Le 12 août dernier à Genève les filles du vigneron bourguignon Henri Jayer (décédé en 2006) ont vendu les ultimes bouteilles et magnums du « Maître du pinot noir ».
En tout 1 064 flacons du nectar né sur les vignobles d’Échezeaux et de Beaux Monts
Le montant de la vente s’est élevé à 34,5 millions de francs suisses (CHF) (29,8 millions d’euros) pour des estimations d’experts situées entre 6,7 et 13 millions CHF (entre 5,7 et 11,2 millions d’euros)
Henri Jayer (1922 – 20 septembre 2006) était réputé pour la qualité de son pinot noir et ses vins équilibrés, élégants, riches. Cela se traduisait par des prix à la bouteille de plusieurs milliers d’euros. D’ailleurs son « richebourg 1978 » en flacon de 75 cl a explosé le dernier record de prix le 10 février 2012 à Hong Kong.
Ce fut un novateur et un visionnaire. Sa devise : « Un grand vin est conçu dans le vignoble, pas dans la cave. ». Il était farouchement opposé à l’usage intensif de substances chimiques dans les vignes et s’est fait le chantre du labour pour le désherbage des vignes. Son leitmotiv était que seuls de faibles rendements permettaient d’obtenir des vins de grande qualité.
Jayer éraflait le raisin pour ne pas ajouter de tanin au caractère du vin et surtout il refusait de filtrer ses vins.
855 bouteilles et 209 magnums se sont vendus à Genève en six heures d’âpres enchères pour une centaine d’acheteurs du monde entier.
Le lot 160, quinze magnums de Cros-Parantoux, Vosne-Romanée Premier Cru, allant de 1978 à 2001, a trouvé preneur à plus de 1,16 million CHF (plus d’un million d’euros) ; le lot 135 – six magnums de Cros-Parantoux, Vosne-Romanée Premier Cru de 1999, s’est adjugé à 528.000 CHF (457.285 euros) et le lot 212, une bouteille Richebourg 1986, s’est envolé à 50.400 CHF (43 650 euros)
Ces 1064 flacons constituaient la totalité de la cave du domaine d’Henri Jayer à Vosne-Romanée, ou le témoignage d’une vie à accumuler patiemment ses meilleures productions tout au long d’une vie.
Indiquons, que pour les plus patients ou les vrais amateurs, ces vins pourront encore être conservés de nombreuses années avant d’être dégustés.
Gilles DESNOIX