EHPAD : AGIR PLUTÔT QUE RÉAGIR.
Le Département est compétent pour innover pour l’autonomie des personnes âgées.
Communiqué de la gauche 71 – La maltraitance constatée dans les EHPAD contre les personnes âgées est inadmissible. Les pratiques en cause ne sont pas représentatives de l’engagement sans faille du personnel soignant dans leur travail auprès des personnes âgées hébergées. La maltraitance est liée à des causes structurelles. D’une part, la prise en charge médicale est insuffisante. D’autre part, l’organisation des services prime encore trop souvent sur celle du quotidien des personnes âgées hébergées.
L’autonomie des personnes âgées appelle l’action de l’État. La dernière loi pour l’autonomie des personnes âgées, la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement, remonte à 2015. Le président Macron a renoncé à faire la loi « Grand âge » tant attendue. L’État doit viser l’objectif d’atteindre un taux d’encadrement « 1 pour 1 » (un encadrant pour une personne hébergée). L’État doit notamment poursuivre la revalorisation des métiers. L’intérim n’est pas une solution durable.
L’autonomie des personnes âgées relève aussi de la compétence départementale. Pas besoin d’attendre le transfert du pilotage des EHPAD au Département. Dès maintenant, le Département peut agir davantage dans le cadre de sa compétence pour innover pour l’autonomie des personnes âgées. Il y a trois priorités : augmenter les moyens sur l’hébergement, promouvoir les pratiques bienveillantes vis-à-vis des personnes âgées et recruter des médecins coordonnateurs.
Le Département peut augmenter les moyens sur l’hébergement, pour permettre à toutes les familles d’accéder aux EHPAD, en réévaluant les besoins de places d’hébergement et en ajustant l’offre dans les EHPAD publics, en engageant la tarification sociale et surtout en actualisant le GMP (GIR moyen pondéré) au niveau réel de la dépendance et en revalorisant le point GIR.
Le Département peut aussi promouvoir les pratiques bienveillantes vis-à-vis des personnes âgées et ne pas se limiter au rôle d’autorité de tarification, en fixant des objectifs de qualité de vie en EHPAD et activant sa compétence d’inspection.
Le Département peut enfin recruter des médecins coordonnateurs, en partenariat avec les établissements et l’ARS. C’est un angle mort du centre de santé départemental. La présence effective du médecin coordonnateur est indispensable au fonctionnement des EHPAD et à la qualité de vie des personnes âgées accompagnées.