Beaucoup sont dans les starting-blocks. La date du 11 mai approche, le jour, en principe, du déconfinement. Encore que, voilà déjà quelques jours, on se demande si justement le déconfinement n’a pas été avancé.
La population s’y prépare, elle s’entraîne même, les commerçants eux, ont hâte. De toute évidence, des commerces plus que d’autres, vont connaître une très forte affluence et, en premier lieu, les coiffeurs. La chasse aux cheveux longs est ouverte.
Mais comme pour les écoles, les conditions d’admissions dans les salons réclament une attention toute particulière.
A Saint-Vallier, Nathalie est déjà fin prête. Son salon de coiffure, rue Gambetta affiche le jour de reprise sur la vitrine, ce sera le mardi 12 mai à 9 heures. Affichée également, toutes les règles à respecter pour se faire coiffer.
Pourtant, à un moment, Nathalie, peu de temps après le 17 mars, a bien failli tout plaquer. « Je me suis demandée si j’allais rouvrir. Je suis passée par toutes étapes, la colère, le stress et puis ces dernières semaines, je me suis préparée mentalement ». Son salon va reprendre vie.
Mais dans la tête, ça cogite, que faut-il faire ou ne pas faire dans le cadre des prérogatives sanitaires propres à un salon de coiffure ? Rien est officiel, « ce n’est que du bon sens » dit-elle et des interrogations par moments. « Le sèche cheveux, par exemple, avons-nous le droit de l’utiliser puisqu’il diffuse de l’air et que l’air peut propager le virus ? »
Adieu les magazines, au revoir le café
Impératif pour être coiffé, arriver avec un masque et se passer les mains au gel hydroalcoolique. « Je tiens à ma santé et à celle de mes clients ». C’est tellement évident. Car, bien que chez certains, il y a urgence à retourner chez son coiffeur, il est encore plus impérieux de suivre le protocole sanitaire à cause du coronavirus. « Mais tout se passera bien même si, je le concède, il peut être un frein ». A vrai dire, le salon n’est pas déjà ouvert « que le carnet de rendez-vous est déjà complet pour plus d’un mois » indique Nathalie.
Elle pourra accueillir au maximum deux clients à la fois. Chacun ou chacune disposera de son peignoir, de sa serviette qui, après la coupe seront isolés dans un bac puis lavés. Après chaque départ, « je dois tout désinfecté, le fauteuil, les instruments » rappelle Nathalie. Alors forcément, d’un client à l’autre, cela va prendre davantage de temps. « J’ai compté entre 40 à 45 minutes contre 30 auparavant ».
Autres changements notoires, pas de magazines à feuilleter ni de café à déguster. Il faudra s’y faire aussi.
Dans un premier temps, les journées à compter du 12 mai s’annoncent longues. « Je suis prête à allonger mon temps de travail mais les jours de fermeture sont toujours dimanche (logique) et lundi » annonce-t-elle. « Je travaille seule ».
En fait, rien a été simple pour Nathalie. L’arrêt, l’attente, bientôt la reprise et pas vraiment de soutien. « Chacun se débrouille seul même si je suis restée en contact avec des collègues ». Reprendre le travail, « ça va faire du bien, j’ai hâte » avoue-t-elle. Les cheveux longs et les couleurs « dépassées » attendent le feu vert.
Jean Bernard