Délocaliser, délocaliser, il n’y a encore pas si longtemps, les patrons d’industrie, pas tous mais certains, n’avaient que ce mot à la bouche pour faire un maximum de profit, enrichir encore et encore les actionnaires. Mais ça, c’était avant. Avant le 17 mars 2020 et la crise du coronavirus (lire également le communiqué plus bas).
Aujourd’hui, dans les plus hautes sphères de l’Etat et le président Emmanuel Macron lui-même, on se rend compte combien il est important de produire en France et ne pas dépendre des pays à la production low cost.
En cette période de confinement, Eolane et notamment le site de Montceau qui avant le 17 mars n’avait plus aucun avenir au sein du groupe français d’électronique, profite des aides de l’Etat avec le chômage partiel de quoi lui redonner paradoxalement un second souffle. Même Eolane France pourrait bénéficier d’un prêt bancaire de 10 M€ garanti à 90% par l’Etat.
Et si Eolane Montceau redevenait soudainement un site rentable à condition que la direction alimente le site avec des commandes ou pourrait dans une autre hypothèse, intéresser un repreneur ? Produire en France et en l’occurrence à Montceau-les-Mines plutôt qu’à « Tataouine » serait une belle opportunité.
Jean Bernard
COMMUNIQUE DE PRESSE IRP EOLANE-MONTCEAU
Le 4 mai 2020, les représentants du personnel.
Au moment de reprendre progressivement le travail, les salariés d’Eolane renouent avec les inquiétudes qui pèsent sur le devenir du site de production Montcellien. Nombreuses sont les questions, nombreuses sont les réponses attendues. Les représentants du personnel ont pris l’initiative de demander une réunion exceptionnelle de CSE (comité économique et social) afin de pouvoir faire le point avec la direction générale.
Le contexte est double, d’une part la sortie de la crise sanitaire, d’autre part le risque sur la pérennité du site. La situation est inédite, le contexte international a inversé les croyances usuelles. Ce site de production électronique fait désormais partie des activités reconnues comme essentielles par le gouvernement. Sinon, pourquoi le site aurait-il repris son activité avant le déconfinement, d’autant plus dans une région en zone rouge ? Du reste, nous étions certifiés en matériel médical ces dernières années.
Depuis la première annonce de fermeture en 2017, nos activités ont progressivement été transférées en Chine, au Maroc et dans les autres sites français. Question de choix faits par le groupe. La direction nous parlait alors de surnombre de sites de production en France, comparativement à nos concurrents.
Cependant, des transferts en sens inverse ont suivi l’annonce de non-fermeture en décembre 2018, cela pendant six mois. Opération stoppée immédiatement au moment du changement de directoire mi-2019. La situation présente du site en résulte.
Et voilà que le sens de la course a été inversé par la crise sanitaire et économique. Dans cette volte-face, Eolane se trouve désormais être l’exemple à suivre pour la relocalisation sur notre territoire. Le site de Montceau reprend de l‘intérêt. Sa reprise devient tangible. L’ironie du sort serait de disparaitre juste avant de pouvoir renaitre, faute de temps.
Ce temps nécessaire à la reprise ou à la reconversion du site, voilà le facteur majeur. Encore une question de choix du groupe Eolane. Au moment du surtravail intensif annoncé dans les autres sites français pour compenser le ralentissement de ce début d’année, quelle va être la redistribution des activités ? Quelle en est l’ampleur réelle, la durée ? Quelles arrivées de nouveaux clients désireux de renouer avec une production française ?
Ce qui est sûr, c’est qu’il est possible de donner du temps à Montceau. Depuis le confinement, ce sont les aides gouvernementales qui portent les salaires. Le chômage partiel absorbe les difficultés tant de blocage que de sous-charge préexistante. Quels effets et durée de ces aides au profit de notre trésorerie ? Manifestement, le groupe se redresse. Quelles perspectives d’avenir ?
Globalement, les conditions financières gouvernementales de reprise d’activité sont idéales pour les entreprises qui peuvent chaque jour décider sans contraintes de qui sera au chômage partiel, et qui travaillera. Encore plus souple que le recours aux intérimaires.
De plus, l’état aide les entreprises en garantissant à hauteur de 90% des prêts bancaires. Le groupe Eolane est éligible à ce dispositif à hauteur de 10 millions d’euros. Qu’en est-il de la réalisation de ce prêt ? Quelle sera son utilisation ? Sauvegarde des emplois ou intérêts privés ?
Le projet de cession du site a été mis en attente du fait du confinement, argument recevable. Mais alors, il faudrait reconsidérer une remise à zéro de ce projet. Le droit d’alerte des délégués remonte à octobre 2019. Le changement de cap est antérieur, en juillet 2019. L’annonce de la fermeture a été différée à fin janvier 2020. Au total, neuf mois déjà perdus et une évidente inertie à venir. Quel nouveau délai réaliste avant de statuer sur le résultat ?
L’appel aux candidatures spontanées des repreneurs est plus que jamais d’actualité. Le temps est certes compté, mais les possibilités offertes par ce site, le plus beau d’Eolane en France, méritent d’y regarder de près. La direction avait annoncé sa cession pour un euro symbolique fin 2017. Personne ne comprendrait que ne soit pas considérée chaque proposition sérieuse de reprise d’activités. Le bâtiment serait-il devenu objet de convoitise de la part des actionnaires ou de tiers ?
La volonté de collaboration de la municipalité et de la communauté urbaine est acquise depuis l’annonce de fermeture. Quelle réalité de collaboration active côté d’Eolane ?
Les salariés s’impliquent au quotidien pour assurer le fonctionnement de l’entreprise. Quel sera leur sort ? Nos intérimaires ont acquis nombre de compétences. Ils sont légitimement impatients de pouvoir retrouver leur emploi sur notre site. Au-delà, les familles et les citoyens sont également concernés par la pérennité des emplois dans notre région.
chers IRP,
Dans le monde de la sous-traitance auquel vous appartenez, pour être compétitifs il faut être pro-actifs. Vos concurrents de BSE Electronic au Creusot, qui travaillent eux aussi pour le médical, n’ont jamais cessé leur activité. Dès l’annonce du confinement ils ont immédiatement pris toutes les mesures pour continuer à travailler et à servir leurs clients. La différence est peut-être là: Eolane a fait de la pub sur son activité médicale, mais vous a mis en chomage technique, supporté par l’état. BSE lui, n’a pas fait de pub, mais a continué à travailler. Vous en tant qu’IRP qu’avez-vous proposé, travail ou chômage technique ? Posez-vous les bonnes questions…
En tous cas si Eloane est sauvé ça ne sera pas grâce à Mme Jarrot et sa clique.
Les élu(e)s n’ont strictement aucun pouvoir de décision au sein d’une entreprise privée .
Par contre , les syndicats (en particulier la CGT ) ont incontestablement une grande capacité de NUISANCE !
CE N’EST PAS VRAI !