80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz – Devant le monuments aux Morts de Montceau-les-Mines, Marie-Claude Jarrot a révélé le nom des familles montcelliennes qui furent déportées dans les camps d’extermination.
1.5 millions d’enfants ont été exterminés pendant la la Shoah. Aujourd’hui encore, des enfants sont tués parce qu’ils étaient Juifs. C’est cette haine ancestrale qui a abouti à la Shoah, aux chambres à gaz.
Cette haine du Juif a commencé dans les années 30 par Hitler mais ces forces du mal se sont répandues avec des antisémites en Europe, aux USA, en Australie. Or, nous ne sommes pas en 1933 mais en 2025. Il y a de quoi être très préoccupés. Il faut donc rappeler ce qui s’est passé à Auschwitz où a été mis en place un processus de ceux qui n’aimaient pas les Juifs. Hitler a fait ce qu’il voulait. A Auschwitz, plus d’un million de Juifs a été assassiné mais d’autres victimes notamment des chrétiens polonais (70 000), les Tziganes (17 000) ont également perdu la vie.
Découvrir Auschwitz en Pologne, ce n’est pas visiter un camp de concentration, c’est se souvenir de l’histoire, avoir la conscience des faits. Même nés après la guerre, la mémoire est douloureuse mais elle nous sensibilise et nous oblige. Sans mémoire, on ne peut choisir.
Lundi 27 janvier 2025, le monde a célébré le 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. Montceau-les-Mines aussi devant le monument aux Mort où madame le maire a rappelé le nom des familles juives montcelliennes déportées durant la seconde Guerre Mondiale ((source RESPOL, mémorial de la Shoah).
J.B.
Aleksandrowicz – Joseph, né le 26/02/1898 à Czestochowa (Pologne), tailleur, et Hinda née Davidman le 24/11/1907 à Wierzbnik (Pologne) habitent 46, rue des Oiseaux. Joseph, 44 ans, et Hinda, 35 ans, sont arrêtés parce que Juifs le 13/07/1942 et déportés sans retour de Pithiviers vers Auschwitz le 17/07/1942 par le convoi n° 6.
Botic – Zlata, née Wajsberg, le 24/05/1898 à Radom (Pologne), habitait 23, rue d’Autun. Installés à Montceau-les-Mines depuis plusieurs années, Siegfried et Zlata Botic gagnent leur vie en faisant les marchés de la région. Arrêtée parce que Juive le 13/07/1942, Zlata, 44 ans, est déportée sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942. Siegfried, né le 15 juin 1903 à Ostrolow (Pologne), forain, sera arrêté parce que juif en tentant de franchir la ligne de démarcation. Il sera déporté sans retour de Drancy vers Auschwitz par le convoi n°24 du 26/08/1942.
Braner – Chiel, né le 03/04/1900 à Przeworsk (Pologne), imprimeur, est marié et habite à Montauban. Réfugié à Montceau-les-Mines, la famille habite 52, rue Jean-Jaurès. Arrêté parce que juif en août 1942, Chiel, 42 ans, sera déporté sans retour de Drancy vers Auschwitz par le convoi n° 30 du 09/09/1942.
Brenner – Marie, née Pariser le 08/03/1896 à Brzezon (Pologne), et Frida, née le 04/02/1928 à Pforzheim (Allemagne), habitaient 15 ou 45 rue de Cluny. Frida est élève au cours complémentaire des jeunes filles de la rue Carnot. Arrêtées parce que Juives le 09/10/1942, Marie, 46 ans, et Frida, 14 ans, arrêtée dans la cour de l’école par la police française, sont déportées sans retour de Drancy vers Auschwitz par le convoi n° 42 du 06/11/1942. M. Brenner sera le seul survivant de la famille.
