C’est un vieil instrument qui a vu le jour en l’église de Saint-Vallier, il y a 123 ans. D’apparence, il se porte bien mais à l’entendre, il lui arrive parfois de s’égosiller, une membrane claque et le son en est altéré. Déjà en 2019, Jean Deloye, facteur d’orgue d’Aulelange dans le Jura faisait part de l’urgence de changer les 2000 membranes qui ont l’âge de l’instrument.
Même si au moins deux fois par an, lui et Simone son épouse, viennent l’ausculter, nettoyer les tuyaux ( il y en a 926 dont 27 sont visibles de l’extérieur), remplacer les membranes (elles servent à boucher l’orifice d’air vers le tuyau) est onéreux. 2000 à changer va demander du temps et donc de l’argent.
C’était sans compter sur la Fondation d’Entreprise Michelin qui a travers une campagne « Le Plus Grand Musée de France » débutée en 2017 en partenariat avec la Sauvegarde de l’Art Français, a attribué la somme de 8000 € à la ville de Saint-Vallier pour restaurer son orgue et, en conséquence, changer les membranes.
L’originalité de cette action proche du mécénat vient du fait que ce sont les salariés du site Michelin Blanzy qui ont eu à choisir parmi trois candidats, l’oeuvre d’art qui bénéficiera de l’aide financière. « Un procédé qui se déroule chaque année sur 13 sites Michelin car nous avons à coeur de restaurer l’art local » rappelle Sascha Kettler, directeur du site Michelin Blanzy, avant de remettre au maire de Saint-Vallier, Alain Philibert, le chèque de 8000 €.
« C’est donc l’orgue de Saint-Vallier qui a obtenu 80% des suffrages des salariés de Blanzy » précise Sascha Kettler. « Nous soutenons ainsi toute la richesse de nos territoires qui permet aussi de mettre en valeur le travail des bénévoles des associations » et donc des Amis de l’orgue de Saint-Vallier et son président Jean-François Piejak.
L’orgue de Saint-Vallier, « est trop méconnu » regrette Alain Philibert d’où l’importance qu’il retrouve sa voix qui souffre de l’humidité et de la sécheresse. « Nous allons lui redonner toute sa splendeur et sa sonorité d’origine ». Il fera la fierté du père Auduc, curé de la paroisse. Une municipalité prête également à voter une subvention si besoin était sur le budget 2024.
Jean Bernard
Tout ça c’est une histoire d’airs qui se rencontrent .