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Alors que les licenciés du FC Montceau patientent devant la fenêtre ouverte du VIP au stade des Alouettes pour acheter des places pour le match comptant pour le 8ᵉ tour de la Coupe de France entre le FC Montceau et le Montpellier HSC, dans le bâtiment d’à côté, dans un bureau, Lionel Large et Mathieu Blanchard, le préparateur physique et préposé à la vidéo, terminent le visionnage de la rencontre entre Reims et les Héraultais.
Un peu plus tard, les joueurs montcelliens auront droit à une séance vidéo avant l’entraînement, avec un groupe au complet dans lequel figurent Stéphane Tchangodéi et Victor Mpindi, qui regarderont pourtant le match depuis les tribunes : ils sont suspendus.
Lionel Large, sur qui se cristallise toute l’attention avant le rendez-vous de samedi après-midi, connaît une semaine plus agitée qu’à l’ordinaire. Les sollicitations sont plus nombreuses, notamment de la part des médias, mais rien ne semble perturber celui qui a pris sa première licence au club de Montceau en 1976.
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Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru depuis le début de cette aventure en Coupe de France ?
Lionel Large : « Cette saison, nous avions à cœur de mettre la Coupe de France dans nos objectifs, avec celui d’atteindre le 7e tour et de vivre des émotions dans l’espoir d’affronter une équipe professionnelle. Aujourd’hui, le but est atteint mais ce n’est pas une finalité. Dès le premier match (NDLR : en août, une victoire 11 à 1 à Grury/Issy-l’Évêque, équipe de D3), j’ai senti un sérieux dans l’équipe, même quand nous avons affronté des formations plus faibles que nous. J’ai vu un groupe qui avait envie de rallumer la flamme en Coupe de France ».
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Y a-t-il une tradition, une superstition ou un rituel au club avant un match de Coupe de France ?
» Moi, non. Mais ce que je peux dire, c’est que les exploits d’antan du club en Coupe de France ont laissé des traces. La petite étincelle remobilise tout le monde. Personnellement, je ne change rien, si ce n’est d’observer davantage notre adversaire en vidéo. Comme d’habitude, samedi, je vais sortir le dernier du vestiaire. Évidemment, cette semaine, les sollicitations sont plus nombreuses, les messages pleuvent sur le téléphone. Mais c’est bien, cet instant met le club sous les projecteurs. Notre dernier fait d’armes remonte à 2007 et une demi-finale. Le FCMB repointe le bout de son nez ».
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Si ce match contre Montpellier devait se résumer à un film, quel serait le titre ?
(Il réfléchit.) « Je n’ai peut-être pas de titre en tête, mais un film me vient à l’esprit, un James Bond qui est en grosse difficulté et qui s’en sort. Je suis un fan de l’agent 007. Samedi, nous allons nous en sortir ».
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Qu’est-ce qui serait pour vous un match réussi, indépendamment du résultat ?
(Sans hésitation) « La qualification. Je ne supporte pas qu’on dise “sortir la tête haute”. Souvent, vous lisez, contre une équipe de L1 ou L2, ils n’ont pas démérité, ou vous n’avez rien à perdre… ça n’a pas de sens. Vous perdez, vous êtes éliminés de la Coupe de France ».
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Avez-vous promis quelque chose au groupe en cas d’exploit ? Vous raser la tête, un tatouage ?
« On fera une bonne fête avec tout le club. Quelque part, je pense au FCMB, aux dirigeants, aux bénévoles, aux supporters, car c’est grâce à eux si l’on peut vivre des émotions. La fête, on la fera après le match, là où nous nous retrouvons habituellement après les rencontres, à Chope & Compagnie, l’un de nos partenaires ».
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Vous êtes en R1, comment préparez-vous un match contre des professionnels qui s’entraînent plus que certains de vos joueurs ne dorment ?
« Je prépare de façon très simple, nous devons nous mettre à leur niveau sur un match. À nous de nous préparer comme eux, même si leur métier est de s’entraîner et de jouer, et qu’ils savent répéter les efforts pour être à ce niveau. Nous, ce n’est pas le cas, mais sur un match, juste un, nous devons être capables de rivaliser. Attention, je ne parle pas de niveau : sur la durée, c’est non, mais sur un match, nous devons le faire ».
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Vous dormez bien cette semaine ou vous rêvez de schémas tactiques ?
« Tu dors beaucoup moins bien. L’organisation du match te prend beaucoup d’énergie, j’ai aussi la casquette commerciale. À partir de ce soir (mercredi), je ne pense qu’au sportif. Déjà, d’ordinaire, je ne dors pas beaucoup, mais je fais pratiquement une nuit blanche après un match depuis que je suis devenu entraîneur. Le dimanche matin, je suis le premier à la pêche. La veille de match, je n’ai pas de souci ».
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Vous avez déjà préparé votre causerie d’avant-match ?
« J’ai toujours des flashs qui me viennent dans la journée ou deux jours avant, que je note et dont je fais un concentré. Mais au dernier moment, je peux changer selon mon humeur ou celle des joueurs. Je me nourris d’un peu de tout et comme je ne suis pas un littéraire _ j’ai du mal à aller chercher les émotions _ je m’inspire des moments que je vis. Moi, j’aime vivre les choses. Je m’imprègne aussi d’hommes comme Pierre Sage, il a entraîné l’Olympique lyonnais et aujourd’hui le RC Lens. Il dégage de vraies valeurs, c’est un homme de terrain, plus posé que moi. Je suis parfois dans l’excès et ça existe chez les joueurs, mais ils me connaissent ».
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Recueilli par J.B.
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