Départementales – Jean-Marc Frizot, mauvais perdant sur le canton de Blanzy

Alain Ballot vainqueur avec Sophie Clément sur le canton de Blanzy, « c’est la victoire d’une équipe, on a fait le boulot ».

Sa colère est contenue mais il n’en pense pas moins. Dimanche soir au gymnase de la Verrerie à Blanzy, à l’heure du dépouillement et au fil des résultats dans les 17 communes du canton de Blanzy, Jean-Marc Frizot sait déjà que la gauche a perdu le canton. Il est même écoeuré et la joue mauvais perdant. « Toutes les voix du Rassemblement National se sont reportés sur le binôme Clément/Ballot ».

Lui, l’ancien premier adjoint au maire d’Hervé Mazurek lors de la dernière mandature, lui le vice-président à la communauté urbaine Creusot Montceau, vient de subir un cuisant échec. Battu dans sa propre ville, le chef lieu de canton qui plus est. Devancé au premier tour par le RN, devancé par Sophie Clément et Alain Ballot, il pensait pourtant que le second tour allait néanmoins conforter son avance, que ce canton de gauche lui ouvrirait les portes du conseil départemental malgré la faible avance de 45 voix au soir du 20 juin.

Mais dans la semaine, il prenait le risque de publier deux communiqués qui, de toute évidence, ont joué en sa défaveur. Dans le premier, il critiquait, il est vrai sans le nommer, la politique du maire, Hervé Mazurek à qui il reprochait « de nous faire croire qu’il n’y a plus de gauche, plus de droite et plus de partis politiques ». Il ajoutait même, « La preuve, voilà où nous en sommes maintenant à Blanzy : 2 électeurs sur 3 ne sont pas venus voter et un parti extrémiste se retrouve en tête ». En somme; Monsieur Mazurek, tout est de votre faute.

Le maire de Blanzy est resté neutre

Entre temps, son ennemi, Jean-Claude Hamon, l’actuel adjoint aux sports de Blanzy, bien que battu dès le premier tour sous l’étiquette La Gauche Réunie, appelait non pas à voter pour Jean-Marc Frizot mais son adversaire, le duo Clément/Ballot.

Là encore Jean-Marc Frizot se fendait d’un communiqué où il réglait ses comptes comme un ado vexé qu’on lui préfère un autre que lui. Et pour enfoncer le clou, une fois sa défaite reconnue, il revenait à la charge. « Il faut le dire, le maire de Blanzy n’a pas pris position, il n’a pas appelé à voter pour la gauche 71, c’est du jamais vu depuis plusieurs décennies sur ce canton ».

Des déclarations qui seront lourdes de conséquences au sein du conseil municipal de Blanzy quand tous les protagonistes se retrouveront autour de la même table. Dans l’immédiat, Hervé Mazurek n’a pas souhaité réagir. Mais une explication de texte semble inévitable.

Voilà donc Hervé Mazurek confronté à une situation inédite. Dans son propre conseil municipal, trois de ses conseillers, Jean-Claude Hamon, Sophie Clément et Jean-Marc Frizot se sont lancés aux élections départementales. Deux ont été battus et Sophie Clément est la nouvelle conseillère départementale et deux encore se détestent désormais. Bonjour l’ambiance.

Alain Ballot, le maire de Saint-Eusèbe et vainqueur, analyse froidement la situation. « Nous avons gagné à Blanzy, le chef lieu de canton. Moi, si j’avais perdu dans ma commune, je démissionnerais ». Petit message à Jean-Marc Frizot, bien loin d’une telle éventualité, « je vais rester au conseil municipal, j’ai juste un regret politique ».

Par ses déclarations, Jean-Marc Frizot s’est tiré une balle dans le pied puisque même dans les communes où les maires le soutenait, il a perdu. « Nous avons gagné dans les communes rurales. Les électeurs se sont retrouvés en nous » analyse Alain Ballot.

L’électeur a toujours raison même avec une abstention de 68.27%.

Jean Bernard