Elle précise : « Panama est l’un des pays les plus restrictifs en terme de confinement. Nous avons le droit de sortir à un horaire défini selon le numéro de notre passeport. Par exemple, moi, j’ai le droit de sortir entre 8h30 et 10h30 le lundi, mardi et vendredi. Cet horaire est réservé uniquement pour faire les courses. Les sorties, le sport ou balade ne sont pas autorisés. Les lundi, mercredi et vendredi sont donc réservé aux femmes, mardi et jeudi aux hommes ».
Mesure encore plus drastique, « le week-end, c’est interdiction de sortie pour tout le monde », stipule la jeune étudiante.
Début juin néanmoins, le gouvernement lâche du lest. Pendant cinq jours, les Panaméens eurent droit de sortir jusqu’à 19h et 17h le week-end. Dans ce pays qui compte un peu plus de 4 millions d’habitants, on comptait en moyenne quatre décès dus au covid-19 par jour. Sauf que la situation s’est brusquement aggravée. « Pendant le relâchement, le nombre des morts a augmenté considérablement (il passe à 16 par jour), alors nous sommes revenus en confinement total » rapporte Lauriane.
Le 18 juin, elle va fêter ses trois mois d’enfermement avec ses colocataires colombiens, vénézuéliens et cubains. Le télé/travail l’occupe, « mais il est de plus en plus difficile de rester motivée. Nous n’avons que très peu d’information du gouvernement, alors c’est compliqué de se projeter dans le futur » souligne Lauriane.
Dans deux semaines, elle va devoir déménagé pour la troisième fois.
Pour décompresser, elle monte et descend les 40 étages de l’immeuble
« Je prends donc mon mal en patience et j’essaie de partager des moments avec mes colocataires au moment à l’heure du dîner, jouer aux cartes avec mes colocataires ». Elle est également tous les jours en contact avec ses amis et sa famille » même si les 7 heures de décalage ne facilitent pas la communication. Je ne sens moins seule. J’ai pourtant l’habitude de vivre seule à l’étranger mais le confinement est une étape assez difficile à passer » avoue-t-elle.
Lauriane Brucci aurait pu être rapatriée en France, mais elle a préféré poursuivre son expérience professionnelle. « La situation ici ne me fait pas peur car les cas sont bien moins importants qu’en France, et les mesures étant très strictes nous avons très peu de chance d’être contaminés. Les masques sont obligatoires dès la sortie de l’immeuble. On prend notre température et devons appliqués du gel à chaque entrée dans le supermarché ».
Par moments, Lauriane Brucci s’adonne à un sport un peu particulier, « Les immeubles au Panama sont très haut donc quand j’ai besoin de décompresser et faire un peu de sport je monte au 40e étage et je redescends et je remonte » rigole-t-elle.
Des hauts et des bas.
Depuis le 13 mai, le gouvernement de la République de Panama a lancé son plan de déconfinement en six étapes dont la première est de remettre l’économie en route avant de rouvrir les transports, les hôtels et les restaurants, puis les écoles et, enfin, évidemment si la situation sanitaire le permet, les discothèques, les fêtes patronales, les concerts, les carnavals pourront reprendre. En respectant une distanciation sociale de 2 mètres.
Lauriane Brucci sera de retour en France, dans le Bassin minier en septembre avant de prendre la direction d’Aix-en-Provence. Avec des tas d’histoires à raconter.
« Je suis actuellement en rechercher active d’un poste en alternance sur Paris ou dans le Sud de la France à partir de septembre prochain » ne manque-t-elle pas de préciser. Confinée mais la tête sur les épaules.
Jean Bernard