Des clubs réunis à Montceau – Le rugby est il compatible avec l’écologie ? Réponses

Les responsables du rugby français ont pris conscience qu’il y avait urgence de réduire l’empreinte carbone. Il est temps d’agir et d’inciter les clubs à prendre des mesures sachant que le dérèglement climatique conduit aujourd’hui et demain à plus de sécheresse, plus de pluie et que s’adapter  devient indispensable ou faudra t-il pratiquer une activité physique au-delà des 30 degrés…

Jeudi soir, au siège du RCMB à Montceau-les-Mines, les acteurs du rugby départemental (une quinzaine de clubs  se sont retrouvés pour une réunion placée sous le signe de la transition écologique. L’objectif : répondre à une question devenue centrale pour l’avenir du sport dans les territoires : le rugby est-il compatible avec l’écologie, et comment s’adapter concrètement aux effets visibles du changement climatique ?

Alors que les épisodes de sécheresse rendent l’entretien des terrains plus complexe, que les clubs doivent revoir leurs déplacements ou encore repenser leur matériel, cette rencontre a permis d’exposer des solutions innovantes et d’engager une dynamique collective en Bourgogne–Franche-Comté et déjà en Saône-et-Loire.

A Montceau, « nous récupérons l’eau de pluie du gymnase Jean Bouveri dans des cuves pour arroser le terrain de rugby. Au stade des Alouettes, nous puisons l’eau dans le lac Saint-Louis pour les terrains de football » indiquait Gérard Gronfier, premier adjoint au maire.

Comprendre pour agir : la Fresque du Rugby

La soirée a débuté avec la présentation de la Fresque du Rugby, animée par Alixia Gaidoz de la FFR. Ce nouvel outil pédagogique, inspiré de la Fresque du Climat, propose une réflexion sur les impacts environnementaux propres à la pratique du rugby à savoir, l’utilisation des infrastructures, gestion énergétique des clubs, transport des équipes, matériel sportif, consommation et production de déchets, etc.

L’objectif est clair, prendre conscience des leviers d’action existants et permettre aux clubs de mieux comprendre les enjeux auxquels ils sont aujourd’hui confrontés.

Limiter l’empreinte carbone du sport : Stadium Go en solution

La transition écologique passe aussi par le numérique responsable. Benjamin Moreux a présenté Stadium Go, une application de mobilité durable destinée aux sportifs, clubs et supporters. Son principe est de faciliter le covoiturage pour les entraînements, les compétitions et les événements, afin de réduire significativement les émissions liées aux déplacements, principale source d’impact carbone du sport amateur et professionnel.

Pour un territoire vaste comme la Bourgogne–Franche-Comté, l’outil s’annonce particulièrement pertinent.

Réutiliser, réparer, transformer : l’atelier du Sport Durable

Parce que l’écoresponsabilité passe aussi par des gestes concrets au quotidien, Lilou Ambrass de l’Institut du Sport Durable a animé un atelier sur la réutilisation du matériel sportif.
Au programme, comment prolonger la vie des maillots, ballons, équipements et accessoires, mais aussi comment sensibiliser les jeunes licenciés à une pratique plus respectueuse de l’environnement.

Cet atelier a mis en lumière l’importance d’une démarche circulaire dans les clubs, souvent confrontés à un budget serré, c’est-à-dire, moins jeter, mieux réparer, davantage réutiliser.

Chaque année, ce sont 100 000 tonnes de matériel qui sont jetés alors qu’il est possible de leur donner une seconde vie. Chaque année également, ce sont 7 à 6 millions de crampons (chaussures) qui sont utilisés en France. Ce sont encore 57 millions de ballons de football qui sont produits et 200 000 ballons Gilbert (rugby).

Upcycling et économie circulaire : donner une seconde vie aux maillots

La soirée a également permis de découvrir le projet Upcycling Maillots, présenté par Peschaud. L’initiative consiste à transformer d’anciens maillots en objets utiles ou décoratifs, créant ainsi une nouvelle valeur à partir d’équipements obsolètes.

Une manière créative de réduire les déchets textiles tout en préservant la mémoire sportive des clubs.

A Cluny, on récupère les habits oubliés par les enfants jamais réclamés et ils sont remis à disposition des familles qui en ont besoin. Les équipements (maillots, shorts, chaussures) servent la saison suivante aux plus jeunes.

A Autun, le club de rugby mutualise ses machines à laver et son club house avec le football.

Équipements écoresponsables : collecteurs de ballons et gourdes pour tous

Deux actions concrètes ont été mises en avant :

  • La remise de collecteurs de ballons, présentée par Vincent Gaffard, pour faciliter le tri et la récupération des ballons usagés.

  • La distribution de gourdes réutilisables aux licenciées féminines, en partenariat avec Optic 2000, afin de réduire l’usage des bouteilles en plastique sur les terrains.

Des mesures simples mais efficaces pour changer progressivement les habitudes.

Conclusion autour d’un buffet en circuit court

La soirée s’est clôturée sur un moment convivial, autour d’un buffet préparé en circuit court en partenariat avec le Comité Départemental. L’occasion de démontrer qu’un événement sportif peut être festif, utile et responsable, tout en soutenant la production locale. Pas de viande au buffet _ il faut en limiter la consommation _ , pas de bière pression mais en bouteille pour éviter l’utilisation d’une machine.

Alors, le rugby est-il compatible avec l’écologie ?

La rencontre de Montceau-les-Mines en apporte une réponse positive. Oui, à condition d’agir, ensemble, en multipliant les initiatives concrètes et en impliquant tous les acteurs, clubs, collectivités, partenaires, licenciés et bénévoles.

Le rugby en Bourgogne–Franche-Comté montre qu’il est possible de :

  • réduire les déplacements

  • repenser l’usage et la fin de vie du matériel

  • intégrer l’économie circulaire

  • sensibiliser dès le plus jeune âge

  • construire une communauté sportive engagée et consciente des enjeux climatiques

Un terrain d’engagement collectif est désormais ouvert, celui d’un rugby durable, résilient et responsable.

Le match commence !

J.B.

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