Davidmann – Lezer, né le 18/12/1898 à Wierzbnik (Pologne), ébéniste, et Chava, née Eschaluch le 22/04/1906 à Zurich (Suisse), sont originaires d’Alsace. Ils arrivent à Montceau-les-Mines en juin 1940 pour se rapprocher de leur famille. Lezer est le frère de Pella épouse Pulvermacher. Ils trouvent à se loger 24, rue de Mâcon. Arrêtés parce que Juifs le 13/07/1942, Lezer, 43 ans, et Chava, 36 ans, sont déportés sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942.
Diller – Leb, né le 14/03/1904 à Przeworsk (Pologne), marchand forain, puis manœuvre, Fanny née Birnstein le 31/03/1902 à Rossosz (Pologne) et la petite Régine, née le 09/06/1942 à Montceau-les-Mines, habitaient 36 ou 38 rue de la République. Arrêtés parce que Juifs le 13/07/1942, Leb, 38 ans, est déporté sans retour par le convoi n° 6 de Pithiviers vers Auschwitz, tandis que Fanny, 40 ans, et la petite Régine âgée de 2 mois, seront déportés sans retour de Drancy vers Auschwitz par le convoi n° 34 du 18/09/1942. Seul Maurice, âgé de 10 ans, ne sera pas arrêté.
Dorf – Eliaz, né le 27/07/1904 à Szczuczyn (Pologne), forain puis manoeuvre, et Chlimla (Scheindla) née Beigner le 22/09/1912 à Brzesko (Pologne), habitaient 16, rue Barbès. Arrêtés parce que Juifs le 13/07/1942, Eliza, 38 ans, et Chlimla, 30 ans, sont déportés sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942.
Fogel ou Fogiel – Jacob, né le 13/05/1900 à Rawa Mazowiecka (Pologne), tailleur, habitait 16 ou 18, rue du Plessis. Arrêté parce que Juif le 09/10/1942, Jacob, 42 ans, est déporté sans retour de Drancy vers Auschwitz par le convoi n° 42 du 06/11/1942.
Frenk – Jacques (David), né le 13/07/1904 à Lenzno (Pologne), tailleur, est marié avec Jeanne, née Chermann, dactylo. Ils habitaient à Paris avec leurs enfants. Réfugiés à Montceau-les-Mines en 1940, Jacques, Jeanne et leurs trois enfants, Daniel, né le 04/10/1929 à Paris, René, né en 1930 et Josette, née en 1942 habitent 46, rue des Oiseaux. Arrêtés le 24/02/1944 parce que juifs, par deux policiers français avec qui Jacques avait l’habitude de jouer aux cartes, Jeanne parvient à s’échapper avec René et Josette. Jacques, 40 ans, et Daniel, 15 ans, seront déportés sans retour de Drancy vers Auschwitz le 07/03/1944 par le convoi n° 69. Jeanne, René et Josette seront cachés par M. et Mme Millet, propriétaires d’un magasin de confection rue des Oiseaux où Jacques était employé, puis par les Feray. M. Feray, représentant de commerce, connaissait Jeanne lorsque sa famille travaillait sur le marché. Ils seront saufs.
Gleitzer – Abraham Gleitzer, militant communiste de nationalité russe, habitait Boulevard de la Liberté à Lille. Inquiété par la signature du pacte germano-soviétique dès août 1939, il vient se réfugier à Montceau-les-Mines. En octobre 1939, il est rejoint par Gitla, née Aronowitz le 14/03/1902 à Varsovie (Pologne), et leurs deux fils, Charles et Léon. La famille habite 16, rue du Plessis et Abraham est marchand forain. Abraham, à nouveau inquiété, parviendra à passer en zone libre et ira se réfugier à Toulouse. Gitla décide de ne pas le suivre, dans l’attente d’une opération de l’appendicite. Arrêtée parce que Juive le 14/07/1942, Gitla, 40 ans, est alitée à la suite de l’opération de l’appendicite. Elle sera tout de même emmenée et déportée sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942. Ses deux fils, Charles et Léon, âgés de moins de 16 ans, ne seront pas emmenés. Ils quittent Montceau-les-Mines en passant la ligne de démarcation à travers les champs et vont rejoindre leur tante à Bergerac (Dordogne).
