CUCM/Le Creusot – David Marti : l’envol d’un maire en marche vers 2026 ?

Fallait-il y voir un signe ? À peine avait-il dressé le bilan de l’été creusotin et esquissé les grands axes pour l’avenir de la CUCM, que David Marti, maire du Creusot et président de la communauté urbaine Creusot Montceau, inaugurait une œuvre monumentale contemporaine sur l’esplanade Samuel Paty. Intitulée L’Envol, la sculpture semble résonner avec l’actualité politique locale. Car des élections, dit-on, peuvent donner des ailes.

Une question brûlait alors toutes les lèvres : David Marti sera-t-il candidat à sa propre succession aux élections municipales de mars 2026 ?

Avec le sens du tempo et de la communication qu’on lui connaît, l’intéressé ne s’est pas précipité pour répondre. Il commence par évoquer calmement le bilan de mandat et les perspectives à venir, glissant presque en aparté : »Les élections municipales auront lieu les 15 et 22 mars prochains ». Une manière subtile d’ouvrir le chapitre sans vraiment l’annoncer.

Pendant plus d’une heure et demie, le maire-président déroule les réussites de l’année écoulée. L’été creusotin ? Un franc succès, avec 21 500 spectateurs pour le festival Les Rugissantes, 3 000 personnes aux Folles Escales, sans oublier le franc succès de la fête foraine sur son nouvel emplacement. Un été populaire, festif, qui montre une ville vivante.

Mais le regard de David Marti se projette déjà vers la suite, foire commerciale, événements culturels comme Sur les traces de Bobin, journées du patrimoine et, dès début 2026, l’ouverture de la crèche, du cinéma et de la nouvelle place Schneider. Autant de projets concrets qui traduisent une volonté claire, continuer à transformer la ville.

Côté CUCM, le président se montre tout aussi déterminé. Il revendique un bilan fort, avec 113 à 115 millions d’euros d’investissements  et une dynamique économique enclenchée. Mais c’est surtout sur le sujet crucial de la santé que David Marti marque sa différence. Dans un contexte national tendu, il avance une vision structurée et ambitieuse : « Il faut que la CUCM devienne un acteur de la santé. C’est un choix politique ». Il évoque un contrat local de santé rénové, la volonté d’éviter les concurrences territoriales stériles et va jusqu’à envisager que la communauté prenne la compétence santé, pour une meilleure coordination avec l’ARS.

Lire par ailleurs : une proposition audacieuse, à l’échelle d’un territoire qui veut peser.

À l’heure du bilan, David Marti n’élude rien, pas même les crises. Covid, inflation, tensions sociales, « Nous nous sommes battus comme des fous pour répondre aux attentes des habitants », affirme-t-il. Et d’ajouter : « Je suis toujours dans l’action, avec mes équipes et mes élus. Nous poursuivons le travail jusqu’au bout ». Une déclaration de fidélité à sa méthode et à ses engagements.

Alors, tous les voyants sont-ils au vert pour repartir en campagne en 2026 ? La réponse reste suspendue, même si les indices sont nombreux. « Ce n’est pas l’élection qui commande l’action, c’est la confiance des habitants », insiste-t-il, sans cacher que l’envie est là. « Je dirai les choses le moment venu. Il y a encore tellement de belles choses à faire ».

À ceux qui lui prêtent des ambitions nationales, au Sénat ou à l’Assemblée, il répond sans détour, « ce qui m’intéresse, ce sont les élections qui touchent au plus près les territoires. Mon rôle est ici, là où je suis le plus utile ». Une manière d’affirmer son attachement au terrain, loin des tentations parisiennes.

Et peut-être déjà d’ajuster les mesures d’un nouveau costume de maire du Creusot et de président de la CUCM…

Sur le plan national, David Marti reste fidèle à sa ligne, proche des réalités locales, critique sur l’orientation budgétaire du gouvernement. En accord avec le premier secrétaire du PS, Olivier Faure « mais seulement sur ce point » précise-t-il, il annonce qu’il ne voterait pas la confiance au Premier ministre sur le budget 2026. Et il appuie là où ça fait mal,  » nous ne sommes pas assez écoutés. Nous, quand nous nous endettons, c’est pour investir, pour créer. C’est une bonne dette. Celle de la France est une mauvaise dette ».

Il conclut avec les mots de Jaurès : « Le service public est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas ». Une manière, sans doute, de rappeler que l’engagement politique n’a de sens que s’il reste au service de tous.

J.B.

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