Femme de l’ombre – Margueritte Merle, gardienne de l’hôtel de ville de Montceau et résistante

 

Le 80e anniversaire de la libération de Montceau-les-Mines n’est pas si loin. Le 6 septembre dernier, la France a rendu hommage aux Compagnons de la libération, à cette Résistance qui a permis de mettre en déroute les Allemands.

A Montceau, dans le cadre du 80e anniversaire, une conférence de Jérémy Beurieur a mis en lumière le parcours résistant de trois jeunes et quatre femmes, parmi lesquelles, Marguerite Merle dont des Montcelliens se souviennent peut-être encore.

Marguerite Merle a été la gardienne de l’hôtel de ville de Montceau à partir de 1930. Le conférencier a justement rappelé le rôle qu’avaient eu ces femmes pendant la seconde guerre mondiale. « Il nous a semblé normal d’honorer aujourd’hui la mémoire de cette Montcellienne, Marguerite Merle qui a eu une certaine idée de sa ville et de la liberté » déclarait madame le maire au premier étage de l’hôtel de ville devant la salle de réunion qui désormais porte son nom.

Gardienne de l’hôtel de ville, elle s’est impliquée dans la liaison entre les maquis dans l’hébergement de résistants, dans l’organisation de réunions clandestines, le recrutement, le vol de documents, le passage d’informations ou encore la distribution de tracts ou de journaux. « Elle a fait partie de ces femmes de l’ombre dont on sait la qualité de l’engagement, pas toujours reconnu à sa juste valeur, qui ont multiplié les forfaitures parce qu’elles étaient animées par l’amour d’un mari parti à la guerre, d’un fils prisonnier ou l’amour de la patrie montcellienne dont elles voulaient ici le retour et là, la libération » attestait Marie-Claude Jarrot à la famille de Marguerite Merle.

Cette femme profita de sa position _ gardienne de l’hôtel de ville _ avec les moyens du bord, pour établir des faux papiers en direction de la Résistance. A ce titre, « elle recevra une citation à l’Ordre de la Région et sur décision du colonel Claude Monod, chef des Forces Françaises de l’Intérieur de la région Bourgogne – Franche-Comté, au motif de ses fonctions en mairie de Montceau et de son soutien aux efforts de la Résistance » précisait le maire. Son mari, Jacques Merle, sera lui aussi employé à la police municipale de Montceau de 1918 à 1938.

Marguerite Merle, née le 15 février 1894 à Chagny, participera à cette dynamique résistance.

« Elle était mon arrière grand-mère par ma mère » indiquait Jean-Luc Kaluzniak. Il est venu du Gard pour honorer son souvenir. « Je suis né ici, à Montceau et j’ai fait des recherches sur Marguerite et grâce à Agnès Marin, directrice des archives municipales, nous sommes aperçus qu’elle était très active pour la résistance » précisait-il.

Alors que pendant le premier conflit de 14-18, les femmes furent considérées comme des domestiques de guerre, le cas de Marguerite Merle, née Jacqueau, prouva tout le contraire.

 

J.B.

 

 

 

 

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