Grincajgier – La famille Zyskind avait émigré en France en 1920 et s’était installée à Metz où les parents étaient commerçants. Herschel (Herszel), né le 27/02/1905 à Piotrkowice (Pologne), forain, et Bertha (Bajla), née Zyskind le 01/01/1908 à Petrikau (Pologne), se marient à Metz et tiennent un magasin de bonneterie. Au début de la guerre, toute la famille rejoint le cousin Bayla, Abraham Paluch à Montceau-les-Mines15 et ils trouvent à se loger 23 bis, rue d’Autun chez les parents de Bertha. Après l’interdiction faite aux Juifs d’exercer une activité professionnelle indépendante, Herschel trouve un emploi de terrassier dans une entreprise de travaux public, tandis que Bertha et sa soeur travaillent comme couturières. Arrêtés parce que Juifs le 13/07/1942, Herschel, 37 ans, et Bertha, 34 ans, sont déportés sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942. Les policiers laissent Maurice, âgé de neuf ans, à sa grand-mère Sarah Zyskind. Lorsque Sarah sera arrêtée le 09/10/1942 et déportée sans retour par le convoi n° 42, Maurice sera recueilli par la boulangère et confié à Joseph Braunstein, horloger, né le 04/08/1897 à Crozva (Roumanie), marié à une catholique. Il restera deux mois avant de rejoindre M. Paluch, un cousin de sa mère réfugié en Savoie. M. Paluch l’emmènera chez des cultivateurs à la retraite, M. et Mme Delarbre, à Bellegarde-en-Marche, où il restera deux ans.
Herszcovicz – Blima, née Russak le 14/06/1910 à Zyrardov (Pologne), habitait 5 rue de Gueugnon à Montceau-les-Mines. Arrêtée parce que Juive le 13/07/1942, Blima, 32 ans, est déportée sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942.
Intrator – Isaac, né le 08/08/1905 à Blazowa (Pologne), et Chaie Scheindla, née Pulvermacher le 02/08/1909 à Siedlce (Pologne), s’installent à Montceau-les-Miness en 1934. Ils ouvrent un magasin de meubles 17, rue Rouget-de-l’Isle et habitent dans le même immeuble. Arrêtés parce que Juifs le 13/07/1942, Isaac, 37 ans, et chaya, 33 ans, sont déportés sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942. Leur fille Éva ne sera pas déportée.
Knecht – Rosa, née le 15/12/1902 à Lodz (Pologne), habitait 5, rue Ferrer. Arrêtée parce que Juive le 13/07/1942, Rosa, 39 ans, est déportée sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942.
Langerman – Hillel, né le 08/03/1900 à Ciakovic (Pologne), marchand forain, et Sara, née Dzikowska le 08/07/1901 à Plonsk (Pologne), habitaient 2, rue Jean-Jaurès. Le 19 février 1942, son entreprise est confisquée et aryanisée à la suite des lois antisémites de Vichy interdisant aux Juifs toute activité professionnelle indépendante ou de posséder un commerce. Hillel trouve alors un emploi de manœuvre. Arrêtés parce que Juifs le 13/07/1942, Illel, 42 ans, et Sura, 41 ans, sont déportés sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942.
Lewkowicz, Isaac né le 15/05/1893 né en Pologne, tailleur commerçant, sa femme Helen née le 27/05/1893 et leurs enfants Hena Blima née le 02/03/1921 et Léon né le 10 /10/1928 à Metz habitaient 38 rue Beaubernard. Le père indiqué comme parti en zone libre mais la femme et les enfants mentionnés arrêtés comme juifs. Aucune source historique n’indique qu’ils ont été réellement raflés et morts en déportation.
