Dijon-Montceau en train : Energies Citoyennes Montceau s’inquiète de la fermeture pour 7 à 8 mois de travaux, de la ligne Dijon-Nevers et regrette l’absence de Marie-Claude Jarrot sur le sujet.
Alors que les engagements déjà « anciens » de la France sur la transition climatique devraient conduire au développement de la mobilité ferroviaire et donc à l’entretien des réseaux, la SNCF confirme brutalement la fermeture de la ligne TER entre Dijon et Nevers pendant 7 à 8 mois à partir du mois de juillet 2023. Des travaux de sécurité sont indispensables et très urgents…
De nombreux montcelliens vont être concernés par cette fermeture pour leurs déplacements vers Dijon qui empruntent cette ligne à partir de Montchanin.
Travailleurs, étudiants, lycéens, personnes âgées allant se soigner, touristes et bien d’autres vont rester sur le quai…
C’est à eux d’abord que nous pensons. La SNCF promet des solutions de substitutions…depuis septembre 2022. Elles restent inconnues à ce jour…
Nous demandons tout d’abord qu’ici, comme autour des grandes métropoles, la SNCF mette en œuvre tous les moyens techniques qui permettent de réduire au maximum la durée de rupture du service. Nous demandons que le fonctionnement normal reprenne dés le mois de janvier 2024. Le plan national pour les réseaux ferrés du quotidien que nous saluons, annoncé récemment par le ministre, donne un cadre financier favorable à cette optimisation du chantier. Plus la durée de rupture sera courte, plus les usagers reprendront ensuite leurs habitudes ferroviaires.
Nous demandons ensuite que les solutions de substitution qui seront mis en œuvre permettent des parcours pertinents en horaire et compétitifs en durée avec les solutions de report sur la voiture. Elles devront être bien sûr inférieures au coût actuel du TER dans cette période d’explosion des coûts de l’énergie. Pour ce qui concerne notre territoire Creusot-Montceau, nous pensons en particulier que ces solutions doivent s’appuyer sur la gare de Chalon. Nous rappelons que lors de précédentes et plus courtes ruptures de ligne, les solutions « bus » proposées se sont révélées inopérantes et donc totalement sous-utilisées, au seul bénéfice de la voiture et pas toujours en covoiturage ! Tous les usagers peuvent en témoigner. Ces solutions de substitution doivent se penser avec les élus locaux qui gèrent peu ou prou le « dernier kilomètre ». Localement, nous nous interrogeons aussi sur l’impact de cette rupture sur le fonctionnement de la ligne Montchanin-Paray qui dessert Montceau, sans qu’aucune réponse précise n’ait été formalisée à ce jour.
Nous nous interrogeons aussi sur les raisons qui conduisent à cette situation inattendue pour les usagers et apparemment pour les élus locaux… Depuis plus de 10 ans maintenant, était surtout évoquée, étudiée même pensait-on, la modernisation avec l’électrification de cette ligne dans le cadre d’un grand projet reconnu nationalement et par les instances européennes, la Voie Ferrée Centre Europe Atlantique. Nous comprenons aujourd’hui que les 150M€ qui vont être engagés ne servent qu’à régler des questions de sécurité urgentes, dont nous ne contestons certainement pas la nécessité. Mais ce budget ne sert que peu les projets de modernisation de cette VFCEA. Ceux-ci sont rejetés aux calendes grecques…2030 pour électrifier, et bien plus tard pour l’interconnexion TGV-TER qui serait pourtant un formidable atout pour notre territoire…
Ce constat appelle les réflexions suivantes :
D’abord un constat démocratique. Il faut en finir avec l’opacité « ferroviaire » à l’origine de ces annonces « surprise »… Nous croyons peu à cette urgence inattendue comme pour l’état du pont d’Etang-sur-Arroux par exemple, et nous comprenons vite que les besoins d’entretien et de maintenance régulière de ces lignes n’ont pas été faites ! Les élus locaux et les usagers doivent s’emparer de ces sujets et trouver une place renforcée dans la gouvernance des politiques ferroviaires. Celle-ci constituent un enjeu capital pour la transition écologique et la vie des territoires des villes moyennes. L’organisation des comités de lignes et des réunions « gare » doivent être reconsidérées en ce sens et les élus locaux, trop souvent absents, mais aussi les usagers et les associations compétentes doivent s’en saisir. A Montceau, nous sommes loin de cette situation comme l’a montré les derniers conseil municipaux où suite à un question de notre part, nous avons compris que Mme Jarrot….découvrait le sujet et attendait sereinement une prochaine réunion… !
La transition écologique impose que les projets de territoire intègrent fortement les questions de mobilité et donc celles des dessertes ferroviaires. Bien sûr, l’organisation actuelle des compétences ne favorise pas cette approche. Remarquons pourtant, que dès qu’il s’agit de parler voiture, poids lourds et grandes routes, les dépassements de compétence posent peu de problèmes…Tous les niveaux de collectivités territoriales financent la RCEA… Alors sur le fer, pourquoi ne pas aussi dépasser ces compétences ?
Bien sûr, cette décision de rupture de service à caractère très « technique » est nécessaire puisqu’il en va de l’avenir de cette ligne. Elle n’en traduit pas moins que celle-ci qui relie pourtant la « capitale » régionale à la préfecture d’un département en grande difficulté, la Nièvre et à l’ouest de la Saône et Loire qui souffre aussi, a donc été négligée pendant trop longtemps. Le fer c’est efficace en matière de rejet de CO2, mais c’est aussi très significatif en matière de solidarité territoriale.