Hommage – André Barraud : le souffle de la liberté, le pas d’un homme juste

Ils ont été résistants, l’un comme l’autre. Sans chercher une ressemblance, leurs noms résonnaient avec la même tonalité : André Jarrot et André Barraud. Si le premier a été mis à l’honneur lors de la commémoration du 80ᵉ anniversaire de la Libération de Montceau, en 2024, cette année, la ville a choisi de mettre en lumière un autre homme ayant incarné cette liberté retrouvée :
« André Barraud, un résistant et un Montcellien passionné », mentionnait madame le maire, avant que ne soit dévoilée une plaque à son nom, au dernier étage de la médiathèque.

Qui était André Barraud ?

Né en 1916, fils d’un mineur et d’une employée de l’hôpital des Houillères, André Barraud a incarné l’ascension républicaine par l’effort et la volonté. Très jeune, il découvre la gymnastique au sein de l’Espérance, où il devient moniteur en 1936, transmettant déjà avec passion le goût de l’effort collectif. « Ses élèves l’appelaient Le Chef, mais aussi parfois Dédé », indiquait Marie-Claude Jarrot devant les trois enfants d’André Barraud : deux garçons, Jacques et Pascal, et une fille, Claude.

« Notre père avait un caractère bien trempé. C’était un meneur d’hommes, ce qui en a fait le lieutenant du maquis de Sylla », racontait Jacques.

Mobilisé en 1939, il combat dans les corps francs, reçoit la Croix de Guerre, puis s’illustre durant la campagne de France de 1940. Aspirant sous-lieutenant, il supplée son capitaine blessé et échappe à la capture. Son courage et son sens du commandement sont reconnus.

De retour à Montceau, il reprend ses fonctions aux Houillères et continue la gymnastique, même lorsque la salle d’entraînement est réquisitionnée. L’hiver, il faut attendre que le poêle chauffe pour commencer les exercices, et, souvent, un bain dans le canal sert de douche après l’effort. « Cette débrouille est déjà une forme de Résistance », notait le maire.

En 1943, il s’engage dans le mouvement ouvrier de Résistance des mines de Blanzy et rejoint le maquis de Martigny-le-Comte en 1944. Lieutenant de la 2ᵉ compagnie du maquis de Sylla, il mène ses hommes à Mont-Saint-Vincent, Génelard, Cluny, Autun, et bien sûr, lors de la Libération de Montceau.

Après la guerre, André Barraud devient chef du centre d’enseignement professionnel des Houillères. En parallèle, il reste l’âme de l’Espérance. « Il a été gymnaste jusqu’à l’âge de 58 ans », précisait Jacques.

Décoré de la Légion d’honneur en 1950, il n’a jamais cherché les honneurs. « Il n’a jamais été très bavard, comme tous les résistants », reconnaissait encore son fils, « et toute la famille l’adorait ».

Il ne parlait pas, mais il écrivait. Ses mémoires originales viennent d’être publiées, tout comme sa biographie, grâce au concours de l’association « Jadis à Martigny-le-Comte », annonçait Danielle Baudin, co-présidente de l’association.

À la fin de sa vie, il aimait citer l’écrivain Emmanuel Mounier : « L’homme ne va bien que là où il va avec tout lui-même ».
« Toute sa vie fut la preuve de cette maxime », relevait Marie-Claude Jarrot.

« Et je viens d’apprendre que mon père a fait de la moto. C’était un touche-à-tout », notait Jacques. André Jarrot aussi.
« C’était un homme bon, discret, qui aimait la vie et les autres », résumait son fils.

 

 

J.B.

 

 

Une exposition sur André Barraud est visible pendant un mois à la médiathèque de Montceau-les-Mines.

 

 

 

 

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