Lévy – Georges, né le 01/08/1881 à Sélestat (Bas-Rhin), marié à Lucie née Durr, est propriétaire de la grande quincaillerie de la rue Carnot à Montceau-les-Mines. La famille habite place Beaubernard et se réfugie dès août 1940 dans sa maison de Mont-Saint-Vincent. Dénoncé, Georges, 63 ans, est arrêté et déporté sans retour par le convoi n° 69 de Drancy vers Auschwitz le 07/03/1944.
Messinger – Moses, né le 14/09/1900 à Wisznicz (Pologne), abatteur rituel, et Viola, née Konig le 08/02/1901 à Przeworsk (Pologne), avaient trois enfants et résidaient à Bruxelles (Belgique). Réfugiés en France, ils habitaient à Montceau-les-Mines, 21, rue de Moulins. Arrêtés parce que Juifs le 13/07/1942, Moses, 42 ans, et Viola, 41 ans, sont déportés sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942. Leurs trois enfants, Sylvia, née le 11/01/1927 à Essen (Allemagne), Gisèle, née le 28/11/1930 à Essen (Allemagne), et Alexandre, né le 28/05/1938 à Essen (Allemagne), seront arrêtés à leur tour. Arrêtés au centre Guy Patin à Paris, Alexandre, 4 ans, sera déporté sans retour par le convoi n° 42 de Drancy vers Auschwitz le 06/11/1942. Syvlia, 15 ans, et Gisèle, 12 ans, seront déportées sans retour par le convoi n° 47 de Drancy vers Auschwitz le 11/02/1943.
Opoczinski – Mosek (Moïse), né le 21/07/1901 à Jezow (Pologne), négociant, est marié à Cyna. La famille habitait Paris. Réfugiés à Montceau-les-Mines à partir de 1940, ils trouvent un logement 9, rue de la République. Le 19 février 1942, l’entreprise de Mosek est confisquée et aryanisée à la suite des lois antisémites de Vichy interdisant aux Juifs toute activité professionnelle indépendante ou de posséder un commerce. Arrêté parce que Juif le 13/07/1942, Mosek, 41 ans, est déporté sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942. Cyna et son fils étaient absents au moment de l’arrestation de Mosek. Ils seront saufs.
Pariser – Esther, née le 17/12/1921 à Stuttgart (Allemagne), employée de bureau, et Oswald, né le 09/12/1924 à Stuttgart (Allemagne), mécanicien-dentiste, habitaient 16, rue Victor-Hugo. Arrêtés parce que Juifs le 13/07/1942, Esther, 20 ans, et Oswald, 17 ans, sont déportés sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942. Leur mère Selma, née Botic le 06/08/1892 à Munich (Allemagne), 50 ans, sera arrêtée à son tour le 09/10/1942 et déportée sans retour de Drancy vers Auschwitz par le convoi n° 42 du 06/11/1942.
Pflaster – Laja ou Tauba, née Perltauber le 05/08/1905 à Jeżów Sudecki (Pologne), polonaise, s’était mariée religieusement avec Moses (Maurice) en Pologne. Moses arrive en France en 1931, puis est rejoint par Laja et leurs fils Félix en 1932. Moses et Laja se marient civilement à Montceau-les-Mines le 10/11/1932. Albert, né à Montceau-les-Mines et Anna, née à Saint-Étienne, seront naturalisés français peu après leurs naissances. Moses est représentant en bijouterie à Saint-Étienne puis la famille revient s’installer à Montceau-les-Mines et habite 52, rue Jean-Jaurès. Moses et Laja sont négociants. Durant l’exode, ils se réfugient à Vivriers (Ardèche), puis ils rentrent à Montceau-les-Mines pourtant en zone occupée. Moses, soupçonné de communisme, est arrêté par la police française fin 1941. Il sera libéré quelques jours plus tard. Il décide alors de franchir la ligne de démarcation et rejoint la zone non occupée. Le 19 février 1942, son entreprise est confisquée et aryanisée à la suite des lois antisémites de Vichy interdisant aux Juifs toute activité professionnelle indépendante ou de posséder un commerce. Au printemps 1942, Moses vient voir sa femme et ses enfants et repart en zone non occupée. Arrêtée parce que Juive le 13/07/1942, Laja, 37 ans, est déportée sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942. Anna et ses frères Félix et Albert, âgés de moins de 18 ans, ne sont pas arrêtés. Ils seront conduits le 17 juillet au siège de l’UGIF à Paris où ils sont dirigés sur le centre d’accueil, 16, rue Lamarck, Paris 18e. Félix sera dirigé vers le centre Guy Patin puis à l’orphelinat Rothschild en janvier-février 1943. Ils retrouveront leur père à Nice.
