Au milieu de cette kyrielle d’annonces peu exaltantes qui à longueur de journée évoque la covid, ce divin virus né d’un esprit malsain, la vie continue cahin-caha. Décembre s’achève et l’heure est des comptes commence notamment chez les commerçants.
Une profession a profité de cette fin d’année pour « arrondir » sa fin de mois, les cavistes. Ils ont profité d’une conjoncture qui a première vue ne leur paraissait pas très favorable. En effet, les Français allaient-ils pourvoir fêter comme il se doit les fêtes de fin d’année et mettre les petits plats dans les grands ? « Il a fallu attendre l’annonce du Premier ministre le 10 décembre qui informait la levée du confinement le 15 décembre pour voir enfin les clients venir chez nous » rappelle Aurore Guyaux dont la boutique est installée à la 9e à Montceau-les-Mines.
A partir de-là, les gens ont commencé à penser aux cadeaux et au réveillon de Noël même si le gouvernement incitait à des repas en comité restreint, pas plus de six personnes, recommandait-il.
Du côté de Blanzy, chez Les Vins Paul Michel, « nous avons connu une grosse affluence » admet Nicolas Coquelin, « bien plus que d’habitude ».
Privés de tout, les clients se sont fait plaisir. Nicolas Coquelin, Aurore Guyaux et Alain Bonventre de la Cave Barbusse Bonventre à Montceau-les-Mines, partagent ce même sentiment. L’acheteur a privilégié la qualité. « Il est monté en gamme avec des bouteilles à 20 et 30 €, voire plus, il est passé du montagny aux grands crus bourguignons » précise le gérant des Vins Paul Michel. Tout y est passé, volnay, pommard, aloxe-corton, morey-saint-denis, gevrey-chambertin. « On va déjà se faire plaisir à Noël » disaient les clients.
A déguster et à offrir également. Là encore, le ticket moyen a fait un bond. « Nous proposons des coffrets de vin entre 30 et 40 € mais cette fois-ci, ils n’ont pas hésité à grimper jusqu’à 100 €. Sans doute faisaient-ils moins de cadeaux, alors ils mettaient le prix » analyse après coup Aurore.
Noël a été un bon cru
Bars fermés, restaurants fermés, les repas entre amis en mode veille avec le confinement et le couvre-feu, alors l’argent, le client l’a dépensé différemment. Noël a donc été un excellent cru.
Alain Bonventre reconnaît implicitement la bonne tenue du marché. Comme les autres, après le premier confinement _ personne dans les rues _ ils ont remis à flot leur trésorerie. « Moi je travaille avec les comités d’entreprises, les cadeaux d’entreprises mais j’ai perdu avec les repas de fin d’année qui ont été annulés, alors les particuliers ont compensé » dit-il. « Demain (aujourd’hui), j’ai une palette qui part en Bretagne, des commandes groupées » ajoute-t-il.
Mais tous, néanmoins, sont inquiets pour la suite. Confinement, déconfinement, reconfinement, couvre-feu, même le réveillon du 31 décembre glace le dos. « Vous savez, on ne consomme pas la même chose à 15 ou 6 à table » lance très pragmatique Alain Bonventure.
« Ici à Montceau comme à Beaune, nous appréhendons janvier » confesse Aurore Guyaux. « Les gens reçoivent beaucoup moins plus chez eux » poursuit-elle.
Janvier et sa grande incertitude d’un troisième reconfinement laisse planer une grande incertitude. Le commerce, en général, est dans l’attente. Se faire plaisir, le particulier en a profité à Noël, alors déguster un meursault après les fêtes est moins courant que d’ouvrir une bouteille d’eau minérale.
Janvier est souvent le mois des bonnes résolutions pas nécessairement d’une consommation des prestigieuses appellations.
Il n’y a pas quelqu’un qui a dit, « le (bon) pinard, ça devrait être obligatoire » !
Jean Bernard