A l’heure où les majors compagnies de l’industrie du disque ont acheté la majorité des radios, que nos télévisions _ privées _ appartiennent depuis pas mal de temps déjà à de grands groupes financiers, tout ce beau monde, aujourd’hui, a pour seul dessein de nous influencer sur notre comportement de tous les jours.
Que devons-nous écouter, voir, quelle voiture acheter, quelles fringues porter , quel téléphone utiliser , quelle attitude adopter, quelle pensée devons-nous avoir pour « être » et surtout ne pas être? Avoir sans être ou être sans avoir telle est la question.
Comme disait déjà Brassens en 1969 interviewé par Claude Santelli en réponse à la question «Qu’ est ce qui vous semble le plus grave dans ce monde en dehors des conflits et des cataclysmes ?
Sa réponse fut : « Ce qui est le plus grave, c’est que l’homme perd de son individualité, sa liberté individuelle, sa petite liberté, enfin celle qui lui reste; cette liberté de penser tout seul. Mais aujourd’hui, il semble que cette liberté soit complètement réduite à néant ».
Aujourd’hui, disons-le, nous sommes conditionnés car on nous rabâche sans cesse au creux de l’ oreille ce que nous devons acheter ou même penser même si _ heureusement _ une minorité écoute sans entendre. L’homme est en train de disparaître en tant qu’individu. Je ne dis pas que c’est définitif mais cela en prend bien le chemin. Tout le monde se ressemble fâcheusement et le pli est pris.
Il me semble que l’homme n’a pas besoin d’être différent des autres puisque que par essence il l’est déjà et, qu’en réalité, il assume ses différences à condition que chacun accepte la différence de l’autre. Parfois compliqué et souvent jamais simple même dans une même famille. C’est dire !
En 2018, où en sommes-nous, sombrons-nous dans les affres du conditionnement, charmés du doux chant des sirènes qui nous rassure et nous réconforte dans notre quotidien ? Finirons-nous comme Narcisse en nous éprenant d’amour pour le reflet de notre propre image ? Cette image que nous ne pouvons atteindre et dont nous sommes incapables de nous détacher, prenant racine, ignorant tout du monde qui nous entoure.
Certains d’entre nous entrent docilement dans le « pas être… ». D’autres se laissent glisser doucement et sournoisement dans le « par être » Avant de nous noyer dans la flaque de notre propre reflet, ne pouvons nous pas revendiquer la différence afin d’aller plus loin et surtout plus haut, loin des clichés reluisants de ces gens qui feignent de s’inquiéter de nous au quotidien ?
En ce début d’année, peut-on faire vœu de voir refleurir la pensée, et ce, même en hiver …
Car après tout peu importe d’avoir QUAND ON EST.
La bafouille de l’Andouille