C’est une première sur le site Eolane Montceau sur la zone Sainte Elisabeth. Les salariés ont fait grève, ils ont cessé le travail, se sont rassemblés devant la grille, une grille fermée pour indiquer qu’ici, pendant deux jours rien ne sortira ni ne rentrera dans l’usine de composants électroniques.
Voir une cinquantaine de blouses blanches massée devant l’entrée, dénote une profonde aigreur, un ras-le-bol général. Les salariés veulent par ce geste, un arrêt de travail de trente minutes, combien psychiquement et mentalement, ils souffrent.
La visite la semaine du P.-D.G. Henri Juin a mis « les blouses blanches » rouge de colère quand le boss a parlé de dépôt de bilan, de redressement judiciaire pour la fin septembre si, d’ici là, aucun repreneur du site n’avait fait acte de candidature. « Je serais amené à entamer fin septembre une procédure judiciaire devant le tribunal de commerce compétent » précise d’ailleurs Henri Juin dans un courrier daté du 29 juillet 2020.
Dans ce même courrier, il indique aussi, « son intention d’assurer un appui et un soutien financier aux conditions de licenciements qui devraient être négociées… »
Ceci dit, la situation est très critique, le patient Eolane Montceau n’est même pas sous perfusion. Il a été débranché et attend dans l’angoisse une fin pénible depuis maintenant trois ans. Trois ans d’agonie.
Aujourd’hui, Alan Schleich, le représentant des salariés a rendez-vous à Mâcon avec la Direccte (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). « Nous demandons également la tenue d’un CES exceptionnel très rapidement » explique-t-il. Le prochain est prévu le 24 août.
Par ailleurs, le comité social et économique d’Eolane Montceau envisage d’assigner en référé la société Eolane Montceau pour avoir accès à des pièces comptables et pourrait même citer Henri Juin devant le tribunal correctionnel pour délit d’entrave au fonctionnement du CSE.
Les salariés du site montcelliens ont encore des ressources.
Jean Bernard
Voici le courrier adressé au P.-D.G., Henri Juin le 23 juillet par les salariés et lu ce matin devant la grille.
Mr le PDG d’Eolane,
Les salariés d’Eolane-Montceau ont décidé de coécrire cette lettre, afin de vous communiquer leurs attentes, à l’issue de la réunion de CSE d’aujourd’hui.
Nous avions confiance quand vous nous avez dit qu’il y aurait une solution concernant notre avenir au 31 Juillet. Au vu des dernières nouvelles, suite au Comité groupe, nous sommes inquiets depuis le report de délai potentiel.
La situation devient de plus en plus difficile à supporter au niveau psychologique. De plus, nous observons une baisse de charge significative dans tous les services. Jouer ainsi avec nos nerfs doit cesser !
Vous avez insisté sur le fait que Montceau ne ferait plus partie du groupe au 31 Juillet 2020, qu’en est-il aujourd’hui ?
Conserver notre confiance envers Eolane devient difficile et compliqué.
Nous attendons de solides garanties concernant les 3 stratégies potentielles :
– le repreneur -> un dossier solide qui pourra être transmis à notre avocat, et notre expert-comptable, afin qu’ils puissent en juger, sachant qu’ils sont tenus par le secret professionnel.
– Le dépôt de bilan -> un accompagnement du personnel pour le droit à la formation, la reconversion, et à la retraite ou pré-retraite. Ainsi qu’un maintien de salaire sur une période à définir. Nous souhaitons également que le préjudice moral de ces 3 dernières années soit pris en compte.
– Une fermeture -> un PSE « décent » dans les meilleures conditions possibles (sociales et économiques) pour le préjudice moral de ces 3 dernières années.
Nous souhaitons connaître un calendrier d’exécution, avec des dates précises, pour les 3 stratégies potentielles, celles-ci doivent être consignées par écrit.
Notre santé ne tient qu’à un fil, malgré cela nous continuons d’honorer nos engagements. Il est donc de votre devoir de la préserver !
Nous avons été respectables, respectueux, et nous demandons à être respectés !
Les salariés d’ Eolane-Montceau
On dirait que les salariés de Konecranes ne s’en sortent pas si mal finalement …
Les valeurs de la République ne peuvent plus s’arrêter aux portes de l’entreprise. Celles et ceux qui, par leur travail, créent les richesses doivent pouvoir se réapproprier les richesses confisquées par les actionnaires et prendre en main leur avenir. En mettant en commun leur intelligence collective, elles et ils doivent être les actrices et les acteurs de la transformation sociale. L’entreprise ne peut plus être le dernier bastion de la monarchie patronale et des actionnaires qui décident seuls de l’avenir de salarié-e-s et de territoires, sans avoir à l’esprit autre chose que le montant des dividendes et la valeur de l’action cotée en Bourse. Il est grand temps de donner un nouveau statut juridique à l’entreprise afin de donner plus de pouvoir aux travailleuses et aux travailleurs.
Toutes et tous solidaires!
Bruno Silla
Bravo Bruno Silla tout est dit, vous avez résumé réellement ce qui se passe
Pourquoi ne creez vous pas une entreprise ? Ensuite vous pourrez la gérer comme bon vous semble .
Il est grand temps que les ouvriers entrent en résistance, il faut chasser ces patrons félons, s’approprier les outils de production et redonner du travail au peuple français.
Courage aux salariés d’Eolane !
Ce brave « Louis passeur » n’a rien en commun avec son presque homonyme « Louis pasteur » …
Il cherche à provoquer, en mêlant les informations les unes aux autres.
J’invite chacun à ne pas lui répondre …