Sans garage, il n’y aurait peut-être pas eu Microsoft. Sans plagier Bill Gates, un jeune informaticien, Nicolas Huez a fait presque tout pareil au Creusot. L’histoire dira si le garage de papa a été prépondérant.
En attendant, c’est au Creusot, pas loin de la maison de David Marti, maire et président de la CUCM, qu’est née la start-up InterStis, il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui, elle a grandi, est devenue une société et avec Thomas Balladur, les deux hommes surfent avec succès à la tête d’une belle entreprise numérique dont l’objectif est, ni plus ni moins, non pas de racheter Microsoft mais de lui mener la vie dure sur le territoire français, pour commencer.
InterStis, c’est tout pareil que Microsoft mais en mieux surtout au niveau de la sécurité des données. Et quand on sait que les attaques informatiques proviennent en grande majorité de l’Oncle Sam, la société américaine n’est pas nécessairement la mieux à même de protéger les utilisateurs de Microsoft. Surtout qu’aujourd’hui, « les cyberattaques explosent et que les collectivités territoriales sont des cibles toutes désignées » confiait le Monsieur sécurité chez InterStis.
C’est devant un parterre d’invités, préfet, sous-préfet, élus et collaborateurs réunis à Hub & Go au Creusot _ « comment aurait-il pu en être autrement » soulignait David Marti, lieu de l’innovation sur le territoire de tous les possibles _ , que Nicolas Huez et Thomas Balladur ont présenté leur nouveau né, Hexagone. Autre symbole de taille, c’est ici, dans ce bâtiment devenu le technopole Hub & Go qui fut le lycée Jean Jaurès, que Nicolas Huez a passé son bac. L’histoire est donc en marche.
Un enfant du pays, une solution française de travail collaboratif née dans la cité du pilon, un siège implanté au Creusot, « prouve qu’on peut rivaliser avec les grandes métropoles » se réjouissait le maire du Creusot. « C’est un outil reconnu, simple à employer » précisait il que la ville et la CUCM, notamment utilisent.
Il fallait être culotés, Nicolas et Thomas l’ont été, là encore à la grande satisfaction du préfet, Yves Séguy. « Vous avez un culot incroyable de concurrencer Microsoft. Vous êtes hardis et habiles ». Même l’Etat utilise InterStis. « Mais pas la région Bourgogne – Franche-Comté » faisait remarquer Thomas Balladur.
Pour se développer, fort de ses 60 collaborateurs, InterStis a levé 1 000 000 d’euros pour proposer une alternative à Microsoft 365 et a même décrocher 2.2 M € suite à l’appel à projets France 2030 pour proposer Hexagone qui réunit un consortium d’industriels du numérique français dont InterStis est le chef de file. Un consortium qui regroupe 250 collaborateurs.
Déloger Microsoft paraît difficile mais remplacer en France la solution américaine par la solution Hexagone comme une alternative souveraine, sécurisée et à des prix compétitifs, c’est possible.
Hexagoal est le trophée qui récompense le champion de France de Ligue 1 de football, voici désormais Hexagone comme figure de proue du marché français du numérique, plateforme collaborative et sécurisée pour les collectivités. Avant de se lancer sur le marché européen.
J.B.