Elections législatives – « On ne joue pas avec le feu »

Communiqué de Femmes Solidaires.

Quand le fascisme est aux portes du pouvoir,

on lui claque la porte !

Dans un contexte international marqué par les conflits et les guerres, les élections européennes 2024 resteront dans les annales de l’Histoire politique de la cinquième République.
Alors que nous étions amené.es à nous prononcer sur l’avenir de l’Europe, le Président de la République Emmanuel Macron a décidé, dès les résultats de dimanche soir, de dissoudre l’Assemblée nationale du fait du score historiquement élevé du RN qui est de 31,6%. Cette décision en soi est doublement problématique et constitue une atteinte à la démocratie. Tout d’abord parce qu’une élection ne saurait se substituer à une autre élection : nous votions dimanche pour élire des député·es européen·nes, non pour nous prononcer sur l’avenir du Parlement français. Une élection ne devrait en aucun cas en cacher une autre. D’autre part, toute décision qui aide le RN à se hisser à des fonctions d’Etat est par essence contre la démocratie et l’esprit républicain. Nous féministes, militantes de Femmes solidaires, issues des comités féminins de la Résistance, nées du combat contre le nazisme, regrettons que le Président ait si peu de mémoire. Quand le fascisme est aux portes du pouvoir, on lui claque la porte, on ne joue pas avec le feu.
Le score du RN nous ramène aux heures sombres de notre Histoire. Cela fait plusieurs années que les féministes alertent sur les dangers de positions des député·es d’ultra droite et d’extrême-droite et voilà que leur union se fera de façon naturelle lors de ce scrutin des législatives qui se déroulera les 30 juin et 7 juillet prochains.
Nous, Femmes solidaires, féministes et démocrates, regrettons que les femmes et leurs droits soient aujourd’hui pris en étau entre les extrémistes politiques et les extrémistes religieux, entre les identitaires et les communautaristes, cette polarité nous précipite vers un avenir bien sombre. Après deux mandats d’un libéralisme d’une violence sans précèdent qui a plongé les femmes dans plus de précarité et d’inégalités sociales, nous nous souvenons de la lutte contre la réforme des retraites à laquelle les féministes ont pris leur part.
L’augmentation du nombre de député·es RN et de l’ultra-droite de LR, ce serait :
– Une remise en cause de l’IVG remboursé et accessible à toutes,
– Une attaque sur les services publics,
– L’application d’une politique de préférence nationale qui va accentuer les inégalités sociales en plongeant les femmes immigrées dans plus de pauvreté,
– Des coupes budgétaires pour les associations féministes et de prévention des violences, dont les associations LGBTQIA+,
– L’application de politiques natalistes et rétrogrades avec la fin des politiques de planification et de prévention des maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH-SIDA, ou d’éducation à une sexualité,
– L’arrêt des débats à l’Assemblée nationale sur les grands sujets sociétaux tel que la fin de vie…
La liste pourrait être longue mais ce qu’il faut retenir est que tout ce dont est capable le RN nous le connaissons déjà car il l’applique déjà dans les villes qu’il administre et il nous l’explique depuis des années, des décennies.
Femmes solidaires appelle l’ensemble des féministes et des démocrates à rejoindre les rassemblements locaux contre les politiques racistes et liberticides du RN. Devant les mairies et sur les places des villes, nous appelons à gonfler les rangs de ceux et celles qui ne se résignent pas. Le fascisme n’est pas une fatalité. Soyons nombreuses à nous mobiliser jusqu’au 30 juin pour faire élire des député.es de la gauche républicaine.