Chronique de Charles Landre, conseiller municipal du Creusot et communautaire de l’opposition.
Incendie de l’école Rochette :
la sécurité des Creusotins doit devenir une priorité
L’incendie volontaire qui a été allumé à l’école Raymond Rochette est évidemment inacceptable.
Je pense d’abord aux enfants, aux enseignants, aux personnels de l’école Raymond Rochette et de toutes les écoles du Creusot touchés par cet acte odieux.
S’en prendre à une école c’est attaquer ce qui fait le socle de la nation Française et les mots comme les actes doivent être très clairs pour retrouver et sanctionner les coupables. La commune, s’ils sont retrouvés, devra participer de cette sanction.
Il est important de le dire car Le Creusot ne doit pas devenir ni une zone de non droit, ni cette ville où chacun se penserait tout permis. La sécurisation des écoles, des espaces et des bâtiments publics doit évidemment constituer une priorité.
Malheureusement la sécurité des Creusotins ne figure pas au rang des priorités municipales puisqu’en plus d’un budget famélique (avec plusieurs années sans aucun investissement en matière de sécurité), force est de constater que la Police municipale du Creusot est la seule qui, en Saône-et-Loire, ne connaît pas d’évolutions. En 10 ans alors que toutes les Police municipales françaises ont augmenté d’au moins 25%, au Creusot rien n’a bougé. Les effectifs devraient être au moins 3 fois plus importants qu’actuellement (5 éléments) et l’équipement n’est pas au niveau des missions qu’il faudrait lui confier. Les multiples communications municipales type brigade cycliste constituent de la poudre aux yeux quand on regarde les moyens humains qui sont consacrés à la sécurité des Creusotins. Dans ces conditions la collaboration qui devrait être organisée pour accompagner au mieux l’action de la Police nationale est loin de répondre aux exigences de la situation. Nous devons faire mieux et très vite pour doter enfin Le Creusot d’une Police municipale avec des prérogatives et des moyens humains et matériels adéquats.
En matière d’équipements, l’installation de caméras uniquement en réponse aux actes violents médiatisés à la Molette et au Tennis, n’est évidemment pas digne de ce que doit faire une mairie. D’autant que certaines de ces caméras sont directement pointées vers le sol et de fait peu utiles pour la Police nationale.
Le quadrillage de la ville par quelques cameras en des points stratégiques devrait au contraire permettre de suivre le parcours et d’identifier ceux qui commettent des actes répréhensibles. Dans le cas présent, peut-être auraient-elles pu être exploitées ainsi si elles avaient existé. Mais pour des raisons dogmatiques rien, aucun plan, n’a jamais été engagé en ce sens. Je ne cesse de le proposer.
Alors que les émeutes urbaines à Mâcon, sur fond de trafic de drogue, ont rappelé la triste réalité de l’abandon de pans entiers de villes moyennes aux dealers, tout au Creusot, laisse présager des mêmes symptômes. Il n’est jamais trop tard pour dire aux délinquants locaux qu’ils nous trouveront sur leur chemin demain. Si nous le voulons, nous avons les moyens d’agir au niveau municipal. Et il faut agir !
Réveillons-nous et, plutôt que de nous occuper à voter des lignes d’indemnités supplémentaires pour le président de la CUCM, plutôt que d’augmenter les impôts et taxes locales sur le dos des habitants, comme la Cotisation Foncière des entreprises ou la Taxe Foncière, plutôt de multiplier les erreurs dans les prévisions de travaux et de consacrer des millions supplémentaires pour planter des arbres Place Schneider, utilisons enfin les ressources encore importantes de la ville pour lutter efficacement contre la délinquance.
Au 1er janvier 2024, Le Creusot s’est retrouvé doté par l’Etat de 2 quartiers prioritaires, la Molette et le Tennis (augmentée jusqu’au Parc) et de 3 poches de pauvreté (Harfleur, la Charmille, les Riaux). Cela marque l’échec de la politique sociale de la ville ces dernières années, une dégradation des indicateurs, et cela signifie aussi que plus d’un tiers des Creusotins vivent dans des zones identifiées comme particulièrement fragiles par l’Etat.
Les immenses moyens qui nous sont octroyés pour mener une politique sociale efficace et rétablir l’ordre et la sécurité au Creusot sont mal utilisés. Alors que tout, ici, dans notre ville, doit permettre de réussir, les indicateurs montrent que la population se paupérise et nous en voyons les signes dans les rues du Creusot.
Se donner enfin les moyens d’assurer l’ordre et la sécurité au Creusot c’est faire en sorte que plus jamais un délinquant ne puisse penser qu’il peut aller brûler une partie d’une école Creusotine impunément.
Charles Landre