Ils sont venus nombreux, bien davantage que les autres jours, une bonne centaine. En effet, le mouvement de grève débuté le lundi 6 juillet allait sans doute vivre un moment important ce vendredi matin. Tous avaient été prévenus qu’ils auraient à se prononcer par un vote à bulletin secret sur la nouvelle proposition de la direction finlandaise de Konecranes.
Il est vrai que jeudi, de retour à la table des négociations, les dirigeants ont lâché du lest, pas assez au goût de Julien Knepper, délégué CGT, mais » ce sont les salariés qui décideront » précisait-il. Toujours à négocier des « queues de cerises ».
Ce matin toutefois, la réunion dura plus longtemps que prévu. « La direction met la pression, elle aimerait qu’on signe la proposition », entendait-on dans les rangs des grévistes réunis sur le parking du site de la Saule à Saint-Vallier.
Mais un dernier élément, l’arrivée du rapport des experts santé _ un document de plus de 100 pages _ a provoqué une fin de séance du CSE central. Et ce rapport, d’après sa conclusion, « met en évidence le danger psycho-social de perdre son emploi, de se retrouver à la maison sans rien faire » explique Isabelle Grandemange, déléguée CFE-CGC.
De là à penser que ce rapport pourrait jouer en faveur des revendications des salariés de Konecranes, certains osent l’espérer. Toujours-est-il que le vote n’a pas eu lieu quand d’autres, en revanche, ne comprenaient pas qu’on le repousse à lundi au plus tôt. Avec cette peur de tout perdre et se retrouver avec le minimum du plan unilatéral que la direction agite devant les syndicats.
Ce qui veut dire : vous feriez mieux de signer la dernière proposition.
L’accord n’a jamais été aussi proche pour les 116 employés sur 142 dont les postes seront supprimés d’ici la fin de l’année. Mais les Finlandais auront-ils à coeur et la volonté de proposer un dernier coup de pouce financier pour mettre fin à ce conflit… usant mentalement ? Car des esprits s’échauffent… et des oeufs volent.
Réponse probablement lundi 20 ou le 22 juillet au plus tard.
Jean Bernard