Hallucinant – Le clocher de l’église d’Essertenne défiguré, les caissons seront démontés

 

Il fallait oser, ils l’ont fait ! Certes, dans les campagnes, le besoin d’améliorer le réseau téléphonique est une réalité. Il existe d’ailleurs un programme national dans ce sens. Mais à Essertenne, petite commune de la communauté urbaine Creusot Montceau qui compte un peu moins de 500 habitants, les âmes ont failli être en prise directe avec le ciel.

En effet, un opérateur téléphonique, SFR pour ne pas le nommé, a profité de l’église pour installer quatre caissons au quatre coins du clocher. « Ces caissons sont faits pour masquer les antennes » explique le maire, Marc Mailliot qui, après coup et devant le tollé général de ses administrés en convient, « nous n’avons pas mesuré l’effet inesthétique sur le clocher ».

Face à ce raz de marée de mécontentement, le maire, entre Noël et le jour de l’An, a fait stoppé les travaux. « Quand j’ai vu arriver la grue pour installer les antennes, j’ai dit stop ! »

Au cours d’une réunion qui a eu lieu ce lundi 6 janvier avec le maire, SFR et le sous-préfet, il a été « décidé de démonter les coffrets » annonce Marc Mailliot. « Mais ça peut prendre du temps » ajoute-t-il.

Autre décision prise ce lundi, « SFR doit nous faire deux propositions toujours dans le but d’installer les antennes, propositions que nous présenterons à la population » assure le maire.  Il semble néanmoins que l’opérateur téléphonique conserve l’idée du clocher.

A suivre donc.

 

J.B.

 



Toujours à propos de cette incroyable affaire d’antennes sur le clocher de l’église à Essertenne, Charles Landre (élu communautaire) nous nous fait parvenir ce communiqué :

 

A Essertenne, ne défigurons pas le clocher du12eme siècle

par une antenne relais

 

Les habitants d’Essertenne ont eu la désagréable surprise, juste avant Noël, de découvrir le clocher de L’ Eglise du village, affublé de plusieurs caissons d’antennes relais pour l’entreprise SFR.

C’est probablement unique en France et l’émotion qui accompagne cette installation est forte. Cette installation sur un bâtiment du 12eme siècle est, en l’état, inacceptable.

La recherche d’une meilleure couverture réseau ne peut se faire au détriment de tout et cette installation, si elle a certainement une logique géographique, est aussi inesthétique qu’elle méprise le patrimoine du village et de la région.

Le maire d’Essertenne a d’ailleurs annoncé avoir suspendu les travaux, dont acte. C’est un premier pas nécessaire Il faut maintenant qu’à l’issue de la réunion prévue lundi 6 janvier, ce projet soit définitivement abandonné, les caissons démontés et l’antenne installée ailleurs sur la commune ou à proximité.

Sollicité par de nombreux habitants, j’ai écrit à la société SFR en ce sens, qui doit aussi comprendre que la destruction de notre patrimoine ne peut pas constituer une condition du développement de son réseau. J’alerte aussi les services de l’Etat et les monuments historiques pour que soient préservés à l’avenir de tels bâtiments. À Essertenne, en Saône et Loire et ailleurs en France.

A l’heure où les campagnes françaises ont plus que jamais besoin d’être défendues, la singularité de leurs bourgs, ce qui fait leur histoire, ne doit pas être sacrifié sur l’autel du progrès. L’histoire singulière des paysages français c’est aussi la place du village autour desquels se trouvent les églises, puis les mairies, enfin les écoles, leur histoire, leur valeur patrimoniale, et un marqueur de notre identité. C’est le cas à Essertenne où de nombreux travaux d’embellissement ont été engagés ces dernières années dans le bourg. Quelle cohérence y aurait t’il à accepter ces caissons sur le bâtiment choisi pour illustrer le blason communal ? Mobilisons nous pour faire savoir notre opposition à la poursuite de ces travaux.

Lorsqu’on a la chance, comme c’est le cas en Bourgogne, de disposer d’un tel patrimoine, il est de notre devoir de le préserver. Sinon, avec la disparition de la singularité de nos villages c’est toute la campagne Française qui sera effacée.

Soyons à la hauteur de l’enjeu.

 

Charles Landre

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