Communiqué du CODEF.
Quoi qu’il en coûte…..
….ou Quoi qu’il en coûtera ?
Il y a quelques jours, suite aux révélations de Mediapart, le Codef se demandait si monsieur Macron n’allait pas exploiter la crise sanitaire à grande échelle pour faire avancer ses visées néolibérales qui approfondissent systématiquement les inégalités, enrichissent les élites et affaiblissent les autres.
Pour preuve sa commande adressée à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) pour une étude sur un plan pour l’hôpital public. Tous les experts que Mediapart a interrogés – professeur de médecine, économistes, sociologue – portent sur cette note un regard similaire. S’ils relèvent ici ou là quelques avancées, ils constatent qu’elle ne tire aucun enseignement de la crise sanitaire historique que nous traversons et cherche à poursuivre et même à accélérer les processus de privatisation rampante et de marchandisation de la santé, qui étaient déjà à l’œuvre les années précédentes.
Pour Christophe Prudhomme la CDC “ propose un plan pour l’hôpital public qui se résume à sa privatisation et à son dépeçage, permettant aux requins de la finance de s’accaparer les morceaux les plus rentables.”
Pour monsieur Macron « Sauver » l’hôpital, ne signifie absolument pas remettre en cause les politiques délétères mises en place depuis 30 ans. Et la note de la Caisse des dépôts confirme ce que l’on craignait. La santé n’est pour lui qu’une marchandise comme une autre. La crise du Covid-19 est une aubaine de plus dans la « panique générale », d’imposer une série de « lois d’urgence sanitaire » qui constituent une attaque monstrueuse contre le code du travail. Parfaite mise en œuvre de la «doctrine du choc », ces lois prétendument provisoires risquent de passer ensuite dans le droit courant.
Pour preuve l’interview de Christophe Lannelongue Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé du Grand Est au journal l’Est Républicain. Pour mémoire rappelons que ce monsieur n’est autre que l’ex-directeur général de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté et qui nous a opposé un mépris total lors de sa mandature au cours de laquelle le Codef n’a jamais pu le rencontrer !
Dans cette interview à L’Est Républicain publiée samedi matin 4 avril, monsieur Lannelongue estime qu’il n’y a “pas de raison de remettre en cause”, avec l’épidémie de Covid-19, le plan d’économies prévu au CHRU de Nancy soit la suppression de 174 lits et de 598 postes en cinq ans. Et d’ajouter : “Le dossier devait être examiné début juin. Nous aurons quelques semaines de retard mais la trajectoire restera la même en faisant le pari du développement de la chirurgie ambulatoire et de la
rationalisation des installations en passant de 7 sites à un seul ». Et il conclut : « C’est une vision très exigeante”.
Réaction ferme du président de la commission médicale d’établissement du CHRU et du président du conseil de surveillance et maire centriste de Nancy Laurent Hénart : ”Évoquer de tels chiffres à l’heure où les équipes vont au bout du bout de leur investissement personnel est à la fois déconcertant et indécent. Cela témoigne d’une absence de compréhension des réalités de terrain et d’empathie par rapport aux soignants, ce qui ne manquera pas de les blesser en plein combat”. Tel quel !
Comment alors ne pas attirer une nouvelle fois l’attention de nos concitoyens sur la globalité du problème et sur la nécessité, même si c’est compliqué en ce moment, de refuser cette politique de démantèlement de notre système de santé.
Comment ne pas rappeler une nouvelle fois que notre Hôpital est lui aussi la cible d’un plan d’économies à hauteur de 3 Millions d’€uros et comportant notamment la suppression de 15 Equivalents Temps Pleins. Plan qui devait passer au Copermo* fin mars. *(comité interministériel de la performance et de la modernisation de l’offre de soins). Comment ne pas également regretter une réaction du même type de la CME de notre CH?