Vendredi 1er février 2019, le téléphone a chauffé en préfecture à Mâcon. Emmanuel Macron débarque à Autun et à Etang-sur-Arroux le jeudi 7 février. Et donc prévenir les principaux intéressés de la visite du chef de l’Etat et en premier lieu, le maire d’Etang, Dominique Commeau. « J’ai reçu un appel de la préfecture vendredi matin » indique-t-il.
Lundi après-midi, un lundi encore ordinaire à Etang-sur-Arroux, pas tout à fait au soleil. Dans le bourg, chaque fois c’est pareil quand on regarde sa montre, l’heure tourne. Comment réagissent les Etangeois à la venue du président de la République ?
Les commentaires sont mitigés mais pas nécessairement en faveur d’Emmanuel Macron. « Oh vous savez, Macron, on n’en pense rien », répond rapidement un monsieur davantage pressé de regagner son véhicule. « C’est un honneur de recevoir un président de la République pour une commune comme la nôtre, peu importe la couleur politique ». Ajoute plus nuancé celui qui l’accompagne.
La tension d’une commune se prend généralement au café du coin. Le patron joue l’étonnement. « Ah bon, Macron vient à Etang ? » Depuis ce matin, tout le monde lui en parle ou plus précisément tout le monde en parle. « Qu’il arrête de piquer de l’argent » est la première réflexion d’un client. « Qu’il arrête ses conneries, qu’il sorte de sa petite soie, qu’il mette le nez dehors, qu’ils pensent aux jeunes comme aux autres » dégaine sans aucune hésitation Louis, couvreur.
De Michèle Alliot-Marie à Emmanuel Macron
Emmanuel Macron à Etang-sur-Arroux est certes un événement mais franchement toujours bien compris de la population. « Qu’est-ce qui vient faire là » s’interroge-t-on plus généralement. Ou plus pragmatique, « j’ai rendez-vous chez le toubib jeudi, je vais pouvoir y aller ? » rapporte le maire de l’un de ses administrés. « Jeudi, ça être tout bloqué ! »
Du côté du lycée agricole du Velet, on affirmait hier encore ne rien savoir sur la venue du président malgré une forte présence de gendarmes venus inspecter les lieux. « C’est pour un exercice anti-intrusion » tente de nous faire croire le proviseur adjoint. Et la marmotte met le chocolat dans le papier alu… C’est bien connu. Impossible d’accéder à l’EPIDE (école de la seconde chance) situé dans le périmètre du lycée agricole où doit se rendre Emmanuel Macron. « Vous êtes dans un lieu privé et je vous pris de quitter les lieux » nous formule-t-on avec un petit agacement dans la voix. Ils sont sur les dents !
L’EPIDE a eu la visite de Michèle Alliot-Marie en 2006, alors ministre de la Défense, ministère dont dépend notamment cette école de la deuxième chance qui aura donc le privilège d’accueillir le chef de l’Etat, jeudi.
Jean Bernard