 janvier 2020, Cédric Chouviat, livreur en scooter de 42 ans, père de cinq enfants, était tué par la police suite à un placage ventral au sol effectué dans des conditions analogues à celui subi par Georges Floyd aux États-Unis.
Pendant la seule période de confinement en France, du 17 mars au 11 mai, une dizaine de personnes ont perdu la vie dont deux tuées par balle par la police les 4 avril à Toulouse et 15 avril à la Courneuve et une troisième décédée lors d’un placage ventral effectué le 8 avril par la police municipale de Béziers.
En écho aux mobilisations qui émaillent, en ce moment même, le territoire des États-Unis pour protester contre cette longue suite de violences policières, en France, plus de 20 000 personnes (selon la police) se sont rassemblées devant la cité judiciaire de Paris, mardi soir, à 18H.
Aux États-Unis comme en France, la CGT s’insurge contre les violences policières.
Elle assure de sa solidarité le mouvement syndical américain et les militants progressistes et humanistes, y compris dans les rangs de la police, qui manifestent en ce moment même aux États-Unis leur détestation du racisme et de ceux qui l’attisent.
En France, en 2017, Jacques Toubon le Défenseur des droits soulignait, dans une enquête, que les jeunes hommes « perçus comme noirs ou arabes » ont « une probabilité 20 fois plus élevée que les autres d’être contrôlés » que l’ensemble de la population. Il est sûr que les contrôles sont le point de départ de situations qui peuvent se dégrader. Plus récemment, ce même Défenseur des droits dénonçait, dans une décision rendue le 12 mai 2020, la discrimination systémique pratiquée par la police suite à une plainte de jeunes du XIIème arrondissement de Paris.
Certains parlementaires ou, bien encore, les élus et dirigeant-e-s de l’extrême droite ne peuvent continuer à attiser la situation en proposant une loi visant à interdire la diffusion des images de policiers dans l’exercice de leurs fonctions ou en parlant sans cesse de délinquance ou de communautarisme.
Il est de la responsabilité de l’État de garantir une société sans discriminations, racisme et violences, tout comme il doit garantir la liberté d’expression et les libertés individuelles et collectives, la liberté de la presse.
Pour la CGT, comme l’indiquent ses statuts et repères revendicatifs, tous les motifs discriminatoires doivent être combattus avec la même intensité. La CGT tient à être aux côtés de toutes celles et ceux qui se battent contre toutes les injustices, toutes les violences institutionnelles et toutes les discriminations…
Nous nous battrons pour l’ensemble des libertés !