Ce vendredi 23 juillet 2021, elle a regardé devant son poste de télévision la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. « Cela me rappelle des souvenirs, c’est assez émouvant » reconnaît Jacqueline Gaugey-Brisepierre.
Il y a 57 ans (les Jeux se sont déroulés du 10 au 24 octobre), la jeune montcellienne défilait avec la délégation olympique française dans le stade olympique devant 90 000 spectateurs. « La cérémonie d’ouverture était magnifique ». Si les cheveux gris de cette grande dame de la gymnastique française révèlent partiellement son âge, son regard est toujours aussi pétillant devant les images retransmises depuis le Japon et notamment le tableau lumineux des drones dans le ciel.
En 1964, Jacqueline Brisepierre a 18 ans. « J’ai fêté mes 19 ans dans l’avion au retour des Jeux » rappelle-t-elle. Elle est née un 30 octobre. A 76 ans, ses souvenirs illuminent encore ses jours et ses nuits. « A cette époque, les Jeux accueillaient des sportifs amateurs. Pour nous, le plus important était de participer alors qu’aujourd’hui, nous assistons à la chasse aux médailles ». Les temps ont changé. En 1964, les épreuves d’athlétisme se sont disputées _ce fut la dernière fois_ sur une piste en cendrée. Qui s’en souvient ?
Petite, Jacqueline bougeait beaucoup, « je sautais sur les lits alors j’ai eu le choix entre le basket (La Gerbe de Montceau) ou la gymnastique (Montceau Fémina). J’ai commencé à 9 ans ». Très vite, elle s’est avérée une gymnaste au-dessus de la moyenne. « Je me suis vite retrouvée avec l’élite et Félix Baudin pour entraîneur ».
A Tokyo pour préparer les Jeux de Mexico
Première partout, championne de France dans toutes catégories, la Montcellienne intègre l’INS (Institut National du Sport) _ aujourd’hui devenu l’INSEP _ à Paris, mène de front sport et études pour devenir professeure d’éducation physique et dispute sa première compétition internationale en 1963.
Aux Jeux de Rome en 1960, la gymnastique française est au bout du rouleau. « Devant ces résultats décevants, il a été décidé d’envoyer à Tokyo de jeunes gymnastes. Nous étions trois chez les féminines pour préparer déjà les Jeux de Mexico ».
Au Japon, Jacqueline Brisepierre termine à la 64e place au général. « A Mexico, par équipes, nous finissons à la 7e place ce qui fut une réelle performance » note-t-elle encore aujourd’hui.
« En 1964, à Tokyo, c’était la fête. Ce furent des moments merveilleux. Nous rencontrions les athlètes, les Japonais ». On ne parlait ni de sécurité (attentat aux Jeux de Munich en 1972), ni de pandémie. Le sport comptait évidemment mais Jacqueline a pu allier performance physique et voyage culturel. « Pendant trois jours, nous nous sommes promenées dans le pays, nous avons même dormi dans un hôtel traditionnel japonais dans la campagne » souligne-t-elle. « J’en ai profité pleinement ». Au village olympique, un journaliste, Georges de Caunes (le père d’Antoine), publiait chaque jour une gazette pour les athlètes français. « On y retrouvait les résultats et les échos du village » se remémore Jacqueline depuis son lieu de villégiature sans quoi elle habite désormais à Aix-en-Provence.
Elle met un terme à sa carrière sportive après le Jeux de Mexico. Huit ans plus tard, on la retrouve aux Jeux de Montréal, dans un autre costume, « en 1976, je suis la capitaine de l’équipe de France féminine de gymnastique ». Ses compétences sont unanimement reconnues. Où qu’elle se trouvât, même quand elle représentait la France, elle faisait honneur à son club. « Je n’en ai eu qu’un seul dans ma carrière, c’est Montceau Fémina ».
La cérémonie est loin d’être terminée à Tokyo. Le Boléro de Ravel accompagne la torche olympique. Les yeux de Jacqueline brillent. La flamme brûle toujours.
Jean Bernard
J’avais 10 ans et Jacqueline était « ma prof de gym » ainsi qu’Henriette….. Felix Baudin m’avait embarqué très jeune à Montceau Fémina. Que de souvenirs, c’était bien cette époque ! Ravie de voir une photo de toi Jacqueline, tu es souvent dans mes souvenirs avec ta maman aux Papillons Blancs. FK
Pour nous petites gymnases ,Jacqueline était une référence une icone. On la prenait en exemple . Chapeau ,MADAME.
Bonjour Jacqueline, nous étions ensemble en philo. Nous avons beacoup bavardé. Je parle de roi dans un livre à paraître le 28 avril avec ce titre éloquent « la vie quotidienne des élèves du Montceau des années 50 à 1968. Meilleur souvenir