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Le rendez-vous avait été pris bien avant le cataclysme qui a secoué la classe politique lundi matin, avec la démission surprise du Premier ministre et de son gouvernement, annoncée dimanche soir.
Le député de la 5e circonscription de Saône-et-Loire, Sébastien Martin, souhaitait initialement faire un point sur la rentrée politique. Finalement, il a essentiellement commenté le départ de Matignon de Sébastien Lecornu.
« Tout a été fait à l’envers. Il aurait fallu insister sur le contrat de gouvernement avant de s’engager avec Lecornu ».
Après quatre semaines de tractations pour former le gouvernement, le contrat _ un document de deux pages et demie, montre le député _ a été communiqué dimanche matin, et les ministres ont été annoncés dans la foulée, dimanche soir. « On se retrouve dans cette situation alors que le deal n’a pas été respecté, sans même prévenir Retailleau que Bruno Le Maire entrait au gouvernement. J’en veux beaucoup à la direction des LR », commente-t-il.
Sans être totalement dépité, Sébastien Martin semble désabusé. « Je ne sais pas ce qui va se passer », dit-il.
« Avec un Emmanuel Macron imprévisible », glisse-t-il, le député avance une idée. « La solution viendra du Parlement. Que les présidents de groupe se réunissent, et laissons les parlementaires parlementer. Sinon, c’est la dissolution ».
Il imagine alors un gouvernement autour de figures comme Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand ou même Laurent Wauquiez. « Je formule encore l’espoir d’une solution avec l’Assemblée nationale, mais il faut que les chapeaux à plumes dégonflent un peu. J’y crois encore, d’autant que le PS n’est pas pressé d’aller à une dissolution », au risque d’y laisser des plumes.
Sébastien Martin plaide également pour un gouvernement de transition jusqu’à la présidentielle, qu’il qualifie de « vrai rendez-vous démocratique ». Un gouvernement sans grandes réformes à mener pendant 18 mois, composé de personnes d’expérience, sages, ouvertes, et surtout, « pas habitées par leur destinée personnelle ».
Autre hypothèse évoquée dans le débat politique, l’union des droites. Sébastien Martin la rejette catégoriquement. « Je ne me suis pas présenté contre Arnaud Sanvert du RN pour, aujourd’hui, partager ses idées avec lui ».
Ce mardi, le député sera à l’Assemblée nationale, puis à Toulouse où il présidera l’assemblée générale des Intercommunalités de France. « Ce sera l’occasion d’affirmer des axes de décentralisation », espère-t-il.
Il en profite pour rappeler qu’il ne cumule pas les indemnités. « Je n’ai que celle de député ».
Jusqu’à quand ?
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J.B.


