Conseil communautaire – Quand le budget 2026 sert de décor à la bataille des municipales

Ce jeudi soir, le conseil communautaire de novembre à Saint-Vallier avait officiellement pour principal objet le rapport d’orientation budgétaire, étape préalable au vote du budget 2026. Officiellement seulement. Car dans les travées, ce n’était plus un conseil, mais déjà un pré-meeting. Les municipales de mars prochain ont commencé, et ça se voyait, ça s’entendait, ça transpirait.

Des élus habituellement muets ont soudain découvert le micro, d’autres, accoutumés aux rapports techniques, se sont sentis pousser des ailes oratoires. Chacun tentant de se positionner, d’exister, de laisser derrière lui une trace…

La majorité communautaire avance, elle aussi, sur une ligne de crête, vanter son bilan tout en veillant à se différencier des listes amies… ou ennemies, selon les communes. L’exercice est subtil, parfois acrobatique, souvent révélateur.

Et puis, il y a les absences qui parlent plus fort que les présences. Celle de Didier Laubérat, maire de Marmagne et candidat au Creusot, n’est passée inaperçue. On le comprend. Lors du précédent conseil, il avait été copieusement ciblé sur son projet de supérette, un rapport qui finalement a été de l’ordre du jour. Mais la vraie raison était ailleurs, le maire de Marmagne tenait sa première réunion publique au Creusot. Les mauvaises langues ont aussitôt tranché, « Ils n’étaient qu’une quinzaine à la salle des associations de Mouillelongue ».

Concernant le rapport d’orientation budgétaire présenté par Jean-François Jaunet, en l’absence du vice-président aux finances, Daniel Meunier, la partition fut sans suspense, un seul opposant, Charles Landre, contre une majorité compacte. Le classique, seul contre tous.

On aurait pu s’attendre à voir Laurent Selvez, candidat qui ne dit pas encore son nom à Montceau, bondir sur l’augmentation des impôts décidée par la CUCM ou sur les choix d’investissement. Silence radio. Rien non plus sur les financements des cinémas du Creusot et de Montceau. Mutisme stratégique ? Caution tacite ? Ou simple prudence de campagne ?

À l’inverse, Bernard Durand, 7e délégué à la politique de la ville et au contrat santé et élu majoritaire au Creusot, a livré l’une des interventions les plus longues et les plus inspirées de son mandat. Pas un hasard. En développant largement le contrat local de santé, il préparait surtout le terrain pour permettre à Evelyne Couillerot et à David Marti de renvoyer Charles Landre à son propre projet de maison de santé pluridisciplinaire universitaire, sa promesse-vedette s’il conquiert le Creusot.

Même tonalité à Blanzy. Juste avant le vote de la subvention au comité des fêtes pour l’opération chèques-cadeaux, Frédérique Lemoine, vice-présidente à l’urbanisme, a tenu à dire tout le bien qu’elle pensait du dispositif. Un message à peine voilé, alors que la liste conduite par Christian Grand (élu parlementaire) dont elle fait partie, affronte désormais celle de Cyrille Politi, composée d’élus issus de la majorité blanzynoise sortante. Comme elle.

Et puis, il y a ceux qui ne parlent pas, mais qui se montrent. Certains conseillers communautaires sont arrivés entourés de leurs soutiens municipaux, des visages que l’on ne voit jamais dans l’assemblée… sauf en période de chasse aux voix. Isabelle Louis (PS), candidate à Montceau, en a donné l’exemple. Preuve que la campagne a bel et bien commencé, plus rien n’est laissé au hasard.

J.B.

NDLR : Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-les-Mines,, présidente de l’association des maires de Saône-et-Loire et présidente du Cerema était absente, elle clôturait le congrès des maires. Quant à Lionel Duparay, le nouveau député de la 5e circonscription, il a sans doute participé à son dernier conseil communautaire.

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