Ces derniers jours de campagne dans le cadre des élections européennes le 9 juin, sont un véritable sprint dans lequel se sont lancés les membres du gouvernement, le Premier ministre et le président de la République lui-même. Il y a encore quelques jours, ils espéraient encore au miracle et éviter la défaite de la liste Besoin d’Europe conduite par Valérie Hayer.
Les ministres avaient donc pour mission de sauver le soldat Hayer quitte à saturer l’espace médiatique. C’est pourquoi, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture s’est rendue lundi en Saône-et-Loire avant d’achever son périple aux côtés du candidat aux européennes Jérémy Decerle par une rencontre avec les militants au parc des Combes au Creusot.
Ils ont dû apprendre par des articles de presse parus en fin de journée que le camp Macron anticipait un échec dimanche soir et spéculait sur l’après. Pas de quoi vraiment remonter le moral des troupes.
Néanmoins, tant Jérémy Decerle qu’Agnès Pannier-Runacher ont fait le boulot devant leur auditoire au milieu duquel se tenaient les députés Rémy Rebeyrotte, Louis Margueritte, le maire de Montceau, Marie-Claude Jarrot et l’ancien ministre de l’Industrie et maire du Creusot, André Billardon.
Agnès Pannier-Runacher s’est montrée très pragmatique quand elle a parlé de l’Europe. « On est loin d’une élection coup de coeur ». Elle a remis l’Europe au centre du débat quand il s’agit de faire face aux déstabilisations de la Russie. « Ces menaces sont réelles » et rappeler qu’avant le conflit décidé par Poutine d’envahir l’Ukraine, « Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Eric Zemmour disaient aux Français de ne pas s’inquiéter. Des enquêtes existent sur des eurodéputés du RN qui auraient servi les intérêts de la Russie ».
La ministre déléguée a bien évidemment parlé de l’agriculture, de la PAC qui assure de 25 à 90% les revenus des agriculteurs de notre pays, que sans l’Europe, jamais quatre usines de batterie électrique n’auraient vu le jour sur le territoire français, qu’il est aussi possible de changer l’Europe. « Il y a quatre ans, parler nucléaire était tabou au parlement européen alors qu’aujourd’hui, il est absolument indispensable pour la transition écologique ».
Le moment était venu aussi de glisser des peaux de bananes aux listes concurrentes qui ont composé la majorité à Bruxelles, les LR avec François-Xavier Bellamy, du PS et Place Publique avec Raphaël Glucksmann tenu par la NUPES « qui n’ont jamais apporté le moindre soutien aux 23 députés européens Renaissance. Quant au RN et Jordan Bardella, il ne faut pas les croire ».
La peur de la défaite est elle bien dans les esprits. « Le 10 juin on se réveillera et j’espère qu’on n’aura pas la gueule bois » déclarait Agnès Pannier-Runacher.
Jérémy Décerle s’est montré encore davantage incisif et déterminé quand il a parlé agriculture, son domaine de prédilection. « Nous avons la meilleure agriculture du monde et la plus exigeante aussi avec des standards de production élevés qui coûtent plus chers ».
Ce qui le rend irascible, c’est de voir que « personne ne dit rien quand le prix d’un smartphone augmente mais s’insurge quand la baguette de pain prend 5 centimes ». C’est le paradoxe français.
Il a donc proposé d’anticiper les Jeux Olympiques avec « le boîtage, le tractage, les réunions de quartier, sur les marchés. Nous devons convaincre ». Le temps est compté.
J.B.