Pulvermacher – Hill, né le 30/04/1906 à Lodz (Pologne), tailleur, et Pesa, née Davidman en 1903 à Wierzbnik (Pologne), arrivent en France en 1929. Ils s’installent à Montceau-les-Mines et habitent 5, rue Ferrer. Leurs enfants Sarah et Léon naissent en France, de nationalité française. Ce sont des « juifs laïques ». Après l’obligation faite à Hill de fermer son atelier, il trouve du travail à la mine où il est employé comme terrassier. Arrêtés parce que Juifs le 13/07/1942, par des policiers français qu’ils connaissent puisque Hill avait fait leurs costumes. Pella, 39 ans, est emmenée tandis que deux autres gendarmes vont chercher Hilt, 36 ans, qui travaille sur un chantier. Ils seront enfermés dans un gymnase bâti dans la cour adjacente au commissariat de police où ils vont rester deux jours, puis déportés sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942.
Âgés de moins de 16 ans, leurs enfants Sarah et Léon Pulvermacher et leurs cousins Paulette Wietrzniak et son petit frère sont laissés seuls au moment de l’arrestation de leurs parents. Ils ont été recueillis tous les quatre par Hella Pulvermacher veuve Steinberg, leur tante sans enfant, la sœur de Hill qui avait obtenu la nationalité française.
Reich -. Erman, né le 04/01/1904 à Francfort (Allemagne), fourreur, habitait 28, rue Beaubernard. Arrêté parce que Juif le 13/07/1942, Erman, 38 ans, est déporté sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942. Peyla, né le 02/05/1895 à Pinoniezwa (Pologne), Sarah, née Lehrer le 07/03/1890 à Pezalza (Pologne) et Nelly, née le 05/09/1926 à Francfort (Allemagne), sont arrêtés à leur tour le 09/10/1942 parce que Juifs. Peyba, 47 ans, Sara, 52 ans et Nelly 16 ans, sont déportés sans retour de Drancy vers Auschwitz par le convoi n° 42 du 06/11/1942.
Reicher – Blima Reicher, né à Chawlovice (Pologne) le 10/03/1900, habitaient avec ses enfants 16, rue du Bois. Arrêtée parce que Juive le 13/07/1942, Blima, 42 ans, est déportée sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942. Après l’arrestation de leur mère, ses deux enfants Théodore, né le 28/02/1926 à Metz, et Thérèse, née le 03/05/1938 à Metz, sont recueillis par leur oncle. Arrêtés parce que Juifs le 09/10/1942, Théodore, 16 ans, et Thérèse, 4 ans, sont déportés sans retour de Drancy vers Auschwitz par le convoi n° 42 du 06/11/1942.
Schwarz – Max, né le 20/12/1902 à Hambourg (Allemagne) et Johanna, née Aschenbrand le 12/10/1907 à Francfort (Allemagne) habitaient 21 rue d’Autun à Montceau-les-Mines. Arrêtés parce que Juifs le 13/07/1942, Max, 40 ans, et Johanna, 35 ans, sont déportés sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942.
Szteinberg – Henda, née Pulvermacher le 23/09/1893 à Alexandrow (Pologne), marchande sur le marché, habitait 2, rue Jean-Jaurès. Arrêtée parce que Juive le 09/10/1942, Hinda, 49 ans, est déportée sans retour de Drancy vers Auschwitz par le convoi n° 42 du 06/11/1942.
