Le mandat d’Yves Séguy en Saône-et-Loire, de son arrivée en octobre 2022 à son départ prévu en août 2025, a été marqué par une forte présence sur le terrain, un engagement constant en faveur de la sécurité, de la maîtrise des flux migratoires et de l’accompagnement de la transition écologique. A cela s’ajoute un pilotage rigoureux des réformes administratives et numériques, toujours dans le souci de moderniser l’action publique et de la rapprocher des citoyens.
Alors qu’il s’apprête à relever un nouveau défi en tant que préfet de Meurthe-et-Moselle, à Nancy, il ne quitte pas la Saône-et-Loire sans émotion. Peut-être pensera-t-il, en foulant les pavés de sa nouvelle préfecture, à cette citation d’Alphonse de Lamartine, chère à son cœur et qu’il a partagée ce jeudi, au salon Erignac : « Le passé, l’avenir, ces deux moitiés de vie dont l’une ne dit jamais et l’autre dit toujours ».
Homme discret, peu enclin aux démonstrations d’émotion en public, Yves Séguy reste fidèle à la dignité de sa fonction de représentant de l’État. Mais cela ne l’empêche pas d’exprimer, avec pudeur, son attachement aux valeurs républicaines, d’autant plus précieuses dans une conjoncture nationale et internationale instable, qui exige _ses mots _, « d’être constamment confortée sur ses fondamentaux ».
Face aux chefs d’entreprise, aux responsables associatifs, aux agents de l’État et des collectivités, il a tenu à partager un moment de convivialité, les remerciant d’avoir été ses partenaires de terrain.
Arrivé en Saône-et-Loire le 24 octobre 2022, dans un contexte encore marqué par la crise du Covid et l’accueil des déplacés d’Ukraine, Yves Séguy a très vite trouvé sa place. Pendant près de trois ans, il a exercé sa mission de pilote de l’État avec méthode et constance, soucieux de l’efficacité et de la cohérence des politiques publiques.
De ce département, il gardera le souvenir d’une mosaïque de visages et de paysages, des places de quartier aux cours de fermes, des halls d’immeubles aux salles communales. « Tous ces lieux où l’on ne se paie pas de mots, où les effets de manche n’ont pas leur place, et où la sincérité transperce toutes les armures », aime-t-il à dire.
La fonction préfectorale, exigeante, lui a demandé _ et continuera de lui demander _ d’endosser le rôle d’entrepreneur de l’action publique : facilitateur, accélérateur, accompagnateur, toujours au service de l’intérêt général. « Un aspect passionnant de la fonction », souligne-t-il avec enthousiasme.
Mais le parcours n’a pas été sans heurts. Le préfet a dû faire face à des épisodes marquants de violences urbaines : fin juin et début juillet 2023 à Mâcon, Montceau-les-Mines, Sanvignes; en août 2024 et plus récemment, en juin dernier, lors d’une rixe d’une rare violence à Mâcon.
Pour autant, il garde en mémoire de nombreux sujets porteurs d’espoir, notamment dans le domaine économique, au sein d’un département où « les enjeux sont extraordinairement importants ». Il cite en particulier la transformation des territoires d’industrie avec la communauté urbaine Creusot-Montceau, le Grand Chalon ou le PETR Mâconnais Sud Bourgogne et l’accompagnement des transitions industrielles et numériques.
Il se remémore aussi des moments forts comme l’effacement symbolique de la tour aéro-réfrigérante de Lucy III à Montceau, les nombreuses réunions au Creusot, le suivi de grands investisseurs, les liens tissés avec des start-ups « pour encourager l’avenir », ou encore la mobilisation collective autour de la RCEA. Sans oublier l’engagement du monde sportif, en lien avec le CDOS, à l’approche des Jeux olympiques de Paris.
L’agriculture n’a pas été en reste, entre aléas climatiques, épizooties, retour du loup, le préfet a toujours veillé à entretenir un dialogue constructif avec les acteurs du monde agricole et la chambre d’agriculture.
Aujourd’hui encore, les défis restent nombreux. Yves Séguy évoque la mise en œuvre du laboratoire des ruralités, la plateforme d’accélération des projets et la nécessité de poursuivre le challenge des solidarités dans un territoire où l’innovation sociale est essentielle.
Durant près de trois ans, Yves Séguy aura incarné l’État au plus près du terrain, dans une logique de partenariat actif avec les forces vives locales. « Pour aller résolument de l’avant », comme il aime à conclure.
J.B.













