Communiqué de Femmes Solidaires.
La proposition de loi relative à l’IVG entend renforcer le droit fondamental à l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG). La mesure phare de ce texte est d’allonger de deux semaines le délai légal pour avoir recours à l’IVG, qui serait ainsi porté de 12 à 14 semaines de grossesse. Si les députés ont adopté cette proposition de loi en première lecture le 8 octobre 2020, les sénateurs, quant à eux, ont rejeté le texte ce mercredi 20 janvier 2021.
Femmes Solidaires, mouvement féministe, laïc, et d’éducation populaire, réaffirme son soutien à cette proposition de loi qui vise à renforcer ce droit fondamental à l’IVG durement acquis et tient à souligner l’urgence de l’adoption de cette proposition, une garantie a minima du droit des femmes à disposer de leur corps.
L’IVG est une question politique, elle n’est pas morale. Les sénateurs sont-ils pro-grossesses forcées ? Le corps des femmes reste un champ de bataille politique, au détriment de leurs droits humains fondamentaux. Elle est également une question de santé : sans accès légal, sûr et gratuit à l’IVG, les avortements clandestins augmentent et mettent en danger la santé et la vie des femmes qui y ont recours.
L’accès à l’IVG n’est pas acquis sur tout le territoire français. Chaque année, 3000 à 5000 femmes avortent à l’étranger, une situation qui impacte de manière disproportionnée les femmes vivant en situation de précarité. Toutes ne peuvent pas se permettre, financièrement, de quitter leur pays pour exercer un droit fondamental.
S’ajoute la fermeture des frontières pendant la crise sanitaire qui freine l’accès au droit à l’avortement, et, l’impossibilité pour les femmes de voyager, ce qui laisse craindre une augmentation des grossesses non désirées. Si durant la crise sanitaire, au vu de l’urgence de la situation, l’IVG médicamenteuse a été allongée de 7 à 9 semaines, aucune mesure n’a été prise concernant l’IVG chirurgicale.
La proposition de loi prévoit par ailleurs l’ouverture du droit pour les sages-femmes de pratiquer des IVG chirurgicales jusqu’à 10 semaines ce qui permettrait d’accroître le nombre de praticiens habilités à les pratiquer. Cette mesure aurait un impact direct sur l’accès à l’IVG.
La France, co-organisatrice cet été du forum Génération Égalité qui ambitionne de rassembler les États les plus progressistes autour d’objectifs communs, détient un devoir d’exemplarité en la matière sur la scène européenne et internationale. Le gouvernement revendique d’impulser une diplomatie féministe visant à promouvoir les droits des femmes, et l’égalités des droits entre les femmes et les hommes dans la politique étrangère. Quel message envoie le Sénat sur la réalité de ces ambitions sur le territoire français ?
Agissons et soutenons cette proposition de loi !
Contact : 01.40.01.90.90
Pas facile de commenter ce communiqué surtout quand on a été, comme moi, papa catéchiste. Cependant comme le disent beaucoup de politiques (juste avant de botter en touche) LOL « Je ne me déroberai pas » parce que cet article soulève beaucoup de questions fondamentales.
Je tiens à préciser que tout ce que vais dire dans ce qui va suivre n’est que le reflet de mes réflexions personnelles depuis des décennies et qu’elles n’engagent que moi. Elles se justifient par mon parcours personnel.
Je précise que je suis absolument attaché au principe de laïcité qui a fait ses preuves en donnant la liberté à tout un chacun de croire ou ne pas croire mais aussi de pratiquer sans risque sa religion quelle qu’elle soit.
Donc, je donne raison à « femmes solidaires » quand elles argumentent sur le fait que les décisions de la chambre des députés (élus au suffrage direct) s’imposent à toutes et à tous.
Je ne nie pas le rôle du Sénat, il doit s’assurer que les lois sont constitutionnelles et respectent les droits de l’homme et accessoirement (LOL) ceux de la femme.
Justement, là où « femmes solidaires » fait encore mouche c’est quand elle soulève le problème de l’inégalité devant des droits que l’on peut exercer, seulement et seulement si, on en a les moyens financiers.
Enfin, je les trouve très pragmatiques quand je me rappelle que (je ne suis plus si jeune) l’usage de l’aiguille à tricoter par les « faiseuses d’Anges » pour provoquer les avortements mutilait et tuait avant que la grande Dame (pour moi) qu’était Mme Simone Weil ne renverse la table au prix de ses larmes au Parlement sous les insultes.
Donc, je soutiens sans aucune ambiguïté ce manifeste. Cependant et pour moi, c’est très important. Je regrette non seulement en tant que Chrétien mais aussi qu’en tant qu’humaniste qu’elles n’aient pas été au bout de leur raisonnement pour l’avenir. Pour moi, nulle femme ne se fait avorter par plaisir. La vie doit demeurer sacrée et on doit être solidaire de son prochain. Le souci à terme (même si dans l’immédiateté, je les rejoins) n’est pas de savoir si on peut obtenir une ou deux semaines de délai.
Je pense vraiment que nous devons nous interroger vers quoi nous entrainent les masse médias, les instances religieuses et les partis politiques dans leur grande majorité. Une société de moins en moins laïque, de plus en plus égoïste, de plus en plus fracturée.
Il y a l’immédiat à gérer dans l’urgence mais aussi le futur à gérer dans l’importance.
Perso, ce que je souhaite pour demain c’est que nous nous mobilisions toutes et tous quels que soit nos opinions, nos religions afin que l’État propose par la loi et dans un avenir proche à toute femme qui porte un germe de vie d’envisager un avenir serein en compagnie de son futur enfant. Ce doit être un objectif commun. Je pense que pour une femme et même pour un couple (n’oublions pas les mâles qui peuvent, parfois être quand même responsables, en dépit de l’avis de certaines extrémistes féministes) leur donner la possibilité, en leur assurant un minimum décent de revenus afin de préserver une vie même potentielle est essentiel. Mais cela ne suffit pas, nous devons aussi changer nos mentalités pour que toute la communauté Française leur assure un soutien moral. Comme au néandertalien nous avons besoin de la chaleur, de l’affection et de la cohésion de la tribu.
Croyez vous sincèrement que ce que nous proposent nos dirigeants va dans ce sens ? Je vous laisse réfléchir là dessus…