Dernière info : l’audience au tribunal a été fixée à 10h ce jeudi 24 septembre donc départ du parking Eolane à 8h30.
Communiqué des IRP (instances représentatives du personnel) Eolane-Montceau.
Aux citoyens et aux collectivités,
Jeudi 24 septembre, à partir de 9h00 à Chalon-sur-Saône, aura lieu une séance décisive au Tribunal de Commerce sur le sort du site de production d’Eolane-Montceau. L’ordre de passage des affaires sera déterminé par les juges sur la matinée entière.
Un bus sera au départ du parking Eolane, jeudi 24 à 8h00. Vous inscrire nous permettra de mieux nous adapter au nombre de places nécessaires. Du covoiturage complètera cette organisation.
L’affaire Eolane :
Les juges devront décider de la recevabilité de la demande de « redressement judiciaire » déposée ce début de semaine par la direction générale du groupe Eolane. Cela est associé à une « déclaration de cessation de paiement ». L’ensemble est plus connu sous les termes de « dépôt de bilan ».
3 issues possibles :
– Les juges valident la demande de l’employeur
– Les juges renvoient l’affaire à une audience élargie au groupe Eolane France
– Eolane se désiste de sa demande
Le fond du dossier Eolane
Après avoir pillé méthodiquement le site de Montceau, le groupe Eolane entend faire payer la casse à la collectivité.
Nous prouverons que :
@ ce dépôt de bilan a été monté de toutes pièces et constitue une escroquerie.
@ la stratégie du groupe consiste à fermer des sites pour regrouper les productions dans les autres en sous-charge.
@ notre site n’est absolument pas autonome et a été mis en déclin volontaire depuis plusieurs années.
@ les 2 sites précédemment fermés (Roncq & Vailhauques) l’ont été par des PSE réguliers (in bonis).
@ le projet CAP2020 annonçait le même sort pour Montceau, et certainement pas un dépôt de bilan abusif.
@ l’effectivité du pillage de nos clients et outils nous laisse dans une coquille vide.
@ le sacrifice des salariés a été privilégié pour ne pas laisser le site à la concurrence.
L’issue du dossier Eolane
C’est maintenant le moment décisif pour déterminer qui payera la casse sociale. Globalement, il s’agit dans cette démarche d’empêcher les grands groupes de siphonner les fonds des AGS et de renvoyer les charges sur la collectivité.
Pour les salariés, empêcher la liquidation judiciaire nous donnera un sursis de trois mois. Cette période sera mise à profit pour travailler sur la reconversion professionnelle. En parallèle, un PSE régulier sera inéluctablement lancé ; il ne reste quasiment plus rien sur notre site, ni activité ni charge de travail.
Le monde des actionnaires
Leur objectif de rentabilité à court terme est une catastrophe pour nos emplois. Plutôt que de miser sur la possible croissance de l’activité en France, ils préfèrent adapter le nombre de sites à la charge et aux clients existants, c’est à dire supprimer autant de sites de production qu’il sera nécessaire, cela au nom de la productivité, sous couvert de prétendue compétitivité.
Chaque fermeture de site est un investissement financier. L’amortissement se fait en l’espace de deux ans. Ensuite, cela se transforme en bénéfices du fait des charges (infrastructure, bâtiment, salaires …) économisées et réparties sur toujours moins de sites. Le cycle de rentabilité est de 5 années avant de pouvoir passer la main avec profit à un autre financier qui reproduira ce schéma.
L’aubaine du dépôt de bilan
Ce mode opératoire mortifère est en train d’envahir l’esprit des grands groupes. Faire payer la casse à la collectivité, en l’occurrence aux AGS (assurance garantie salaire) pour les indemnités de licenciement, va leur permettre d’accélérer le cycle de rentabilité par un amortissement immédiat des fermetures de leurs sites.
A terme, les AGS, système d’amortisseur social créé en 1974 pour protéger les salariés des entreprises défaillantes, seront eux-mêmes confrontés au risque de disparaître. Dénoncer le pillage de ce fond est un des enjeux majeurs qui va se jouer devant le tribunal ce jeudi.
Les AGS, comme toute assurance, dédommagent des préjudices accidentels, en l’occurrence salariaux dans le cadre de ce système spécial. Il est financé par des cotisations patronales obligatoires. Ce n’est pas pour autant leur tirelire commune ! Après le pillage, à quand la suppression de ce système et la fin des cotisations ? A terme se profile un funeste coup double au détriment des salariés les plus fragiles …
Au-delà de l’affaire Eolane, l’enjeu est sociétal
Vous informer est un devoir.
Une autre solution est possible; la reprise de l’activité par les salarié-e-s. la Confédération générale des Scop (sociétés coopératives participatives), décrit une entreprise qui pérenniserait des emplois, appartiendrait majoritairement à ses salariés. Ils participeraient à la stratégie de l’entreprise, «la réussite n’y serait pas individuelle mais collective, les bénéfices y seraient partagés équitablement entre tous les salarié-e-s». L’innovation ne serait pas pensée au détriment des emplois, mais comme réponse aux défis sociétaux et environnementaux. L’argent ne sera pas une finalité en soi, mais un moyen au service de l’humain. Et, enfin, dans le monde d’après, les entrepreneurs individuels ne seraient pas seuls mais protégés et intégrés au sein d’un collectif.