Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, quoi qu’il en coûte et ce que cela va coûter, à l’hôpital public, le constat n’a pas évolué favorablement à écouter les représentants CGT des centres hospitaliers de Chalon-sur-Saône et Montceau-les-Mines.
Une manifestation d’envergure nationale qui sur le département de la Saône-et-Loire, devant l’hôpital de Chalon n’a réuni qu’une centaine de personnes, à la fois de Chalon et de Montceau. « Nous étions 2000 à défiler le 16 juin dans les rues de Chalon » note un cégétiste, comme quoi même les usagers, peut-être par peur du covid et un temps maussade, regardent de loin et en silence l’hôpital souffrir. Auraient-ils lâché prise ?
Pourtant, tant du côté du personnel des hôpitaux de Montceau et de Chalon, qu’à Sevrey (psychiatrie), le message est identique : « Nous voulons davantage de personnel et de moyens, qu’on rouvre des lits, que nous puissions travailler dans de bonnes conditions », dit-il.
Et ce ne sont pas pour les infirmières et infirmiers l’augmentation de 90 € en septembre puis 93 € en mars prochain pour atteindre ainsi les 183 € de hausse de salaire mensuelle promis par le gouvernement, qui changeront les choses. « Notre métier n’est plus attractif » souligne une infirmière de Chalon. Ce sont aujourd’hui 34 000 postes d’infirmiers qui sont vacants et « nous devons assumer une surcharge de travail avec la deuxième vague du covid sachant que nous n’avons pas plus de lits en réanimation, voire moins et pas davantage de personnel » résume une déléguée CGT de Montceau.
La cardiologie, un axe Montceau – Chalon qui ne demande qu’à fonctionner
A Sevrey, le personnel se dit épuisé. Marylène et Stéphane sont fatigués. Fatigués et même énervés qu’on leur cache des choses. « Nous avons une dizaine de cas covid dans le personnel encadrant mais il ne faut pas en parler. On nous dit de ne pas se plaindre, de ne rien dire ».
Dans les EHPAD, ce personnel souffre en silence. « Nous sommes toujours loin d’un soignant pour un résident. Vingt ans que ça dure ! »
Force est de constater que la situation a plutôt tendance à se dégrader. Pas de coronographie à Chalon et toujours pas d’ouvertures de lits en cardiologie à Montceau.
Jean-Pierre Meneghel du CODEF Montceau soulève une fois encore le problème quant au maintien de la cardiologie à Jean Bouveri. « Sur 24 lits possibles, seuls 17 sont ouverts et la réouverture n’est pas d’actualité selon le directeur délégué. La directrice du GHT (groupement hospitalier du territoire, Christine Ungerer a le pied sur le frein et la main sur le frein à main » énonce-t-il.
« Et pourtant, un travail en parfaite intelligence est possible entre Montceau et Chalon, même les médecins le conçoivent » ajoute-t-il.
D’un autre côté, les déficits explosent, toujours d’après la CGT. « A l’hôpital de Chalon, il devait être de 1.6 M € pour 2020, on arrive à 9.1 M € à cause des dépenses liées au covid mais aussi de recettes en baisse. Comment fait-on ? »
Au milieu de la centaine de personnes pour beaucoup siglées CGT, le Collectif santé en danger qui représente les soignants dans la globalité, peine à se faire entendre. « Nous existons depuis juillet 2020 ». Mais lui aussi est excédé par le mal qui ronge les métiers de santé.
Jean Bernard
Rions un peu, cela ne peut pas faire de mal…. : https://www.youtube.com/watch?v=58ZMpErD9ic