Guerre en Ukraine – Eliott, 21 ans, il vient en aide aux réfugiés ukrainiens dans le camp de Korczowa

Il n’est pas mercenaire mais volontaire. Instinctivement, il a volé à l’appel de détresse des réfugiés ukrainiens. Depuis un peu plus de huit jours, Eliot Lebreton est arrivé à Korczowa au sud-est de la Pologne, « à 7/8 km de l’Ukraine » précise-t-il où se dresse un camp de réfugiés.

« Korczowa est un petit village où se trouve un énorme centre commercial, le Dolina Centrum qui a été transformé en camp. Les personnes viennent et repartent, ils sont entre 500 et 1000 par jour, principalement des femmes et leurs enfants parce que de 18 à 60 ans, les hommes restent au pays ».

Eliott Lebreton plante de décor. Lui, le natif de Chalon-sur-Saône, est considéré comme volontaire, il a une carte autour du cou et il n’arrête pas de courir parce que son aide est précieuse. Le Français parle polonais, anglais, un peu le russe, l’ukrainien et « je sais lire et écrire le cyrillique » dit-il au téléphone au milieu des bourrasques de vent.

Son quotidien a bien changé. De sa vie à Paris où il est monté pour ses études, il voulait être comédien alors « j’ai fait le cours Florent mais je gagne ma vie en tant que mannequin », il se retrouve dans un box et couche sur un lit militaire. C’est très spartiate. Il est parti seul. « J’ai pris un billet d’avion Paris Cracovie » et il a été aiguillé jusqu’à Korczowa où il a retrouvé une douzaine de Français venus comme lui. Ils ont 20 ans, 40, 50 ans, presque 60.

Il entend le bruit des bombes

mais veut se rendre en Ukraine

Son rôle dans le camp est de trouver un logement pour les Ukrainiens, « je leur demande où veulent ils aller ? S’ils désirent se rendre en France ou en Belgique, nous devons leur trouver un moyen de transport », explique Eliot pour qui la principale difficulté est justement le transport, sans quoi,  « nous avons beaucoup de contacts avec des personnes qui sont prêtes à accueillir des Ukrainiens ».

Il y a deux ou trois jours, Eliott a vu trois femmes sourdes, elles voulaient absolument aller à Paris où il existe une association de sourd et malentendant. Il a donc fallu trouver cette association.

D’autres camps de réfugiés existent le long de la frontière « avec qui nous essayons de nous coordonner mais parfois, ils ressemblent à un ghetto. « Dans l’un d’eux où je suis allé, il a dû fermer à cause de la tuberculose ».

A Korczowa où dans les environs, Eliott Lebreton compte y rester deux ou trois mois voire plus « si je suis utile » mais il aimerait être de retour en France un peu avant septembre pour aller à la fac et suivre déjà une licence en histoire-géo et parfaire son polonais et son russe. D’ici là, le Chalonnais veut absolument passer la frontière et se rendre en Ukraine du côté de Lviv. « Je ne vais pas faire le malin même si je sais que l’armée russe ne tire pas sur les convois humanitaires. En revanche, elle bombarde les routes pour empêcher les convois d’avancer ». Il n’a pas peur, « je me sens en sécurité ici à Korczowa même si j’entends le bruit des bombes ».

Eliott Lebreton est viscéralement attaché à la Pologne où il est déjà venu à plusieurs reprises avant la guerre en Ukraine. Son arrière grand-mère est polonaise. « J’ai un attrait particulier à ce pays ». Mais pour l’heure, ce sont les réfugiés ukrainiens dont il doit s’occuper.

Jean Bernard

Eliott Lebreton lance un appel à ceux qui pourraient transporter les réfugiés. Pour joindre le camp par mail : korczowa.fr@gmail.com     

   

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