Westreich – Feiga Westreich, née Silber le 23/09/1898 à Chwalovice (Pologne), couturière, et Erna dite Etel, née le 28/06/1902 à Roswadow (Pologne), dactylo-comptable, originaires de Metz, étaient réfugiées à Montceau-les-Mines. La famille habitait 16, rue du Bois. Arrêtées parce que Juives le 13/07/1942, Feiga Westreich, 44 ans, et Erna sont déportées sans retour de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942. Abraham Westreich , né le 28/04/1889 à Wielowski (Pologne), représentant puis manœuvre, sera arrêté à son tour parce que Juif le 09/10/1942 et déporté sans retour de Drancy vers Auschwitz par le convoi n° 42 du 06/11/1942. Mina et Netty qui réussissent à échapper à la rafle sont protégées par André Proudhon, résistant, fondateur du maquis « Serge », ami de la famille qui les fait passer pour ses sœurs.
Wietrzniak – Icyck, né le 23/11/1903 à Chmielnik (Pologne), menuisier, et Chaja Aidla, née Pulvermacher le 15/08/1903 à Aleksandrov (Pologne), arrivent de Pologne à Metz dans les années 1920. Ils arrivent à Montceau-les-Mines en juin 1940 pour rejoindre leur famille Pulvermacher. Ils trouvent à se loger 5, rue Ferrer. Arrêtés parce que Juifs le 13/07/1942, Chaja, 30 ans, est emmenée, bien qu’alitée et fiévreuse. Icyk, 39 ans, est arrêté sur son lieu de travail. Ils seront déportés de Pithiviers vers Auschwitz par le convoi n° 6 du 17/07/1942. Seul Icyk reviendra. Leur fils aîné qui avait rejoint la résistance ne sera pas arrêté. Âgés de moins de 16 ans, leur fille Paulette Wietrzniak et son jeune frère, ainsi que Sarah et Léon Pulvermacher, laissés seuls au moment de l’arrestation seront recueillis par Hella Pulvermacher veuve Steinberg, leur tante de nationalité française. Paulette et Léon sont arrêtés avec leur tante le 09/10/1942. Emmenés au commissariat de police, une voisine de leur tante propose de les prendre en charge. Grâce à l’aide de leurs professeurs, ils parviendront à traverser la ligne de démarcation pour se rendre en zone non occupée pour rejoindre leur tante au Buisson-en-Dordogne. Ils retrouveront leur père après la Libération des camps en 1945.
Wilczkowski – Naphtel, né le 25/05/1880 à Piotrkow (Pologne), tailleur, et Zisca, née Zamel le 14/10/1883 à Rozprza (Pologne), habitaient 14, rue d’Autun. Arrêtées parce que Juifs le 09/10/1942, Naphtel, 62 ans, et Zisca, 59 ans, sont déportés sans retour de Drancy vers Auschwitz par le convoi n° 42 du 06/11/1942.
Zyskind – Sarah, née Borzikowska le 18/12/1885 à Nowo Radomsko (Pologne), habitait 23 bis, rue d’Autun. Arrêtée parce que Juive le 09/10/1942, Sarah, 57 ans, est déportée sans retour de Drancy vers Auschwitz par le convoi n° 42 du 06/11/1942.
Gérard Gronfier, premier adjoint au maire, a lu le message de madame Patricia Miralles, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants.
À l’occasion de la cérémonie du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, le 27 janvier 2025, retrouvez le message de madame Patricia Miralles, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants.
Il y a 80 ans, les soldats de l’Armée rouge libéraient le camp d’Auschwitz-Birkenau. Dans la neige d’une plaine de Pologne, dans les boues gelées de ces terres qui servaient jadis à nourrir les hommes, ils passent devant des miradors désertés et franchissent des lignes de barbelés agressivement lancées vers le ciel. Ils y découvrent alors une horreur qui hantera l’espèce humaine pour l’éternité.
