Des terrains clandestins de parachutage au cours de la seconde guerre mondiale sont désormais répertoriés sur les communes Oudry, Dompierre-sous-Sanvignes et Perrecy-les-Forges.
La seconde guerre mondiale a été tellement mondiale que ce qui s’est passé chez nous, à deux pas ou de l’autre côté du bois, finalement, nous ne le savons pas nécessairement.
Saviez-vous que durant le conflit, après l’appel du général de Gaulle, la Saône-et-Loire « a été un terrain très actif avec pas moins de 93 lieux de parachutage à destination de la Résistance » informait Sébastien Joly, professeur d’histoire et membre du comité scientifique dont les travaux portent justement à déterminer avec précision ces lieux.
Trois d’entre eux, à Oudry (aux Bruyères Gallet), Dompierre-sous-Sanvignes (au Bauzot) et Perrecy-les-Forges (à la Maison Carré) disposent désormais d’un totem avec une plaque d’explication. Ils ont été inaugurés ce dimanche.
Mais il a fallu plusieurs années avant de certifier que ces terrains clandestins ont réellement servi aux maquisards qui attendaient des munitions, des explosifs, des médicaments. « Nous avons recherché dans les archives départementales ou encore dans celles des Anglais et du SAP (service d’atterrissage et de parachutage) créé par de Gaulle » expliquait Sébastien Joly.
En ce temps là, tous les messages étaient codés, du genre « les carottes sont cuites ou les trois totems sont en place » diffusés à la BBC, message qui correspondait à un parachutage sur un lieu isolé comme à Oudry, Dompierre et Perrecy, toujours à proximité d’une ferme et d’un bois. « Perrecy et Oudry n’auraient pas dû recevoir les largages » précisait l’historien. Nous n’avons pas trouvé les messages codés… ils ont été piratés ».
Désormais, les randonneurs, les habitants « pourront être interpellés par ces totems, s’interroger et penser à ces femmes et ces hommes qui se sont battus pour la liberté » espérait Marie-Claude Jarrot, présidente de l’Union départementale des combattants volontaires de la Résistance. Une présidente à l’origine de cette idée soutenue par le Département. Le premier totem fut installé à Cuiseaux le 5 février 2001. Oudry, Dompierre et Perrecy sont les 30, 31 et 32e totems.
Marly-sur-Arroux et Palinges peuvent être concernées, « mais nous manquons d’information »notait Sébastien Joly. Peut-être en avez-vous ?
Jean Bernard