Un orage dans la matinée, un grand rayon de soleil après le discours volontaire et accrocheur de l’avocat Ralph Blindauer, chez Eolane Montceau, même si le ciel reste très très menaçant, on ne désespère pas.
D’ici fin juillet, le site montcellien installé sur la zone Sainte Elisabeth est appelé à fermer ses portes et les 80 salariés à pointer au chômage. C’est de scénario qui se dessine depuis que le P.-D.G., Henri Juin, est arrivé aux commandes du groupe. Montceau, il n’en veut plus. Et quand on lui demande mardi dernier, à l’issue du CES (conseil économique et social) d’apporter des précisions, « je ne parle pas à la presse, ce n’est pas le moment » répond-il avec le sourire, une cigarette à la main.
Aux dernières nouvelles, Alain Schleich, représentant du personnel, annonçait que quatre repreneurs dont trois étrangers, s’intéressaient au site de production de composants électroniques, dont un sérieusement.
Est-ce la vérité ou de la poudre aux yeux ? Ralph Blindauer a posé la question au P.-D.G. Pas de réponse. « Je veux bien comprendre que le repreneur veuille rester dans l’ombre mais je suis avocat et je suis tenu au secret professionnel » souligne-t-il. Il saurait, sans dévoiler le nom, si au moins, comme on dit de façon primaire, s’il tient la route, propose une véritable offre et combien d’emplois seraient sauvegardés.
Un appel urgent au procureur de la République
Autant le temps est à l’orage, autant la menace d’un dépôt de bilan pèse encore davantage sur Eolane Montceau. « Puisque la direction n’a aucun repreneur, alors elle va déposer le bilan et suivront le redressement judiciaire puis la liquidation et les licenciements avec le minimum d’indemnité » rappelle l’avocat.
A écouter Ralph Blindauer, le P.-D.G. Henri Juin, ne va pas s’en sortir comme ça. « En cas de dépôt de bilan, nous avons les moyens d’étendre le redressement judiciaire à l’ensemble du groupe et, forcément, la mariée sera moins belle ».
C’est pourquoi, devant cette situation grave, « sans savoir où nous allons atterrir, je demande dans l’urgence à être reçu par le procureur de la République à Chalon-sur-Saône » lance l’avocat. « Il y a le feu ! »
Chez Eolane Montceau, la salariés ne sont pas des casseurs. Malgré les difficultés depuis des années, ils ont toujours fait preuve d’un grand professionnalisme. Au repreneurs potentiels, Ralph Blindauer l’indique clairement, « vous n’avez rien à craindre. Les salariés ont envie de bosser, de s’investir. Ils sont même prêts à se reconvertir. On vous déroule le tapis rouge ».
Il reste peu de temps d’ici fin juillet avant la fermeture du site montcellien ou trouver un repreneur.
« On ne vous laissera pas tuer cette entreprise » affirme l’avocat. Et ce ne sont jamais des paroles en l’air quand elles sont de Ralph Blindauer.
Jean Bernard
Dans de nombreuses entreprises en voie de liquidation, le “repreneur” sont les salariés eux même: ce sont les Scop (sociétés coopératives participatives), les SCIC (sociétés coopérative s d’intérêt collectif) et les CAE (coopératives d’activité et d’emploi). Scop, SCIC et CAE ont fait et continuent à faire la démonstration de leur solidité, de leur pérennité, de leur efficacité, et plus encore de leur démocratie, du respect de l’humain, salariés, clients ou fournisseurs, de leur attention croissante à l’environnement…