Partout gisent des corps abandonnés. Amassés et liés les uns aux autres par le gel, éparpillés sur les paillasses et à l’intérieur des baraquements, les morts sont partout. Entre eux, errants comme des spectres, flottants dans leurs uniformes trop grands et trop fins, 7 000 vivent encore. Squelettiques et misérables, ils semblaient plus proches des morts que des vivants. Enfermés dans un corps que la conscience humaine semble avoir déserté, tous leurs gestes témoignent de leur faiblesse.
Depuis plusieurs jours, depuis que les derniers SS ont fui, entrainant dans les marches de la mort plus de 70 000 déportés blessés, épuisés, et dont la majorité va être engloutie dans la nuit et le brouillard des étendues glacées de Silésie, l’usine de mort a cessé son ronronnement perpétuel. Les ordres aboyés, comme en écho aux hurlements des chiens, les cris des victimes et ceux des bourreaux, le craquement des fours, le chuintement feutré des cheminés se sont estompés. Tous ces bruits, les bruits du génocide, ont laissé la place à un silence que les morts partagent alors avec les vivants.
Ils ne le savent pas encore, mais les soldats de l’Armée rouge viennent de découvrir la plus grande industrie de mise à mort jamais conçue et exploitée par l’Homme. Par des hommes qui n’aimaient pas l’Homme. Effarés et interdits, ils ne savent pas encore qu’ils sont au cœur du plus grand charnier de l’histoire. La terre et les nuages bas sont chargés des cendres d’un million cent mille morts, et plus largement, les pays et les vastes contrées d’Europe orientale ont vu 6 millions de Juifs se faire assassiner.
Auschwitz appartient depuis à l’Humanité. La plaie que les nazis ont ouverte sur les terres violentées et torturées de Pologne ne doit ni se refermer, ni même cicatriser dans la conscience des hommes. Elle doit rester vive au cœur de chaque esprit.
Car aujourd’hui, alors que les actes antisémites connaissent un regain indéniable en France et en Europe, alors que certains essayent d’importer un conflit étranger et son lot de déchirures, comment ne pas voir que les causes de l’horreur nazie n’ont pas disparu, mais qu’elles ont plutôt muté, tel un virus qui demande à tuer encore ?
Le « plus jamais » que nous impose la Shoah est un impératif catégorique. Nous devons veiller à son respect avec vigilance et persévérance. Alors aujourd’hui, 80 ans après la découverte d’une horreur qui redéfinit l’horreur même, la République affirme qu’elle ne cèdera rien à l’antisémitisme, rien au racisme. Elle ne cèdera rien à la haine, sous toutes ses formes. Qu’elle s’affiche au grand jour ou qu’elle soit nourrie dans l’ombre, ou l’anonymat des réseaux sociaux.
Commémorer les 80 ans de la libération du camp d’Auschwitz aujourd’hui, c’est savoir que les morts nous écoutent. C’est rendre hommage aux innocents qui ont subi souffrances et tortures dans les camps. C’est accomplir notre devoir de préservation du témoignage historique des crimes qui ont été perpétrés. Et c’est enfin rester fidèle à ce vers d’avertissement de Paul Eluard : « si l’écho de leurs voix faiblit, nous périrons ».
L’enseignement de la Shoah, de son histoire, le travail de mémoire et l’éducation sont les plus puissants antidotes au virus. Car nous ne devons pas oublier que le monde n’a pas su ou n’a pas voulu voir ce qui était à l’œuvre au bout de ces interminables lignes de chemin de fer qui meurtrissaient l’Europe. Nous ne devons pas oublier que la science ou le progrès n’ont pas empêché la destruction méthodique du corps des juifs.
C’est aussi la preuve que la civilisation ne protège pas de l’horreur. Lorsqu’elle est abreuvée de ressentiment et de rancœur, elle devient malade d’elle-même et accouche du pire.