Mélanie Dionnet, une tête bien faite et un sacre qu’elle a toujours rêvé d’atteindre. Elle a décroché le Graal.
19 années d’entrainement acharnées ont permis à la jeune montcellienne, Mélanie Dionnet, d’atteindre son rêve. Pendant 19 années, plusieurs fois par semaine, elle est allée s’entrainer sans jamais renoncer. D’abord, chez les tout- petits avec Jérôme Narcisse, puis un bref passage, en CP, au club Creusotin avant de revenir aux sources, à Montceau où elle a commencé à gravir les échelons, dirigée et coachée par Mehdi Lacombe que l’on ne présente plus dans le monde de la boxe.
Michaël Lacombe lui a permis de poursuivre son ascension, brigand les podiums à chaque compétition, enchainant les championnats régionaux, les coupes et trophées de France, les galas… Parallèlement à cette carrière en full contact, Mélanie a été au club de boxe de Pouilloux, lui permettant ainsi de développer un coté différent en boxe anglaise, si indispensable en full contact.
19 années, et ce malgré des études chronophages en médecine, puis en pharmacie, elle s’est accrochée à son rêve secret, celui de décrocher un jour le titre de championne de France pro. La fac lui a permis aussi de faire les différents championnats de France universitaires où elle a pu s’essayer à la boxe française ou au kick-boxing, d’autres disciplines pieds/poings.
Ce titre de championne de France de Full contact pro, elle le voulait et elle l’a conquis à 24 ans, ce samedi 20 avril, au palais des sports de Gerland, où elle s’est imposée à l’issue d’un magnifique combat, face à Laurie Thiebaut du sud de la France.
Cela faisait 3 saisons d’affilée que le titre lui échappait face à la championne du Monde. Si bien qu’avec son coach, Michaël, la décision avait été prise de monter de catégorie, chose qui n’est pas forcément évidente pour un boxeur qui a surtout tendance à surveiller, justement, à ne pas prendre de poids. Il fallait grossir, pour Mélanie, de 5 kg, afin de changer d’adversaire et ne pas continuer cette routine de médaille d’argent.
Face à la championne du monde de karaté
Et si 5 kg peuvent sembler une broutille pour une personne lambda, pour un boxeur, c’est une montagne avec des conséquences importantes. Les impacts sont bien plus importants et la prise de poids doit être surtout musculaire et non graisseuse.
Pendant toute cette saison, l’objectif avait été mis, dans un premier temps sur la soirée du Fight club, qui s’est soldée par une impressionnante victoire puis ensuite exclusivement sur ces championnats de France. Dans les dernières semaines de préparation, Mélanie n’a pas chômée, s’entrainant semaines et week-ends, course, muscu, cardio, tout a été préparé minutieusement. Elle est montée jusqu’en Alsace pour boxer avec d’autres partenaires et mettre ainsi toutes les chances de son côté.
Ce 20 avril, une fois la pesée effectuée, le poids confirmé, l’attente a commencé, le temps que la Fédération valide les différents compétiteurs puis annonce les ordre de passage des combats. A ce moment-là seulement, Mélanie a connu le nom de son adversaire. Une brève recherche sur les réseaux sociaux a mis le doute, la prise de poids allait-elle servir ou au contraire desservir l’athlète. En effet, au lieu de boxer l’habituelle championne du Monde de Full contact, elle se trouvait face à la championne du Monde Karaté en titre. Mélanie gagnait-elle ou perdait-elle au change?
Michaël a su, à ce moment-là, trouver les mots pour lever les doutes de sa protégée et la mettre dans sa bulle pour que rien de l’extérieur ne la perturbe et qu’elle soit à 100% sur son combat.
Combat qui s’est déroulé en 5 rounds. Après un premier round en demi-teinte, le temps aux 2 adversaires de se jauger, Mélanie a été chercher ce titre en s’imposant dans 4 de ces 5 rounds. Les officiels fédéraux l’ont félicitée, rappelant la qualité de ce combat, tant dans la technique mais aussi dans le fair-play si bien que Mélanie a été recontactée par la Fédération qui souhaite la mettre en lumière.
Aujourd’hui, après 19 années de travail au quotidien, Mélanie peut savourer son titre. Elle a décidé, pour l’instant, de se consacrer un peu plus à sa vie professionnelle et personnelle.