CUCM – Charles Landre : « Ils préfèrent taxer, taxer ceux qui travaillent »

Chronique de Charles Landre, conseiller communautaire de l’opposition.

Les élus de la CUCM doivent cesser d’être obsédés par l’envie de taxer !

 

Jeudi dernier les élus de la CUCM ont voté l’augmentation de la Taxe sur les Surfaces Commerciales, l’augmentation de la cotisation minimale due pour la Cotisation Foncière des Entreprises et la création d’une taxe sur les friches commerciales. J’ai été le seul élu communautaire à m’y opposer et à voter contre.

 

Comme beaucoup de Français, je pensais en effet naïvement que la France était touchée par 7% d’inflation, que le prix de l’énergie explosait, que la France vivait cet hiver dans le risque de coupures, que de nombreux foyers connaissent des difficultés importantes et que des entreprises voyaient leur trésorerie menacée par l’explosion des dépenses d’énergie. Je pensais aussi que la pression fiscale était la plus forte du monde (avec 46,7% de prélèvements obligatoires) et que l’Etat et les collectivités territoriales devaient faire des efforts alors que la dette publique dépasse les 2956 milliards d’euros. Je pensais enfin, que les bases sur laquelle sont calculés les impôts locaux  seront relevés de 7 % l’année prochaine, que les impôts locaux vont donc déjà fortement augmenter et que les ressources de la CUCM sont donc, elles aussi, en augmentation.

 

Mais tout cela, manifestement n’existe pas pour David Marti et les élus de la CUCM.

 

Car plutôt que d’évaluer la pertinence des dépenses des plus de 30 structures para-publiques financées par la CUCM comme le demande la Chambre Régionale des Comptes, ils préfèrent taxer ! Et taxer évidemment d’abord ceux qui travaillent.

 

Ces deux dernières années cette obsession de la taxe a déjà entraîné la création d’un taux de taxe foncière à la CUCM (et l’augmentation de celle ci au Creusot), l’annonce de l’augmentation du tarif de l’eau de 30% en 10 ans (soit 3 fois l’inflation constatée en France), la diminution du service public de ramassage des déchets à taxe constante… Tout ça au mépris de tous les engagements de campagne de ne pas augmenter les impôts.

 

Cette année les victimes seront les indépendants, les artisans, les commerçants, les jeunes entrepreneurs, les professions libérales. Tous ceux qui se battent pour travailler, dégager un revenu, embaucher et créer de la valeur sur le territoire.

 

Au nom de « l’équité fiscale » la Cotisation Foncière des Entreprises de toutes petites structures va ainsi être multipliée par 4 et jusqu’à fois 6,33 pour certaines ! Concrètement David Marti souhaite s’attaquer à ceux qui d’après lui « font des chiffres d’affaires importants en payant peu comme les professions libérales» tandis qu’il défend avec son 1^er Vice-président l’idée que « l’État a diminué les impôts sur les entreprises, donc elles resteront gagnantes ».Une vision de l’économie d’une profondeur et d’une acuité rares… Concrètement pour un chiffre d’affaires de seulement 10000 à 32000 euros annuel, le montant de la base minimum redevable passera de 559 à 916 euros et même de 647 à 2243 euros pour les chiffres d’affaires entre 100000 et 250000 euros ! Ces augmentations sont colossales et étoufferont un peu plus des entreprises déjà étranglées par les taxes.

 

Mais les commerçants paieront également ! Si la CUCM a voté un abattement de 15% pour les commerces de moins de 400m2, elle a décidé pour l’année prochaine encore 5% d’augmentation sur la Taxe sur les surfaces commerciales. Elles passera ainsi pour tous les commerces d’une base 1 à 1,25 % en 5 ans soit 25 % d’augmentation ! Nous atteignons d’ailleurs les plafonds maximums fixés par la loi. Autrement dit, sur le territoire de la CUCM, les commerçants payeront plus encore qu’ailleurs alors que la situation y est plus défavorable.

 

Enfin, sommet de l’hypocrisie, il a été décidé de créer ne Taxe sur les friches commerciales avec des taux de 20% la première année, 30% la seconde, 40% la troisième pour tous les bâtiments commerciaux, bureaux, parkings attenants, non loués depuis 2 ans. Le nombre de locaux vacants a augmenté de 37 % en 6 ans, et les élus communautaires qui choisissent conseil après conseil de multiplier les zones commerciales depuis 30 ans au mépris de toute logique démographique et sans aucune réflexion quant à l’aménagement du territoire –  Dernier exemple en date la décision de créer une nouvelle zone commerciale à Harfleur au Creusot, à proximité immédiate de friches existantes  – souhaitent donc désormais taxer sans distinction tous les propriétaires qu’ils ont fragilisé par leurs décisions absurdes. Cette décision, d’une hypocrisie absolue est est aussi d’une lâcheté sans nom.

 

Il y a bien une obsession de la taxe, un réflexe fiscal systématique bien plus facile que de contraindre des charges générales de la CUCM qui augmentent de 3 % par an au moins chaque année et de cesser de pratiquer le clientélisme politique.

 

Ces décisions sont la marque d’une incapacité à comprendre ce qu’est la réalité économique du territoire et de mépris pour ceux qui, sur le territoire de la CUCM, travaillent et ne sont donc, manifestement, que bons à payer des impôts.

 

En Conseil communautaire j’ai été le seul élu à intervenir contre ces taxes. J’ai été le seul sur 71, a voter contre l’augmentation de la Taxe sur les surfaces Commerciales et la Taxe sur les Friches commerciales. Seulement 6 élus (de la majorité municipale de Montceau-les-Mines et de l’opposition de Saint Vallier) m’ont suivi sur la Cotisation Foncière des Entreprises. Il me semble important de le dire pour que chaque habitant sache en transparence ce que votent les élus de leurs communes.

 

Je continuerai à défendre votre voix en accord avec les valeurs que je porte. C’est aussi pour cela que je poursuivrai avec ceux qui m’entourent, sur tout le territoire de la CUCM, dès janvier, des réunions pour les habitants de toutes les communes du territoire. Pour échanger, s’informer, porter cette parole et s’organiser face à ces décisions ineptes qui fragilisent tous les foyers du territoire. Il y en a besoin. Avec tous les atouts dont dispose notre région, nous pourrions faire tellement mieux.

 

Charles Landre