Exposition – Jean-Claude Bligny au coeur de la chrétienté

À Saint-Eugène, il existe au moins trois raisons d’entrer dans l’église. La première, pour s’y recueillir dans la prière. La deuxième, pour y trouver la fraîcheur des vieilles pierres habitées par le silence. La troisième, pour découvrir l’exposition de Jean-Claude Bligny, une offrande artistique d’inspiration chrétienne.

Jean-Claude Bligny… Nul besoin de le présenter. Dans nos contrées, chacun a croisé, au moins une fois, la lumière de son trait ou l’écho de ses couleurs. Cette fois pourtant, son œuvre prend une dimension sacrée : tout est né de trois toiles dédiées à Sainte Marguerite-Marie, réalisées à l’occasion d’une exposition à Paray-le-Monial, haut lieu de pèlerinage et de révélation. « Je voulais les présenter dans une église », confie-t-il simplement, comme si cette volonté venait d’au-delà de lui-même.

Habiter l’ancien hôpital rural, à quelques pas de l’église millénaire de Saint-Eugène, ce n’est pas un hasard. Et quand Jean-Claude Bligny y porte ses œuvres, ce n’est pas à la manière d’un fardeau, mais comme on répond à un appel, presque mystique. « C’est bien la première fois que j’expose aussi près de mon atelier », remarque-t-il, comme s’il posait là ses pas dans ceux d’un chemin invisible.

« Parler de peinture et de spiritualité, c’est un oxymore », estime-t-il. Et pourtant, lorsqu’il évoque Dieu, la foi, le mystère, ses mots deviennent souffle. Dans la nef, ceux qui l’écoutent entendent en lui une voix qui résonne, comme Marguerite-Marie entendit jadis celle du Christ. « Marie est venue à Lourdes, le Christ à Paray-le-Monial », rappelle-t-il, en tissant un fil entre les lieux, les époques et les âmes.

Jean-Claude Bligny se dit chrétien, mais son regard embrasse aussi les sagesses d’Orient. Il a longuement étudié la doctrine bouddhiste, et entre ces deux chemins, il ne voit guère d’opposition. « Toutes les religions, peu ou prou, enseignent la même chose. Chacune parle de l’absolu avec ses mots, ses images. Et cette proximité devrait suffire à éteindre les guerres que l’on mène en leur nom ».

Quant à ses tableaux, ils ne crient rien, mais proposent. Ils invitent à la contemplation, au silence habité. Leur inspiration s’ancre dans les maîtres : Le Greco, Rubens, Gustave Doré, Léonard de Vinci, Delacroix… Et pourtant, chaque œuvre porte l’empreinte singulière d’un homme traversé par l’invisible, qui peint non pour séduire, mais pour témoigner.

 

 

 

J.B.

 

 

Exposition de Jean-Claude Bligny en l’église de Saint-Eugène, ouverte tous les jours jusqu’au 25 août de 10h à 19h. 

 

 

 

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